Quantcast
Channel: Studio Pluche
Viewing all 287 articles
Browse latest View live

Une chambre d'époque

$
0
0

Voici ce qu’il conviendrait d’appeler une chambre typique de garçon de l’époque où j’en étais moi-même un. À peu de choses près cette chambre aurait pu être la mienne, mis à part les partitions de musique et les murs parfaitement blancs. Sur cette photo le garçon semble fort occupé à regarder quelque chose dans un microscope, comme je le faisais souvent avec le mien. Peut-être un bout de cheveux, une pièce de monnaie ou encore des spécimens sous lames de verre qui étaient compris avec le microscope. Il se trouve aussi sur le bureau des soldats de plomb que le garçon a peut-être peinturluré lui-même. Personnellement je préférais ceux tout en plastique. On y voit aussi un kit de chimie de Gilbert’s.

Sur la tablette du haut on peut voir un sous-marin ainsi qu’un destroyer de la Seconde guerre, fort probablement de la compagnie Revell. Plus à droite il se trouve un squelette de dinosaure (mauvaise posture) ainsi qu’une figurine Marx, possiblement de la série Nutty Mad. C’est toutefois sur la tablette du milieu que les choses deviennent intéressantes; l’œil attentif aura tout de suite remarqué quatre modèles de monstres Aurora soit, de gauche à droite, la Momie, Dracula, Doctor Jekyll and Mister Hyde ainsi que King Kong. Sur la tablette du bas règne le roi des monstres, Godzilla. Et comme on ne voit qu’une partie de la chambre on peut certainement supposer qu’il se trouve d’autres monstres ailleurs, peut-être Frankenstein, le Prisonnier oublié ou encore la Créature des marais. 

C'était bien entendu une autre époque, celle où l'internet, les consoles de jeux et les ordinateurs étaient encore bien loin d'envahir nos demeures. Jouer, découvrir le monde dans des encyclopédies, échanger des Matchbox, s'inventer des mondes avec une simple boîte de réfrigérateur vide était notre quotidie. C'était aussi la plus belle période de notre vie, sans que l'on ait la sagesse de s'en rendre compte. 




Le saviez-vous? Les modèles Aurora, qui ne sont plus sur le marché depuis longtemps, continuent d’être très populaires pour les hommes de ma génération et les modèles encore scellés dans leur pellicule de plastique peuvent parfois commander plus de cinq-cents dollars et parfois même au-delà.



Les jouets en fer blanc

$
0
0
Les jouets en fer-blanc ne datent pas d'hier. Ils sont apparus au début de le seconde moitié du 19è siècle en Allemagne et, une fois fabriqués avec ce matériau ils étaient peints à la main par des artisans. Pas besoin de dire que le succès a été instantané. Un peu plus tard on a installé dans certains de ces jouets des petits mécanismes qui permettaient alors des petits mouvements mécanisés quelconques qui faisaient la joie des enfants. 

Un peu avant le 20è siècle on a élaboré une nouvelle technique permettant d'imprimer des motifs directement sur la tôle en utilisant le procédé lithographique dit «offset». Un fois les motifs imprimés sur les plaques, celles-ci étaient envoyés sous une presse qui leur donnait leur forme finale. Il ne restait plus qu'a assembler les composantes, à l'empaqueter et ils étaient prêt à partir pour les boutiques de jouets. L'Allemagne a été un très grand producteur de jouets en fer-blanc avec des compagnies solidement établies comme Bing, Fleischmann, Ghuntermann, Marklin et Lehmann, laquelle exportait plus de 90% de sa production. 

Un des pays où étaient expédiées ces exportations était le Japon et l'arrivée massive de jouets allemands de grande qualité a motivé certaines compagnies japonaises, comme Meiji et Taisho, à emboîter le pas. Il a toutefois fallu un certain temps pour l'industrie japonaise parvienne à un rythme de production appréciable mais un fois la cadence atteinte, le Japon a carrément éclipsé l'industrie allemande et la liste de compagnies japonaises qui fabriquaient des jouets en fer-blanc s'est rapidement allongée. Les États-Unis n'étaient pas en reste puisque leur production de jouets en fer-blanc a décollé au moment où des mines en Illinois on alors fourni aux compagnies des quantités phénoménales de matière première. Les jouets américains n'ont toutefois pu connaître leur essor qu'après la Première guerre, alors que le sentiment anti-Allemand était très fort. La plus grosse et la plus populaire des compagnies américaines dans ce domaine était bien entendu Louis Marx & Co., compagnie importante sur laquelle je reviendrai un jour. 

La Seconde guerre, comme on le sait, a temporairement mis un frein à toute cette industrie mais dès le conflit terminé le Japon a repris la production, offrant cette fois des catalogues extraordinairement variés qui comprenaient des camions, des trains, des fusées, des robots, des bateaux et bien d'autres. Ceux qui étaient destinés au marché américain portaient cependant la mention «Foreign» afin de rendre les relations commerciales plus aisées. L'inscription «Made in Japan» est arrivée plus tard. Au milieu des années 50 les jouets en fer-blanc japonais ont commencé à intégrer des petits circuits électroniques modestes qui permettaient de produire des sons et des jeux de lumières qui, on le devine, passionnaient les enfants. Quelques années plus tard près de 60% des jouets exportés par le Japon étaient en fer-blanc et dont voici quelques exemples.










Tout enfant ayant grandi dans les 50 et 60 a certainement eu en ses mains au moins un de ces jouets japonais. Aussi, ils n'étaient pas vraiment dispendieux et on pouvait les trouver à peu près partout. Ici à Montréal on pouvait compter sur les gros joueurs comme Simpson's, Zellers, La Baie, Eaton et autres mais aussi dans ces magasins de jouets de quartier comme le Bric à Brac sur la rue Ontario et qui existe encore. D'autres magasins, comme les fameux 5-10-15, ancêtres des magasins à $1, en tenaient toujours une bonne quantité en inventaire. Tenez, me voici durant les années 60, sur le balcon arrière et visiblement heureux de pouvoir m'amuser avec une voiture de police Cadillac motorisée avec gyrophares clignotants. 


Les années 60 ont cependant marqué le glas de l'industrie japonaise des jouets en fer-blanc, motorisés ou non, en raison de l'arrivée massive des jouets en plastique, plus durables et surtout, beaucoup moins coûteux à produire, sujet dont il sera également question un jour. Par contre ce n'est pas parce que l'industrie japonaise du jouet en fer-blanc s'est tournée vers autre chose que le créneau est demeuré vide pour autant. En fait c'est la Chine qui s'est alors mise à produire des jouets en fer-blanc. Un autre sujet que je creuserai éventuellement. 

Il y a de cela quelques années, au hasard d'une vente de garage découverte sur mon chemin, je suis tombé sur un petit bijou de jouet en fer blanc, en occurrence une magnifique locomotive motorisée de dimensions appréciables. Elle avait préalablement achetée aux États-Unis lors de la fermeture d'une vieille boutique de jouets et la locomotive faisait partie d'un lot demeuré invendu, c'est donc dire que la locomotive n'a pratiquement jamais été sortie de sa boîte, sinon très peu. Le monsieur a vu mon émerveillement et mon enthousiasme me la gentiment laissée pour quelques dollars seulement. 

En revenant chez-moi j'ai évidemment admiré cette magnifique prise et je n'ai pas pu m'empêcher d'y insérer trois piles "D" pour ensuite faire glisser le bouton de mise en marche. Quelle n'a pas été ma surprise de constater que la locomotive fonctionnait parfaitement. elle avançait, reculais et tournait de façon aléatoire tout en faisant un bruit de sifflet. quant au mécanicien il se dandinait de gauche à droite comme pour voir où il allait et la chaudière s'allumait d'un rouge vif. 

Regardons-y de plus près.

Comme on peut le constater, les couleurs appliquées sur le métal sont encore bien vives.  

Les roues ne tournent évidemment pas, elles ne font figure que de décoration. L'agencement des roues imprimées, soit deux roues de guidage avant, huit roues motrices ainsi que quatre roues porteuses arrières nous indique qu'il s'agit d'une locomotive de type «Berkshire», une locomotive au design ingénieux qui a connu un très bon succès sur les rails. Google Images en donne de très bons exemples. Toutefois, on a opté de peinturer la locomotive de couleurs vives et éclatantes, ce qui n'est pas sans rappeler, par exemple, la fameuse locomotive à vapeur «Daylight». On aperçoit toutefois, en-dessous, les deux roues qui sont montées sur un pivot et qui permet à la locomotive de tourner dans un sens comme dans l'autre. Elles servent également de roues motrices pour faire avancer.  

On note des détails intéressants comme les rampes de chaque côté. Sur les vraies locomotives ces rampes permettaient au mécanicien et autres de pouvoir s’agripper lorsqu'il devait monter sur la locomotive. Le devant de la bouilloire comprend également une belle reproduction imprimée des nombreux écrous ainsi que des gonds qui permettaient d'ouvrir le devant de la bouilloire. Ce qui n'est évidemment pas le cas sur ce jouet.  

Ah, et voici le mécanicien de la locomotive bien penché pour voir où il s'en va. En réalité, le mécanicien était celui qui opèrait la locomotive et sa place était à droite. À gauche se trouvait le chauffeur, soit celui qui faisait «chauffer» la chaudière soit avec du charbon ou de l'huile lourde dite «bunker». Le trme «chauffeur» est toutefois demeuré pour identifier ceux qui conduisent des autobus et des camions. Ici toutefois notre mécano semble assez compétent et expérimenté pour tout faire toute seul. Faut dire aussi qu'il n'a pas à se promener sur les rails ni à obéir aux nombreuses restrictions ferroviaires. Un salon ou une chambre d'enfant c'est beaucoup plus simple. Et plus sécuritaire aussi.  

Modern Toys aurait pu se contenter d'une simple cheminée imprimée mais on a opté d'en faire une plus vraie. Sur une locomotive à vapeur c'est de cette cheminée que s'échappent les gaz de combustion provenant de la chaudière ainsi que la vapeur expulsée des piston, cette dernière produit un effect de succion qui aide à aspirer les gaz de combustion en question. On l'a ici peinte d'un beau rouge attrayant. 

Comme mentionné plus haut, voici la chaude lueur de la chaudière. Lorsque le jouet est en fonction la lumière à l'intérieur clignote afin de véritablement donner l'impression d'un feu qui brûle. 


Ce que l' on voit ici sont les tuyaux qui sont connectés à un réservoir de sable. Ces tuyaux descendent vers le bas et s'arrêtent devant les roues motrices. Si les rails sont mouillées ou enneigées ou que la locomotive nécessite une traction supplémentaire, le mécanicien activait un levier qui faisait jaillir du sable devant les roues motrices, aidant ainsi ces dernières à mieux saisir les rails et à moins glisser. La véritable locomotive Berkshire possédait généralement six de ces tuyaux de chaque côté. 

Et voici la boîte originale où la locomotive est bien reproduite, incluant le mécanicien qui se penche. C'est au coin inférieur droit qu'apparaît le logo du fabricant soit Modern Toys. sur le côté, qu'on ne voit pas ici, se trouve l'étiquette de prix; $4.97. Voici d'ailleurs un petit vidéo que j'ai tourné et où on voit la locomotive en action. faut excuser le mouvement un peu lent, les piles que j'ai insérées approchent l'âge de la retraite. 




Le saviez-vous? Aujourd'hui si la Chine continue toujours de produire des jouets en fer-blanc et de les vendre à prix raisonnable, ceux fabriqués au Japon durant les années 50 et 60 sont ceux que les collectionneurs pourchassent avec beaucoup d'énergie et, selon la condition, certains items peuvent commander des prix assez surprenant, allant de quelques dizaines pour ceux ayant du «vécu» à plusieurs centaines et parfois plus pour les modèles rares encore intacts dans leurs boîtes. 

   

Le jour de La guerre des étoiles

$
0
0
Le 4 mai, et c'est comme ça depuis un bout, c'est la journée du film La guerre des étoiles. Aux z'États ils disent «May the fourth be with you», jeu de mot sur la célèbre phrase »May the force be with you». Dans un article précédent je vous ai raconté toute la frénésie qui englobait parfaitement le gamin de presque onze ans que j'étais lorsque j'ai vu le film sur l'écran du cinéma Champlain en 1977. Évidemment, comme tous les gamins qui avaient vu le film et qui avaient encore des étoiles dans les yeux, il a été assez décevant de constater que les figurines des personnages du film étaient introuvables dans les magasins. À l'automne il y avait bien des trucs de la Guerre des étoiles; des livres à colorier et autres choses du genre mais toujours pas de figurines. Même à Noël où tout ce Kenner avait à offrir était le fameux «Early Bird Certificate Package». 

Ce n'est finalement qu'au printemps de 1978 que les figurines sont arrivées sur les crochets des magasins comme Woolco, Miracle Mart, Toy World et autres. J'étais fou comme un balai lorsque je les ai aperçues pour la première fois. Tous les personnages, ou presque, du film y étaient. Pas besoin de dire à quel point j'en ai voulu de ces figurines-là! Ma mère avait bien du mal à saisir tout ce charabia de science-fiction où Star Wars, Star Trek, Cosmos 1999 et autres se ressemblaient tous à la fin mais toutefois elle est très bien parvenue à saisir toute l'excitation qui m'habitait en voyant les fameuses figurines qui, tranquillement, faisaient aussi leur chemin dans les chambres de mes amis. Et, peu à peu, elles sont arrivées dans la mienne où, on le devine, je n'ai pas perdu de temps à passer un temps avec. 

Évidemment avec les années qui ont suivi mes intérêts ont légèrement changé et les figurines de La guerre des étoiles, comme bien d'autres de mes jouets, ont cédé la place à autres choses, comme les jeux vidéos. Certains jouets, comme c'est souvent le cas, on disparu, soit par accident ou autre. Par contre j'avais pris soin de placer mes figurines tant convoitées dans une boîte avec d'autres bébelles et cette boîte s'est retrouvée enfouie dans mes affaires pendant de nombreuses années. Aujourd'hui mes figurines trônent dans mon salon où elles ont visiblement bien endurées les affres du temps, sauf R2-D2 et R5-D4 dont les étiquettes papier avaient eu la vie dure, et que j'ai restauré à leur apparence d'origine. Deux seules figurines dans ma collection ont été achetées ultérieurement, soit Bossk et Boba Fett et lesquelles sont apparues en 1980. 









Le saviez-vous? Certaines figurines de La guerre des étoiles peuvent aujourd'hui transiger à des prix assez élevés. De quelques centaines à plusieurs milliers, tout dépendant de la figurine, de sa rareté et de son état. Pas mal pour des figurines qui se vendaient quelques dollars seulement à l'époque. 

La belle d'Hawaï

$
0
0
Hawaï 5-0 est une série policière de télévision créée par Leonard Freeman, produite par le réseau CBS et qui a été diffusée de 1968 à 1980 ce qui, pour une série télé, est très long. Elle mettait en vedette Jack Lord, qui jouait le rôle d'un policier à la tête d'une équipe et qui comprenait entre autres Danny Williams, Chin Ho Kelly ainsi que Kono Kalakaua. 

La série a apporté son lot de clichés populaires dont le fameux «Book 'em Danno!» mais c'est surtout la séquence d'ouverture sur une musique de Morton Stevens qui est demeuré dans la mémoire populaire et qui en a fait un des génériques les plus reconnus de l’histoire de la télé. De l'avis de certains il s'agît du meilleur générique de l'histoire de la télé, que voici d'ailleurs:



On se souvient bien sûr de la fameuse vague du début (dont la séquence apparut aussi dans le film Surfarien 1967). Ce type de vague, parce qu'il y en a plusieurs soit dit en passant, s'appelle un «Banzaï Pipeline». S'ensuit un enfilade de séquences aériennes où l'on peut voir les plages qui s'étendent de Honolulu Harbour jusqu'à Waikiki et qui se termine par une vue de la tour Aloha. Puis vient l'apparition de l'acteur principal, Jack Lord, lequel se tient en haut de l'hôtel Hilikai. Cet hôtel, qui existe encore, a partiellement été converti en unité de condos. Ensuite, quelques séquences de voitures  en mouvement ainsi qu'une magnifique vahiné qui court sur la plage en enlevant son chapeau. La statue que l'on voit ensuite porte le nom de Lady Columbia et surplombe encore aujourd'hui le National Memorial Cemetery of the Pacific. Quelques plans de la belle vahiné, un jeune garçon (Mel Kinney) et ensuite une énergique danseuse hula (Helen Kuoha-Torco) dont la séquence est tirée d'un segment plus long qui fut tourné pour le pilote de l'émission. S'ensuivent les autres acteurs de la série, James MacArthur, Zulu et Kam Fong. Mais au travers tout cette séquence un personnage en a fasciné plus d'un, soit cette magnifique vahiné qui court sur la plage en ôtant son chapeau et que l'on revoit un peu après se tournant vers la caméra avec un regard à faire fondre. Mais qui est-elle au juste?





Il s’agit d’Elizabeth Logue, de son vrai nom Elizabeth Louise Malamalamaokalini White Logue est un hawaïenne née en 1941 et dont le nom hawaïen veut dire «soleil qui se lève au paradis». En 1959, alors qu'elle est âgée de seulement 18 ans, elle est couronnée Miss Air Force. En 1961 elle joue dans le film Odissea Nuda, du réalisateur italien Franco Rossi où un homme épuisé par la vie moderne se réfugie à Tahiti. Là, il fait la rencontre de magnifiques vahinés, dont la charmante Elizabeth, et le bonhomme en viendra à se demander s’il sera capable de quitter cette île que Gauguin trouvait si envoûtante. On a tiré de ce film la bande sonore et que l'on a publié en album 33 tours où Elizabeth figure sur la pochette.



En 1965 Elizabeth se retrouve sur la page couverture du magazine LIFE qui fait la promotion d’Hawaï dans son édition du 8 octobre alors qu’elle est photographiée sur l’île de Kauai, elle a alors 24 ans. Elle paraît de nouveau sur la page couverture de LIFE International dans son édition de novembre qui fait également la promotion des îles.

Un an plus tard elle renoue avec le métier d’actrice alors qu’elle  joue dans le film Hawaïet qui met également en vedette Julie Andrews, Max Von Sydow, Gene Hackman et Richard Harris.
Alors qu’elle travaille comme agent de réservation pour Hawaiian Air Lines, le journal à vocation touristique The Hawaiian Tourist Newsla fait paraître en première page d’une édition de 1967. D'ailleurs, lorsque le Hawaii Visitors Bureau fait produire un film promotionnel afin d'inviter les gens à venir visiter Hawaï, c'est de nouveau la belle Elizabeth qui y tient la vedette. Cette dernière était décidément la «poster girl» d’Hawaï. Ce n’est probablement pas pour rien qu’on l’a fait apparaître au générique d’Hawaï 5-0.





Autrement, peu de choses sont connues sur Elizabeth. Selon une ancienne collègue de l'université d'Hawaï et Manoa où elle a connu Elizabeth en 1959, elle la décrite comme étant très gentille et aussi très humble tant de sa personne que de sa beauté. Elle aurait éventuellement marié une certain George Logue pour ensuite aller vivre à Tahiti mais le mariage n'aurait pas duré. Par contre il y a eu cette rumeur qui longtemps circulé à l’effet qu’Elizabeth était décédée du cancer en 1988. Il s’agit d’une erreur, c’est tout simplement qu’on l’a confondue avec une actrice et danseuse du même nom qui se produisait souvent sur Broadway, Elizabeth Duggan, née Logue en 1932. Cette information a été confirmée par l'une de ses filles. Quand à la charmante jeune fille qui fait l'objet de cet article elle aurait décidé de se retirer de la vie publique et de vivre dans le plus strict anonymat.



Le saviez-vous? L’île de Kauai, où fut photographiée Elizabeth en 1967, a servi à tourner de nombreuses scènes extérieures du film Jurassic Park. Kauai présentait une géographie et un climat très similaire à l’île fictive d’Isla Nublar telle que décrite par Michael Crighton dans le roman.

La culture tiki

$
0
0
Le tiki, vous connaissez? Ah, sûrement! Ce que l'on appelle ainsi «tiki» désigne, de façon générale ces restaurants-bars qui exploitaient la thématique polynésienne et hawaïenne. Si le style empruntait beaucoup à la mythologie tiki, la connexion était plutôt ténue et résolument stylisée à la sauce «Americana». Cela a été assez important comme mouvement durant les années 40, 50 et 60 et à son apogée c'était un phénomène culturel très en vogue qui n'avait rien de marginal. 

Petit historique d'un phénomène. 

Commençons d'abord par faire la rencontre d'un type tout à fait original; Ernest Raymond Beaumont-Gantt, né en 1907 au Texas. Son père est propriétaire d'un hotel à la Nouvelle-Orléans et un jour ce dernier amène son fils avec lui pour un voyage en Jamaïque, un voyage qui va avoir un profond impact sur le jeune Ernest. En 1926 il effectue lui-même quelques voyages tant dans les Caraïbes que dans le Pacifique sud et il s'imbibe alors des magnifiques vues, des sons tropicaux ainsi que de toute une foule de saveurs exotiques. il aimerait bien pouvoir profiter de son savoir nouvellement acquis sur quantité de boissons mais malheureusement pour lui la prohibition bat son plein aux États-Unis et ne prendra fin qu'en 1934. Après avoir été «bootleger» durant une courte période de temps Ernest peut maintenant donner suite à ses ambitions et ouvre, peu de temps après son propre restaurant-bar qu'il nomme «Don the Beachcomber’s Cafe». 

L'affaire est un succès et Ernest ouvre, tout juste en place «Don the Beachcomber’s». Il en profite pour décorer avec des souvenirs tropicaux ramenés de ses voyages; des lances, des masques, des tiges de bambou et plein d'autres choses. Il devient tellement identifié à son commerce qu'il change légalement son nom pour Donn Beachcomber puis encore une fois pour Donn Beach. 

Maintenant faisons la rencontre d'un autre original; Victor Jules Bergeron. Né en 1902, Victor est rapidement terrassé par la scarlatine, la fièvre typhoïde ainsi que la tuberculose, cette dernière lui coûtera éventuellement ses deux jambes. Les options d'emploi sont assez limitées pour le jeune Victor mais son oncle lui offre de venir l'aider à l'arrière du bar qu'il ouvre en 1934 juste en face de chez lui. Victor se découvre une passion pour préparer différentes boissons il ramasse ses économies et ouvre son propre débit de boissons qu'il nomme «Hinky Dinks». Si les choses vont tout de même bien il ne peut s'empêcher de penser qu'il pourrait offrir tellement plus à sa clientèle.

Tout comme Donn Beach avant lui, Victor voyage dans les mers du Sud ainsi qu'à Cuba où il étudie les méthodes et recettes des meilleurs barmans. À son retour, en 1937, il décide de changer le nom de son bar pour «Trader Vic», un surnom que sa femme lui avait donné. Inspiré encore une fois par Don Beach, il agrémente son décor d'éléments polynésiens et des îles du Pacifique. Il agrémente alors son menu de boissons qu'il a lui-même mises au point, dont le célèbre Mai-Tai, en 1944, qui, faut-il le souligner, n'a rien d'Hawaïen et encore moins de Polynésien.

Lors de la Seconde guerre Donn Beach, quant à elle, sert comme colonel dans l'Armée de l'air, mais trouve son retour plutôt amer alors que son ex épouse en a profité pour n'ouvrir pas moins de 16 nouvelles succursales de «Don the Beachcomber». Et pour en rajouter une couche, les stipulations l'empêchent de prendre part aux opérations. Il s'exile à Hawaï (lequel ne deviendra le cinquantième état américain qu'en 1959) et ouvre Don the Beachcomber's, en 1954, à Waikiki où se produit alors régulièrement Martin Denny et son orchestre. On va revenir sur ce dernier un peu plus tard.

La Seconde guerre, justement. Cette dernière se termine en août 1945 alors que retentissent les effroyables explosions atomiques qui ont très soufflé Hiroshima, puis Nagasaki. Le Japon capitule et devient alors, pour un certain temps, un pays occupé par les américains. En Amérique du Nord, c'est le retour des soldats et des marins qui ont survécu au sanglant conflit. Parmi eux se trouvent ceux qui ont servi dans le Pacifique et qui, malgré tout, ont ramené avec eux des histoires et souvenirs des îles du Pacifique sud. James A. Michener en sortira une histoire, en 1947, «Tales of the South Pacific» et qui va mériter le prix Pullitzer. On tirera de ce livre une pièce qui sera jouée sur les planches de Broadway, «South Pacific, en 1949 et qui sera jouée 1,925 fois, rien de moins.

Nous voilà maintenant dans la période de l'après-guerre. Finies les privations, le rationnement des matériaux, des tissus et de la nourriture. L'économie de guerre est remplacée par une économie de paix. C'est la période du baby-boom bien entendu mais aussi celle où la classe moyenne devient une force économique colossale. 

Je vous présente maintenant un autre type intéressant, Stephen Crane. Doté d'une belle gueule et d'un savoir-faire certain avec la gente féminine, Crane déménage à Hollywood en 1939 pour y travailler comme acteur.

Crane ne jouera finalement que dans trois films mais va tout de même rencontrer et épouser Lana Turner (que l'on aperçoit sur la photo ci-haut) en 1942. Il divorce deux ans plus tard va faire les yeux doux à Ava Gardner, Rita Hayworth, Mamie Van Doren, pour n'en nommer que quelques unes. En 1953 il trouve finalement sa vocation alors qu'il se porte acquéreur du restaurant The Tropics à Beverly Hills et qu'il renomme rapidement The Luau, dont on voit ici plus bas une photographie de l'intérieur. 

Comme je le mentionnais au début de l'article, la fièvre Tiki s'empare de l'Amérique du Nord durant les années 50. Le design polynésien s'infuse alors dans l'esthétique visuelle autant dans l'architecture que dans la décoration que dans les accessoires. On voit apparaître ici et là des maisons, des complexes d'appartements et même des centres commerciaux largement inspirés de la culture tiki. Les Américains tombent alors littéralement en amour avec ces versions romancées de cet exotisme et Stephen Crane entend bien en profiter. Il s'inspire directement de Don the Beachcomber et de Trader Vic avec des décors typiquement Polynésiens et Hawaïens. 


Toutefois il est important de mentionner que ces restaurants bars n'avaient rien de kitsch, bien au contraire. Il s'agissait d'établissements réputés et très fréquentés tant par la classe moyenne que les stars d'Hollywood. Par exemple, en 1948, Trader Vic avait établi le prix d'un Zombie à $3, ce qui équivaut à presque $30 aujourd'hui. Non, il n'y avait rien de kitsch dans ces restaurants.   




Durant ce temps Victor Bergeron a conclu une entente avec les hôtels Hilton où Victor opère une série de restaurants-bars appelés Outriggers. Stephen Crane décide alors d'utiliser la même stratégie en concluant aussi une entente mais avec les hôtels Sheraton afin que plusieurs soient dotés de restaurants d'inspiration polynésienne qui vont porter le de Kon Tiki. On en retrouve à Portland, Chicago, Cleveland, Cincinnati, Boston, Honolulu ainsi qu'à Montréal où le restaurant à pignon dès 1958 sur la rue de la Montagne, directement dans l'hôtel Mont-Royal. Parmi les employés du Kon Tiki se trouve un certain Douglas Chan dont je vais vous reparler plus loin. 



Le Kon Tiki, sa décoration et son menu sont tous élaborés et étroitement supervisés par Stephen Crane et ses associés. Le décor est typique des restaurants-bars de ce type; mobilier en bambou, treillis tissé, globes suspendus, luminaires de coquillages et sculptures tiki à profusion. Le Kon Tiki n'est toutefois pas le premier restaurant de style Tiki à Montréal puisque le café Hale Hakala, qui se trouvait au 626 Notre-Dame ouest, pas loin de McGill, fut ouvert de 1950 à 1963 et les gens pouvaient y entendre de jouer nombreux orchestres et artistes. 

Le fameux restaurant Tic Toc, sur la rue Sherbrooke dans l'Est, avait aussi son lounge tiki, le Hawaiian Lounge, qui était situé au deuxième étage. À l'extérieur de Montréal aussi la fièvre tiki faisait rage, comme en témoigne le Coconut Bar situé à Trois-Rivières, toujours ouvert depuis 1963 et dont voici une photo de l'intérieur. Pas mal non?

Mais comme je viens de parler d'orchestres et que j'ai mentionné Martin Denny un peu plus haut, il me faut ici faire un détour obligé dans le monde de la musique dite exotique. En 1948, la compagnie Columbia Records introduit un nouveau genre de disque appelé à succéder au bon vieux 78-tours: le 33-tours (mais qui en réalité effectue 33 1/3 tours par minute). Il permet des enregistrements de longue durée ce qui sied parfaitement à un type que je vous présente à l'instant; Les Baxter. 

Baxter est un véritable prodige du piano et durant les années 40 il joue dans différents clubs de jazz de Los Angeles et devient même arrangeur musical et chef d'orchestre pour des chanteurs comme Mel Torme, Frank Sinatra et Nat King Cole, entre autres. En 1950, il fait ses premiers pas dans le monde de la musique et est étranges alors qu'il sert d'arrangeur et chef d'orchestre pour l'album Music Out of the Moon, de Harry Revels. Peu après il signe un contrat avec Capitol Records, ce qui lui permet d'enregistrer sa propre musique. Et c'est ici que Baxter prépare le terrain à la musique exotique avec l'album Ritual of the Savage, lequel sort en 1951.

Martin Denny est un autre musicien étroitement lié à la musique exotique. Né en 1911 à New York, il entreprend des études en piano classique. Vers les années 30 Denny s'embarque avec le Don Dean Orchestra pour un tournée en Amérique du Sud où il devient fasciné par les rythmes latins. Il collectionne d'ailleurs des instruments de partout dans le monde dont il se sert pour agrémenter ses spectacles. 
En 1954, à la demande de Donn the Beachcomber dont je vous ai parlé au début, Martin Denny se rend à Honolulu où il signe un contrat pour jouer de la musique au Shell bar du Hawaiian Village. C'est au Shell bar qu'est survenu une particularité qui est pratiquement devenu une marque de commerce pour Martin Denny. Le Shell bar était très exotique dans son décor, ce qui incluait un bassin près de la scène. Dans ce bassin barbotaient des poissons et quelques batraciens. Or, durant les performances, Denny s'est rendu compte que les ouaouarons l'accompagnaient pour cesser dès la musique terminée. Coïncidence? Pas tant que cela puisque les ouaouarons continuaient le même manège dès que la musique reprenait. Puis les musiciens se sont mis à imiter des oiseaux tout en jouant de leurs instruments. Cette fantaisie est demeurée et a été incorporée dans l'enregistrement de Quiet Village.



Le style exotique fait boule de neige et bientôt les albums de ce genre provenant de multiples artistes et orchestres se retrouvent en quantité chez les disquaires et se vendent comme des petits pains chauds. 


Toujours durant les années 50, la grande popularité du phénomène tiki amène plusieurs personnes à vouloir recréer chez eux cette ambiance paradisiaque des îles du Pacifique et des restaurants thématiques. Le fameux bungalow, type d'habitation alors très en vogue aux États-Unis, permet aux propriétaires d'utiliser le sous-sol afin d'y aménager des bars tikis, soit achetés en prêt-à-monter soit fabriqués avec des matériaux qu'ils se procurent eux-mêmes. Pour la décoration, pas besoin d'aller bien loin, quantité de commerces vendaient tout le nécessaire pour recréer chez soi un petit bout de paradis à l'air climatisé. Les fameuses tasses tiki peuvent s'acheter pour une bouchée de pain et quantité de restaurants tiki en offrent aussi en vente. Les trois photos qui suivent sont de ma propre collection. La première montre des tasses, ensembles salière/poivrière ainsi qu'un pot à condiments provenant tous du Kon Tiki de Montréal alors que les deux autres photos montrent d'autres verres de motifs variés.



Alors que la culture tiki battait son plein, le marché des souvenirs polynésiens et hawaïens avait le vent dans les voiles. Quantité de gens qui voyageaient dans les îles du Pacifique ramenaient avec eux une quantité souvent impressionnante d'objets dont les fameuses sculptures de lave noire dont cette vahiné dont j'ai un exemplaire.


Un autre article très populaire a été les bustes Marwal, une compagnie qui a débuté dans les années 40 pour disparaître vers la fin des années 60. On retrouvait des bustes de différentes nations mais les vahinés, avec leurs fleurs d'hibiscus de différentes couleurs dans les cheveux ont été parmi les plus populaires et peuvent aujourd'hui commander des prix intéressants. Ces bustes de vahinés, d'environ une dizaine de pouces de hauteur étaient d'une grande qualité et finement peints. Ce sont aujourd'hui de très belles pièces de collection et c'est avec grande fierté que je vous présente mon buste de vahiné que j'ai nommé Leilani. 

On a aussi eu droit à une étonnante variété de figurines tiki, certaines en résine et d'autres en bois, formats tout aussi populaires. Les voyageurs ramenaient aussi des cendriers, des lampes en bambou, ces fameuses chemises hawaïennes aux motifs colorés, des tirelires faites en noix de coco, des serviettes de plage, des verres, des paquets de cartes à jouer, des objets de décoration faits avec des coquillages et sans oublier la fameuse danseuse hula à fixer sur le «dash» de la voiture.

Les années 60, on le sait, ont été le cadre de grands changements socio-culturels et la fascination pour le tiki s'est peu à peu estompée pour finalement perdre énormément de popularité durant les années 70 où il est alors devenu un phénomène relativement marginal. Malgré tout, Douglas Chan, qui travaillait au Kon Tiki, avait amassé d'expérience et de fonds pour ouvrir son propre restaurant tiki, le Tiki Doré situé au 6976 Sherbrooke Est. Et alors que le Tiki Doré est toujours en opération, Douglas Chan ouvre, en 1986 Le Jardin Tiki et ferme le Tiki Doré en 1990. Douglas Chan décède en 2002 et son fils Danny a continué à gérer le Jardin Tiki jusqu'à sa fermeture définitive en mars 2015. 


Toutefois, on assiste actuellement à un regain de popularité du tiki aux États-Unis et même ici au Canada où le bar tiki The Shameful Tiki possède deux succursales, l'une à Vancouver et l'autre à Toronto. Peut-être n'est-ce qu'une question de temps avant que l'on en voie un ouvrir à Montréal? Je le souhaiterais bien! Quant au Coconut Bar, à Trois-Rivières, et comme je le disais plus haut, il tient la barre depuis 1963 et vaut le détour. Dans le prochain article je vous parlerai plus en profondeur du Jardin Tiki, lequel fut le dernier tenant du genre à Montréal




Le saviez-vous? Le mot «Tiki» n'est pas un mot hawaïen.  «Tiki» est plutôt en référence au mythe Maori d'Aotearoa (Nouvelle-Zélande) qui raconte que le premier Homme a été créé par Tane. 

Le Jardin Tiki

$
0
0
Tel que promis dans l'article précédent, je vous en propose un aujourd'hui entièrement dédié au défunt restaurant Jardin Tiki, lequel était situé au 5300 Sherbrooke Est. Il s'agissait d'un restaurant thématique tiki, mais lorsque l'on utilise le mot «tiki» c'est bien entendu à la sauce «américana», celle qui mêle allègrement des éléments des cultures hawaïennes, polynésiennes, maori, des Caraïbes et des z'États z'Unis aussi. Sur la photo du haut on peut voir le Jardin Tiki tel qu'il apparaissait il y a quelques années. 

L'historique du Jardin Tiki tient de deux sources; celle du bâtiment et celle du restaurant. Commençons par ce dernier. En 1958 Stephen Crane conclut une entente avec la chaîne d'hôtels Sheraton et ouvre dans un certain nombres d'entre eux les restaurants-bars polynésiens Kon Tiki, du nom de la fameuse expédition. Montréal est la seule ville canadienne à avoir son Kon Tiki. Il ne s'agit pas d'une franchise puisque l'endroit est sous l'étroite supervision de Crane et ses associés. L'affaire est un succès. Le restaurant, qui ne comporte aucune fenêtre sur l'extérieur, est constamment plongé dans une atmosphère intime sous l'éclairage féerique de nombreuses lanternes colorées. 

Ici on peut admirer une publicité des breuvages Schweppes dont la photo a été prise au Kon Tiki. 
En 1965 Michel Louvain enregistre l'album «Aloha» sous étiquette Apex et dont la photo de la pochette a été prise également au Kon Tiki. 


Un des employés du Kon Tiki se nomme Douglas Chan, un immigrant Chinois qui est arrivé au Canada durant les années 50. Chan y travaille pendant de nombreuses années et ce dernier se met en tête d'ouvrir un jour son propre restaurant tiki. Et c'est justement ce qu'il fait en 1974 alors qu'il ouvre le restaurant Tiki Doré au 6976 Sherbrooke Est. Le restaurant est populaire mais le local est étroit et Douglas Chan aimerait bien avoir un restaurant plus grand. Sauf que faire construire un restaurant de A à Z, incluant l'achat du terrain et tout c'est assez dispendieux. La solution: dégoter quelque part un local adéquat. Suffit d'avoir l’œil ouvert. Et même les deux. 

Le Kon Tiki quant à lui ferme ses portes en 1981 et tous les items du restaurant sont alors mis aux enchères; décoration, mobilier et même la vaisselle! Douglas Chan est sur place et tente d'acquérir les plus belles pièces car il ne faut pas oublier que même s'il opère le Tiki Doré il désire toujours ouvrir un restaurant tiki de dimensions plus appréciables. À la fin de l'encan tout est vendu.

Douglas Chan entrepose les choses qu'il a achetées. Pendant ce temps, la chasse pour un nouvel emplacement continue de plus belle. Passons maintenant à l'autre partie de l'histoire du Jardin Tiki, soit son emplacement. Vers la fin des années 50 se trouve sur la rue Adam le garage Lepage Automobiles et on est mal pris en terme d'espace, tout comme Douglas Chan et son Tiki Doré trop exigu plus tard. Faut donc déménager. Les années 50 c'est l'âge d'or de l'automobile. Au Québec on terraforme lentement mais sûrement le paysage pour la reine à quatre roues; le pont Champlain, l'autoroute Métropolitain, le pont-tunnel Lafontaine, l'autoroute Décarie... Et puis en 1959, un an après l'ouverture du Kon Tiki, on envoie le dernier tramway faire un tour à la dompe avec ses semblables.  

L'avenir de l'automobile semble pavé de succès et les propriétaires du garage Lepage voient grand. Pour leur nouvel emplacement ils n'ont pas à regarder bien loin pour le dénicher; le long de la rue Sherbrooke, entre Viau et l'Assomption, tout juste à côté du A&W, se trouve un large terrain vacant qui n'attend qu'à être occupé. Une fois le lot acquis les architectes mandatés conçoivent un grand bâtiment avec des lignes s'inspirant du mouvement Mid-century modern; toiture angulaire, grande fenestration avec sections de murs en pierres naturelles. Une fois installés les choses vont bien puis, dans les années 70, ça commence à moins bien aller et on doit obligatoirement mettre la clé dans la porte. En 1974 ça bouge à Montréal puisque la ville sera l'hôte des XXIè Olympiades. Voici à quoi ressemblait le futur Jardin Tiki à cette époque: 

  (Crédit photo: Service des Archives de la ville de Montréal)


Sur cette photo très intéressante on peut voir la construction du Village Olympique (fig. B), oeuvre des architectes Roger D'Astous et Luc Durand, débute et on peut y voir des choses intéressantes. Au sud (fig. C), on peut voir l'école secondaire pour filles Marguerite-De Lajemmerais, laquelle est ouverte depuis 1962. Encore aujourd'hui l'école n'admet que des filles. Face à l'école, de l'autre côté de la rue Sherbrooke (fig. D), se trouve le Ramada Inn Fontainebleau ainsi que le restaurant L'Aiglon. Ce dernier est alors en train de subir une démolition partielle et un autre restaurant va ouvrir ses portes à la place, ce sera l'Olympien (pour des raisons évidentes, hin hin). À la figure E se trouve le restaurant Le toit rouge (aujourd'hui intégré à l'hôtel Universel au coin de Viau et Sherbrooke) et, plus au nord, (fig. A) se trouve le restaurant Le réveillon doublé de l'hôtel-motel Le Lucerne. Mais ce qui nous intéresse ici c'est le concessionnaire automobile, lequel à ce moment n'est plus Lepage Automobiles mais bien Au grand salon Renault. Les mauvaises langues diront qu'avec deux clients il y aurait eu de quoi faire rouler le garage à l'année longue. Chuuut! Mais bon, Le grand salon ne restera pas longtemps puisqu'un nouveau concessionnaire va s'établir sur les lieux en 1976: Lanthier-Lalonde.
  
Tout baigne dans l'huile pour Lanthier-Lalonde, enfin, jusqu'en 1985, année où l'entreprise cesse ses activités sur la rue Sherbrooke, laissant alors le vaste bâtiment tout à fait libre. Pour Douglas Chan il s'agit là de l'endroit parfait pour aménager finalement le restaurant tiki de ses rêves. Il saute sur l'occasion et l'achète avec ses deux partenaires, Albert Wong et Paul Yee. Par contre y'a du travail à faire. Le bâtiment, faut pas l'oublier, est un ancien concessionnaire automobile. Les changements vont comme suit; la salle de montre des voitures devient la salle à manger principale. Dans celle-ci on fait aménager une sorte de bassin pour y loger des tortues vivantes et de l'eau va y couler via une petite cascade d'eau. Ce bassin est surmonté d'un ponceau en béton avec rampes en bambou que les gens vont traverser pour se rendre aux tables. Il s'agit là d'une fantaisie que plusieurs restaurants faisaient aménager à l'époque, comme le fameux Bob's Steak House. À la mezzanine, tout juste au-dessus et qui surplombe l'ancienne salle de montre se trouvait les bureaux administratifs où travaillaient représentants des ventes, gérants de services et secrétaires. L'espace devient une autre salle à manger qui ne sera ouverte que lorsqu'il y aura une forte affluence ou pour des réservations de groupe. À l'arrière le bâtiment comporte le garage et le département des pièces. Une partie du garage est aménagé en salle de réception où l'on pourra aussi présenter des spectacles. La section arrière du garage et de la réception des marchandises sont transformés en dépôt et salle de nettoyage. Le département des pièces quant à lui devient la cuisine. Dehors, entre le restaurant et la rue Sherbrooke, il y a un espace de stationnement qui est aménagé en terrasse et où les clients pourront manger lorsque la température s'y prêtera. C'est tout un travail mais Douglas Chan et ses partenaires sont convaincus que les investissements porteront fruits. Une fois les travaux de rénovation terminés les nombreuses décorations provenant surtout de l'ancien Kon Tiki sont installées, le mobilier est placé, l'équipement de cuisine acheté et le personnel embauché. 

Quant au menu, bien que l'on puisse commander des plats spécifiques le concept très populaire du buffet, où les gens peuvent composer leur plat selon une variété d'aliments et condiments de leurs choix, est proposé. On offre également des boissons alcoolisées qui comprennent les bières traditionnelles ainsi que toute la panoplie de «drinks» exotiques que tout établissement tiki qui se respecte doit avoir dans son menu. Et ce menu, le voici, dans sa dernière version précédant la fermeture (deux morceaux de robot si vous trouvez de quoi de polynésien là-dedans).



Le 14 février 1986, après de longs travaux, le Jardin tiki ouvre officiellement ses portes et le rêve de Douglas Chan se réalise enfin. Le succès du restaurant ne tarde pas à se manifester. En 1990 il décide de vendre le Tiki Doré et de ne se concentrer que sur le Jardin Tiki. L'originalité du restaurant attire aussi des productions comme en témoigne des scènes du film C't'à ton tour, Laura Cadieux tournées sur les lieux. 

En 2002 Douglas Chan décède mais le Jardin Tiki continue d'accueillir la clientèle grâce à son fils Danny qui en assure la gérance. Le jour des funérailles est incidemment le seul où le restaurant est fermé. Mais voilà, en août 2014 on apprend, dans un article de La Presse signé André Dubuc, qu'Eddy Savoie convoite le Jardin Tiki et ce n'est pas pour continuer les opérations du restaurant. Danny Chan affirme étudier la chose et se dit prêt à tourner la page. 

Le 9 mars 2015 c'est TVA Nouvelles qui annonce que le Jardin Tiki a officiellement été acquis par Eddy Savoie. La fermeture définitive du restaurant est annoncée pour le 28 mars 2015. Le glas a sonné. Durant les dernières semaines le restaurant est alors presque plein à craquer, les gens voulant alors faire le plein de nostalgie et de souvenirs, dont l'ami Jason et moi, nous qui avions l'habitude d'y aller de temps à autres. On ne manque pas aussi de prendre quantité de photos souvenirs. J'avais emporté avec moi mon gros Canon mais j'ai juste été assez distrait pour en oublier la pile. Ma p'tite caméra de poche avait les piles presque à plat. Résultat: sept photos seulement.
 Petite vue sur le buffet et la mezzanine.

 ">Le bassin des tortues. Elles ont été prises en charge par la SPCA après la fermeture.



 L'enseigne parfaitement kitsch, peinte et repeinte à la main pour apporter des corrections. 

 Quelques-uns des magnifiques luminaires faits de coquillages. 

 Le napperon, dont j'ai pu en obtenir un comme souvenir. 

 Petit détail intéressant; le logo du Jardin Tiki qui ornait assiettes, tasses et soucoupes était une copie stylisée de celui du Kon Tiki. 

Mon horriblifique tronche parfaitement déconfite alors que Jason et moi nous préparons à quitter pour une dernière fois le dernier restaurant thématique de Montréal que l'on aimait tant.


À la fin de mon dernier article sur la culture tiki ainsi que sur ma page Facebook, j'ai demandé aux gens de me faire parvenir leurs souvenirs et aussi leurs photos. Parmi ceux qui ont enfilé photo par dessus photo du restaurant, pas mal plus que moi en tout cas, il y a John Trivisonno, «tikinophile» avoué et membre de la page Facebook du Studio Pluche. Durant la dernière semaine du Jardin Tiki, John a pris une intéressante quantité de photos et c'est avec son aimable autorisation que je les partage ici avec vous. 



Décorations dans la salle de réception.

La salle de réception portait le nom de Luau, nom qu'avait donné Stephen Crane à son premier restaurant polynésien.  

Vue des nombreux luminaires de la salle à manger principale.  

Totems tiki du côté gauche de l'entrée principale. 

Totems tiki du côté droit de l'entrée principale. Ces six totems se trouvaient autrefois au Kon Tiki.

Grand masque décoratif dans la salle Luau. 

Petits totems tiki servant d'appuis aux rampes dans la salle Luau. 

Gros plan sur l'un des nombreux luminaires décoratifs dans la salle Luau.

Grand totem tiki près de l'entrée principale.

Décorations dans la salle Luau provenant de l'ancien Kon Tiki. 

Une partie de la salle Luau où visiblement, de nombreux invités sont attendus. 

Vue en plongée, prise de la mezzanine, de la salle à manger principale. 

Le côté de la salle Luau donnant sur le stationnement. 

Vue d'un des deux comptoirs du buffet. Ceux-ci fonctionnent avec des bassins d'eau chauffée. Le totem tiki cache un poteau d'acier qui soutient la mezzanine. 

Luminaire de coquillages et masque tiki, dans la salle Luau. 

Sculpture tiki près de la section ouest de la salle à manger principale. 

Comme on peut le voir, l'ambiance du soir était féerique. 

Bassin des fameuses tortues. L'eau s'écoulait en cascade à partir du gros coquillage en haut

Poignées des portes extérieures qui autrefois étaient celles du Kon Tiki. 

Vue de la salle à manger principale.

Autres luminaires; à gauche en rotin et à droite en coquillages. 

Trio d'immenses totems dans la salle à manger principale. 

Une des grandes chaises en rotin. La table devant provient du Kon Tiki. 

Luminaires colorés aux formes et couleurs diverses.

Luminaire assez unique fabriqué de la même façon qu'un vitrail. 

Autre vue du bassin des tortues. 


Magnifique lampe de coquillages, plaques de distinctions et grande sculpture tiki près du kiosque de réception

Vue du fameux ponceau enjambant le bassin des tortues. 

Grand totem tiki montant la garde devant le ponceau. 

Poignées intérieures de l'entrée principale, elles proviennent également du Kon Tiki. 

John a aussi photographié comme moi le fameux panneau kitsch à souhait. 

C'est la fin. Il ne restera que nos souvenirs.


Lors de cette dernière semaine d'activité il s'est trouvé beaucoup de gens qui ont demandé à acheter de la vaisselle ou une petite décoration. J'ai moi-même demandé si c'était possible mais la serveuse m'a alors dit que c'était impossible puisque tout dans le restaurant faisait partie de la vente. Une vente aux enchères, a-t-elle rajouté, allait avoir lieu bientôt, permettant ainsi aux anciens clients de repartir avec un mémento du Jardin Tiki. Toutefois, à mot couvert et en se penchant vers moi, elle m'a avoué que plusieurs clients avaient déjà subtilisé de nombreux items. 

En attendant, surtout en prenant compte de l'ampleur de la résidence à construire, soit 500 unités, plusieurs se sont demandés si le bâtiment du Jardin Tiki serait sauvegardé, dont votre humble serviteur. En novembre 2015, soit seulement huit mois après la fermeture, le site internet des Résidences Soleil annonçait d'ores et déjà que le glas avait sonné: «Le bâtiment sera rasé...» était-il annoncé sur la page. 

Au printemps de 2016 un cabinet probablement bien au fait de mes articles sur le patrimoine, m'a contacté afin de me poser quelques questions sur le bâtiment, sa date de construction et si les éléments architecturaux étaient d'origine, notamment le toit. J'ai répondu de façon objective et honnête tout en mettant l'accent sur le fait que de l'extérieur bien peu de choses avaient changé. J'ai aussi fait parvenir des photos d'époque provenant de ma banque d'images. Est-ce que le Jardin Tiki sera complètement ou partiellement sauvegardé? Au moment d'écrire ces lignes rien ne semble toujours officiel en ce sens. 


Au début de l'été je suis aller traîner de la galoche autour du Jardin Tiki afin de prendre quelques photos extérieures. J'ai dû couper court car il a commencé à pleuvoir. Juste avant de quitter une voiture avec une plaque de New York est entrée dans le stationnement et le conducteur s'est arrêté à ma hauteur tout en abaissant la vitre électrique du côté passager. 

«Est-ce que c'est ouvert?» m'a demandé le type en anglais. 

J'ai dû lui annoncer la mauvaise nouvelle à l'effet que le restaurant était fermé depuis le 28 mars 2015. Le pauvre avait fait le chemin depuis New York pour se buter à un restaurant fermé et pratiquement abandonné. Il s'était fié au site web du Jardin Tiki, lequel est encore en ligne et où rien concernant une cessation des activités n'est mentionné. En autant qu'un visiteur sur le site peut en conclure, c'est business as usual.

Outre John Trivisonno dont on a pu admirer les nombreuses photos plus haut, il y a aussi Keven Lavoie, un explorateur urbain qui est entré à l'intérieur du bâtiment en mai 2016 afin de documenter photographiquement l'endroit et qui m'a bien gentiment donné l'autorisation de publier ses photos ici avec vous. 


En mai 2016 l'entrée principale était toujours visible. Aujourd'hui elles est complètement placardée.  

Le côté stationnement du restaurant où l'on peut voir, à gauche, une partie de la salle Luau. 

La salle Luau, justement, et qui a connu des jours meilleurs. Au plafond, la moisissure s'est massivement installée et de nombreuses tuiles acousitques se sont désagrégées au point de tomber au sol. 

Vue d'ensemble de la salle Luau depuis la partie arrière, près de la scène.  

Autre vue de la salle Luau où l'on voit la piste de danse et la scène à l'arrière. 

Le comptoir des serveuses dans la salle Luau où les factures étaient traitées sur les écrans. 

Deux des trois comptoirs du buffet. L'absence de chauffage durant l'hiver a accéléré ici également la détérioration des panneaux au plafond.

Ici on voit à gauche le ponceau, le bassin des tortues au centre et le kiosque de réception à droite. Notez l'absence de la sculpture tiki près du ponceau.  

Autre vue du ponceau et la salle à manger principale. 

Kiosque de réception tel qu'on a pu le voir plus dans la photo de John Trivisonno. Les plaques honorifiques et le panneau kitsch ont probablement été conservés par Danny Chan. 

Ici on voit les trois grands totems tikis, le buffet à l'arrière et l'escalier menant à la mezzanine. Au centre de la photo se trouve l'endroit  approximatif où l'on a filmé les scènes du film C'ta ton tour Laura Cadieux.  

Autre vue de la salle à manger principale où là aussi des morceaux du plafond sont tombés. Ici il devient assez évident que le bâtiment n'a pas été chauffé de l'hiver. L'humidité et le froid qui se sont accumulés, surtout dans l’entre toit, ont gorgé d'eau les tuiles acoustiques  au plafond lors du printemps, les faisant ainsi bomber sous le poids.

Voici la vue que l'on avait en entrant; kiosque de réception, ponceau et bassin des tortues.  

Autre poste de serveuses, tout juste à côté de l'escalier menant à la mezzanine. Ici, ce sont des morceaux de pla^tre et lambeaux de peinture qui jonchent la place.

Vue d'ensemble de la salle à manger principale. 

 Vue de la section ouest de la salle à manger principale.

Vue de la mezzanine, section qui n'était ouverte que lors des grandes affluences. 

Escalier joignant la mezzanine. 

Vue de la salle à manger principale à partir de la mezzanine, un peu comme John Trivisonno l'a fait un peu avant la fermeture. L'ampleur des dégâts causés par le manque de ventilation et de chauffage sont ici bien évidents dont les moisissures et champignonsde toutes sortes qui se multiplient avec l'arrivée des températures plus chaudes. On note le plafond ainsi que les tuiles acoustiques dont de nombreux morceaux sont tombés au sol.

Autre vue de la salle à manger principale à partir de la mezzanine, cette fois la partie ouest. 

Partie de la mezzanine donnant sur le stationnement. Les dégâts sont ici plus considérables. 

Un des comptoirs du buffet où sont encore empilées des assiettes qui attendent des clients qui ne viendront évidemment pas. 

Salle à manger principale à partir de l'escalier.  

Entrée principale. Notez présence de la pirogue polynésienne (va'a en polynésien) toujours suspendue avec son balancier. Cette dernière se trouvait également au Kon Tiki. 

 Partie droite de la salle Luau. Comparez cette photo avec celle de john Trivisonno plus haut. 

Vue de la scène où là aussi les dommages causés par l'humidité sont apparentes. 


Un autre explorateur urbain, lequel a tenu à conserver son anonymat, m'a aussi donné la permission d'utiliser des photos qu'il a prises de l'intérieur en septembre 2016. Il m'a aussi donné quelques descriptions de l'intérieur que les photos ne communiquent pas. 

«La première chose qui frappe lorsque l'on entre c'est l'odeur de moisissure très puissante. L'air,» m'a-t-il écrit, «est horriblement vicié partout, plus particulièrement dans la salle de réception (Luau). Les spores de moisissures, de fongus et de champignons sont omniprésents et l'eau s'infiltre de plusieurs endroits au plafond. Sur le tapis, du lichen et autres herbes ont poussé. Il faut pratiquement un masque de grade médical pour entrer là-dedans.»

Ici, l'on peut voir un des gros luminaires de la salle à manger principale. Remontez dans l'article où sont les photos de John Trivisonno et vous le verrez dans toute sa splendeur du temps. Ici, il gît au sol, brisé.  

 Je crois reconnaître ici la section du deuxième étage. 

Nous sommes ici dans la cuisine et voici ce qui ressemble à la friteuse.  

Gros malaxeur pour faire de la soupe en grande quantité. Pas certain que j'en prendrais de cette soupe... 

De retour dans la salle Luau. La pièce est en bien plus mauvais état que lorsque Keven Lavoie y était passé en mai. 

Bas de l'escalier qui mène à la mezzanine. Du vandalisme a encore une fois eu lieu. Il s'agissait ici d'un poste pour les serveuses. 

 Vue d'ensemble de la mezzanine. 

Je ne sais pas exactement où se trouve cette pièce de plafond mais pour être photographié de si près je dirais soit la mezzanine ou la salle Luau. Quoiqu'il en soit on voit ici quelque chose qui démontre une solution parfaitement bric à brac pour régler un problème de fuites provenant de la toiture. Ici, des bacs de plastique ont été déposés sur des 2x4 rafistolés de façon artisanale. L'eau qui coule du toit s'écoulent dans les bacs et la chaleur ambiante du bâtiment fait évaporer l'eau à la longue. Théoriquement ça fait que l'eau ne coule pas à l'intérieur où les gens mangent. Par contre l'humidité qui s'accumule en haut endommage encore davantage le toit qui a besoin de réparations. Un bac qui se renverse ou qui déborde peut facilement causer un incendie.

 Ici on peut voir les trois totems tiki dans le centre de la salle à manger principale. Est-ce qu'un des totems serait tombé tout seul ou bien...

Hum... La sciure de bois au pied de la base, très suspecte, nous laisse deviner que quelqu'un a entreprit de se couper un morceau de totem.  

Partie de la salle à manger principale se trouvant à droite de l'escalier. Quel gâchis!

Près du buffet. J'espère que personne n'ira essayer de couper le tiki qui se trouve là, autrement il risque de recevoir une partie de la mezzanine sur la tronche. Comme je l'ai mentionné plus haut, ce tiki cache en réalité une poutre porteuse.  

Ouf. Une photo qui se passe de mots.  

Vue vers la salle Luau. comme on peut le voir, l'écriteau qui se trouvait au-dessus des portes n'est plus là. 

 Du lichen pousse allègrement sur le tapis. Difficile de savoir à quel endroit exactement par contre. 

Partie de la cuisine où l'on voit quantité de tasses et soucoupes brisés au sol. Le café était préparé à cet endroit.  

Un des comptoirs du buffet. Il me semble que ça ne fait pas si longtemps que j'y remplissais mes assiettes... 

Table à la mezzanine (notez la rampe d'escalier à l'arrière). Étrange comme le napperon de papier et la serviette pliée semblent là comme ils avaient été posés peu avant la fermeture. Pour les «bobépines», pas d'explications... 

Plafond de la salle Luau où l'on peut voir les affres causés par les fuites du toit. Comme le bâtiment n'est plus chauffé depuis sa fermeture les moisissures s'en sont données à cœur joie.  

Escalier menant à la mezzanine. Drôle d'endroit pour une échelle. 

Calendrier olé-olé de 2013 sur une table. 

Entrée principale du restaurant. On note l'absence des poignées qui provenaient du Kon Tiki.  

 Vue du ponceau et du kiosque d'accueil. Les tikis qui gardaient ce ponceau ont disparu.

Table tournante qui servait probablement à faire jouer la musique d'ambiance.  

Tout le brun que l'on voit sur les tuiles sont des moisissures. 

Vue plus rapprochée de la scène de la salle Luau. 

Décidément...

Une image qui se passe de mots.

Vue de la salle à manger principale depuis la mezzanine. On peut voir, vers le centre de la photo, le tourne-disque de tantôt. Malgré tout ce grabuge et les moisissures, le mobilier en bambou serait probablement récupérable car c'est un bois dur. Il faudrait par contre le fumiger et le désinfecter. 

Le verre d'eau que l'on vous donnait une fois assis à votre table? C'est de là qu'il venait. 

Gros plan d'un des trois comptoirs du buffet. L'intérieur était rempli d'eau que l'élément au fond faisait chauffer. Les bacs de nourriture trempaient dedans, permettant ainsi de les garder au chaud. 

Vue des comptoirs du buffet et, à l'arrière, de la salle à manger principale. 

L'acheteur du Jardin Tiki, on le sait, était le Groupe Savoie. Comme la vente comprenait tous les éléments de décoration, comment se fait-il qu'il n'y ait pas eu de vente aux enchères telle qu'il y en a eu une pour le Kon Tiki et le Tiki Doré? Tel qu'on peut le voir sur les photos de Keven Lavoie, il se trouvait encore au mois de mai 2016, pratiquement un an après la fermeture, de nombreuses décorations et tikis sur place mais sur les photos de l'explorateur anonyme, et aussi de par son témoignage, presque tous ces éléments ont été chipés par des gens qui se sont introduits à différents moments.

S'affrontent ici deux écoles de pensée à ce sujet. D'une part, celle de la légalité qui nous dit que l'on ne peut tout simplement pas chiper ce qui se trouve dans un bâtiment privé, aussi abandonné soit-il. L'autre nous dit que si le bâtiment va être démoli, et comme il n'y aura visiblement pas de vente aux enchères (ce qui serait assez surprenant), des gens se sont dit qu'il vaudrait mieux sauver ce qui peut être sauvé avant de tout voir se faire écraser sans discernement par les chenilles d'un bulldozer. Vous savez pourquoi on peut encore aujourd'hui trouver des articles provenant du Kon Tiki? Parce que justement on a rapidement fait une vente aux enchères. Tenez, sur la photo ci-dessous provient du Kon Tiki de l'hôtel Sheraton Mont-Royal; six tasses, cinq ensembles salière/poivrière et un pot à condiments. 

Lorsque j'en ai parlé avec quelques amis il était clair que l'absence d'une vente aux enchères a été une bévue assez considérable. Si elle avait eu lieu suivant la fermeture du restaurant le choix d'objets aurait été assez important et tous les items, que ce soit décoration, luminaires ou vaisselle, auraient non seulement tous été en parfaite condition mais chaque item aurait trouvé preneur. Selon ce que m'a rapporté l'explorateur urbain anonyme, tout ce qui pouvait avoir une certaine valeur a disparu et certains n'ont visiblement reculé devant rien, comme en témoigne le tiki scié. Ceux qui comptaient sur une vente aux enchères, eh bien, laissez-moi vous dire que vous êtes mieux d'oublier ça. C'est dommage car plusieurs éléments du restaurant provenaient du Kon Tiki et avaient donc une longue histoire. Le Jardin Tiki méritait mieux. 






Le saviez-vous? C'est en 1963 que s'est ouvert à Disneyland en Californie le Walt Disney's Enchanted Tiki Room, la première attraction à utiliser des marionnettes complètement animatroniques et contrôlées par des ordinateurs. 


Petit souvenir d'Halloween

$
0
0
Pendant plus de 55 ans, le nom de Ben Cooper a été associé aux déguisements d'Halloween pour enfants. On retrouvait une quantité fort appréciable de masques de tous les genres et de toutes les sauces mais aussi des costumes complets; c'est à dire un masque et un vêtement une-pièce assorti. Vous n'avez qu'a taper «Ben Cooper Catalog» dans Google Images et vous aurez une très bonne idée de la quantité de costumes que la compagnie fabriquait. Pour les parents qui n'avaient ni la patience ni les sous pour fabriquer des costumes «custom» à leur marmaille, ceux de Ben Cooper étaient une bénédiction. Pour quelques dollars les enfants pouvaient vraiment être n'importe qui. Ou n'importe quoi. 

Et Ben Cooper ce n'était pas seulement aux États Unis puisque les costumes et masques se retrouvaient ici sur les tablettes de magasins comme Woolco, Miracle Mart, Rossy, K-Mart, Bonimart et bien d'autres. Il était pratiquement impossible de ne pas se trouver un costume Ben Cooper pour l'Halloween. Même les petits commerces de quartier en avaient en inventaire. 

Aussi, en cette fête d'Halloween qui tire déjà à sa fin, bousculée qu'elle est depuis quelques semaines déjà par les trucs de Noël, j'ai décidé de partager avec vous un petit quelque chose de Ben Cooper très intéressant et sortie tout droit de mon Bébellarium et que je vous présente à l'instant. 


Cet ensemble Ben Cooper date de 1977 et il est intéressant de noter la présentation dans une boîte en carton, chose que l'on ne voit évidemment plus aujourd'hui. Le graphisme est évidemment très amateur et on peut s'imaginer que la compagnie n'a pas dû débourser beaucoup de sous pour ces illustrations. Une façon comme une autre d'économiser sur les coûts de production. 

Par contre, pour reproduire des personnages comme Spider Man, Batman et autres super-héros bien connus Ben Cooper n'avait pas le choix d'obtenir des licenses. Pour quantité d'autres costumes, parfaitement génériques comme une infirmière, un astronaute, un pirate ou une majorette, les licenses étaient inutiles. 
Une autre façon ingénieuse de minimiser les coûts était d'utiliser la même boîte pour tous les costumes et de simplement laisser un espace blanc afin d'étamper le nom et la description du costume à l'intérieur. Ici, comme on peut le voir, il s'agit d'un déguisement de Stormtrooper du film La guerre des étoiles. On note le © de la 20th Century Fox qui légalise le costume mais aussi un autre détail au bas: le costume est en coton. On ouvre la boîte?
Et voilà. Le masque semble fraîchement peint tellement il est bien conservé. Ce masque, comme bien d'autres, avait des trous pour les yeux qui limitaient quelque peu le champ de vision des enfants, parfait pour traverser une rue sombre le soir lorsque l'on voit tout croche au travers les trous. Et on ne parlera même pas ici des longs escaliers caractéristiques de Montréal. Les grimper était une chose mais en redescendre sans faire le trajet cul par-dessus tête avec un gros sac de bonbons... 
Comme on peut le voir, le masque était conventionnel en ce qui concerne la mise en place; deux broches, une de chaque côté du masque, retenaient un élastique que l'on se plaçait derrière la tête. La majorité des masques comprenaient une ouverture près de la bouche afin de faciliter la respiration mais pas celui du Stormtrooper, ce qui faisait que la condensation s'accumulait rapidement et on se respirait l'haleine tout le long de la «run». Pas toujours facile la vie de soldat de l'Empire. regardons maintenant le vêtement. 
Plusieurs vêtements Ben Cooper étaient fabriqués en vinyle, évidemment toujours trop grands ou toujours trop petits. Un ajustement parfait c'était bien rare. soit on marchait sur le bas du costume ou bien on avait l'air d'un Stormtrooper (ou autre) qui avait pas mal d'eau dans sa cave. Ici par contre on va donner deux morceaux de robot à Ben Cooper pour un costume tout en coton et d'une belle finition avec un imprimé de qualité sans couleurs qui se bavent les unes sur les autres. 
Ici j'aime bien le logo Star Wars bien imprimé en plein milieu du costume. On se souviendra que dans le film chaque Stormtrooper avait ça sur la poitrine. Bon, évidemment que non, mais c'était là une caractéristique des costumes du temps. Par exemple, un costume Frankenstein comprenait le nom et une illustration du monstre, comme si le masque n'était pas assez révélateur. J'avoue sincèrement que c'est là quelque chose qui me gossait lorsque j'étais gamin. Et pas seulement moi, tous mes copains aussi. Rien de plus décevant que de s’apercevoir que notre costume d'un personnage quelconque portait sur la poitrine une illustration même du monstre, ou whatever.  


Et pourquoi pas une dernière mention du Copyright. Mais c'était comme ça sur tous les produits dérivés. On n'y échappait pas. N'empêche tout de même que je suis bien content d'avoir ce costume dans ma collection, surtout dans son état pratiquement neuf. Pas certain qu'il ait été porté une seule fois. 



Le saviez-vous? Un peu avant de tourner La guerre des étoiles, Georges Lucas a refusé de recevoir plus que les $150,000 promis pour scénariser et tourner son film. Il a plutôt opté pour le contrôle complet du contrôle et des droits sur les produits dérivés. Une sage décision qui a rapporté à Lucas une véritable fortune digne de Picsou.

Playboy à Expo 67?

$
0
0
Ah, j'imagine déjà ceux qui ont visité cette fabuleuse exposition et qui se demandent maintenant s'ils n'auraient pas raté un p'tit pavillon caché dont ils ignoraient l'existence et où ils auraient pu siroter un cocktail quelconque entouré de quelques Playmates. Mais non, ne vous en faites pas, ce n'est pas du tout le cas. 
(Source: collection personnelle)

Pour les ceuzes qui en rêvaient dans le temps ils n'avaient qu'à se rendre au 2081 Aylmer, tout juste au sud de la rue Sherbrooke pour avoir accès au Playboy Club. Le coût de la carte-clé? Trente dollars, ce qui représente aujourd'hui quelque chose comme deux-cent dollars. Ou à peu près. D'ailleurs, dans le Playboy de juin 1967, la page Playboy News faisait état de l'ouverture du Playboy Club pour juillet, juste à temps pour l'Expo. 

(Source: Collection personnelle)

Mais bon, ce n'est pas du Playboy Club du tout dont je veux vous parler mais bien d'un fait assez intéressant pas nécessairement connu de tous et qui m'a été contée par mon bon ami Yves Jasmin, O.C., lors d'un repas. De 1964 à 1967 Yves a été le Directeur des Relations publiques, de la publicité et de l'information. 

Dans le service de la publicité se trouvait Larry Schacter et un jour ce dernier se rend à un congrès à Chicago afin d'y jaser Expo 67. À l'époque, les bureaux-chefs du magazine Playboy se trouvaient justement à Chicago, au 919 Michigan Avenue pour être plus précis (les bureaux sont aujourd'hui à Beverley Hills). C'est durant ce congrès que Larry Schacter fait la rencontre de Vincent T. Tajiri, qui travaillait chez Playboy en tant qu'éditeur de la photographie. Au cours d'une discussion entre les deux hommes, Larry fait une proposition intéressante à Tajiri; pourquoi ne pas aménager un appartement d'Habitat 67 avec un décor joliment feutré et qui servirait d'une part à y photographier de jolies visiteuses et de l'autre à mousser Expo 67. Tajiri est enchanté de l'idée mais doit d'abord en discuter avec les autres membres de l'équipe. 

Il faut tout de même mentionner qu'à l'époque les photographies de nus ne comptaient que pour un faible pourcentage du contenu du magazine qui, de surcroît, ne montrait jamais les parties intimes de ces dames. Ainsi le numéro de juin 67 ne compte que 22 pages de nus sur un total de 225. Playboy publiait des nouvelles courtes et fictions de grands auteurs (Vladimir Nabokov, Roald Dahl, Ian Flemming  et Gabriel García Márquez entre autres), des grandes entrevues  (Miles davis, Frank Sinatra, Malcom X, Salvador Dali, Jean-Paul Sartre, Frederico Fellini et même Fidel Castro!). S'y ajoutaient des chroniques sur le sport et la musique. Mais ce sont évidemment les filles qui retenaient surtout l'attention des gens, surtout ceux qui s'en offusquaient sans considérer la grande qualité de la rédaction. 

Entretemps Larry revient à Montréal où la construction d'Expo 67 s'achève. L'idée de photographier des dames en collaboration avec Playboy arrive discrètement aux oreilles du colonel Edward Churchill, lequel était alors directeur de l'aménagement. Churchill était celui qui dirigeait avec une main de fer dans un gant de fer. Obligatoirement il dû en glisser un mot à l'oreille du commissaire général Pierre Dupuy, un diplomate retraité mais aussi un homme très distingué. Les cheveux de ce dernier, en écoutant la proposition de Larry Schacter et du magazine Playboy, se dressent sur sa tête, parfaitement offusqué à l'idée que quelqu'un, quelque part, ait eu une idée aussi ignominieuse. La réponse est alors un NON catégorique et bien senti. Voilà donc pour ça. Ici ce termine l'anecdote que m'a racontée Yves Jasmin, mais ma petite histoire quant à elle continue. 

Même si Vincent T. Tajiri a été mis au courant du refus de la direction de l'Expo pour le projet photo à Habitat 67, il n'est pas impossible que le non de Pierre Dupuy puisse avoir été entendu jusqu'à Chicago. Mais le magazine de charme à plus d'un tour dans son sac. Outre le magazine bien connu, il se trouvait aussi le magazine VIP, le magazine officiel du club Playboy. Aussi, pour son édition de l'été 67, on a tricoté une opération quelque peu risquée; photographier des Playmates dans leurs costumes de Bunnies directement sur le site d'Expo 67, lequel est encore et toujours en construction bien que le tout s'achève. Or un jour, un véhicule s'avance mine de rien sur le chantier et s'arrête à proximité du pavillon des États Unis, la fameuse Biosphère de Buckminster Fuller. Du véhicule sort trois Playmates de leurs costumes colorés vêtues ainsi qu'un photographe. Une des Playmates brandit le drapeau de Playboy alors que le photographe prend plusieurs clichés en rafale avant d'attirer trop d'attention et puis hop! tout le monde retourne dans le véhicule. Voici le résultat:
(Source: Collection personnelle)

Le projet de photographier des dames dans un appartement d'Habitat 67 n'a donc jamais vu le jour mais comme on l'a vu, Playboy a su néanmoins profiter d'Expo 67 avec un trio de Playmates rapidement photographiées sur le site, bien avant son ouverture, bien entendu. Et, considérant qu'Expo 67 à été ouvert au public le 28 avril, on peut s'imaginer que ces filles n'ont certainement pas dû avoir bien chaud durant la prise de photos. 



Le saviez-vous? La fille qui est apparue sur la couverture du premier numéro de Playboy en décembre 1953 n'était nulle autre que Marilyn Monroe, que Hugh Hefner n'a d'ailleurs jamais rencontré. Ce dernier s'est toutefois arrangé pour pouvoir reposer éternellement près de la célèbre sex symbol puisqu'il a acheté la crypte juste à côté de celle de Marilyn au Westwood Memorial Park à Los Angeles.

Brading en 1957 (bis)

$
0
0

Ça fait tout de même un sacré bail que je n'ai pas publié un article de vieille pub. Bon alors voilà, je règle ça de suite. La bière Brading's ce n'est pas la première fois que je vous en parle, ça fait la troisième. La première de 1957 ici et la seconde, de 1953 ici. Celle d'aujourd'hui remonte, comme la première, à 1957 et l’œil averti aura remarqué la réutilisation de l'illustration de l'ouvrier mais cette fois en plus petit. Dans la pub précédente l'ouvrier justement occupait le trois-quart de l'espace alors que cette fois-ci on l'a réduit pour mettre en valeur une bouteille fraîchement décapsulée et servie. 

L'autre élément intéressant dans cette pub est la bouteille, le verre, l'ouvre-bouteille et la capsule. Plutôt que d'utiliser une photographie on a opté ici pour une illustration, quelque chose que l'auteur de ces lignes, ancien graphiste qui a appris à l'ancienne, c'était quelque chose de courant et il fallait donc maîtriser parfaitement la technique. Et on en voit un très bel exemple dans cette illustration. Évidemment la brasserie Carling aurait très bien pu se payer une photographie et une pub en couleurs mais dans les années 50 on voulait surtout transmettre comme message que la dégustation d'une bière était une expérience, comme on peut s'en rendre compte dans le texte de la pub. Pas besoin de couleurs pour ça. Et puis en plus, ça fait économiser étant donné que l'impression en couleurs était plus dispendieuse. Quoiqu'elle belle photo...


Il s'agit ici d'un authentique verre Brading, une trouvaille de vente de garage fait il y a un certain temps mais qui ne contient pas de Brading, pour des raisons évidentes. Malheureusement un des propriétaires précédents de verre l'a mis au lave-vaisselle un peu trop souvent, chose qu'il ne faut jamais faire avec des verres imprimés de motifs, avec le résultat que l'on voit; le plaquage doré s'est effrité. La cause fréquente est qu'une partie du détergent utilisé est conçue pour éliminer les ions de calcium de l'eau mais s'il n'ya que peu d'ions présents, comme c'est le cas d'eau douce de l'aqueduc, ça peut entraîner l'élimination des ions métalliques des motifs colorés sur les verres. Le processus est lent et progressif alors la plupart des gens ne s'en rendent pas compte. Donc, pour les verres imprimés de motifs c'est à la main avec un détergent doux qu'il faut les laver. 

En petit extra, voici un concours alléchant pour les amateurs de Brading que Carling a organisé en 1957 et qui permettait de gagner plein de prix. Il ne suffisait que de répondre au rébus et d'envoyer le tout à la brasserie. Pour être éligible à une Chevrolet Bel Air 1957, voiture qui est devenue un classique, il fallait néanmoins inclure dans son envoi six capsules de bière Brading.


On note au bas la publicité que l'on peut admirer la Chevrolet Bel Air chez le concessionnaire J.P. Charbonneau Autos, situé au 3930 Ste-Catherine est. L'emplacement est plus tard devenu le concessionnaire Dodge A.L. Robert, lequel n'existe plus depuis longtemps. 




Le saviez-vous? durant les années 80 une brasserie australienne a été contrainte de changer la forme et le design de leurs bouteilles. En effet, les bouteilles en questions attiraient une variété de scarabées mâles qui tentaient, bien futilement, de copuler avec les bouteilles. 

Quelques mises à jour!

$
0
0
Sans que cela ne paraisse, j'en suis rendu à 784 articles publiés depuis le tout début de ce blogue. Or, lorsque l'on écrit depuis si longtemps plusieurs articles ont grandement besoin d'être dépoussiérés et dans certains cas entièrement réédités avec des textes mis à jour (au besoin) et agrémentés de nouvelles photos. Lorsque je fais de telles mises à jour je l'annonce toujours sur ma page Facebook mais, sachant que ce n'est pas tout le monde qui est inscrit sur ce réseau social, je vais en profiter pour vous annoncer ces mises à jour ici-même. Donc, sans plus tarder, voici les quatre derniers articles ayant fait l'objet de rééditions:





Bonne lecture! Ou relecture, le cas échéant.

Pluche

Les jouets de Noël 1974 chez Simpsons (1ère partie)

$
0
0
Du temps où j'étais gamin la période suivant l'Halloween signifiait l'arrivée des gros catalogues automne-hiver, lesquels étaient donnés et distribués aux portes tout à fait gratuitement. Pascal, Distribution aux Consommateurs et Canadian Tire entre autres alors que les plus volumineux provenaient de chez Eaton, Simpsons et Sears. Il y avait aussi ces catalogues spéciaux de Noël, tous bien bourrés d'idées cadeaux pour toutes les bourses, allant des trucs les plus kitsch aux plus sophistiqués. Mais pour nous, les enfants, les cravates, lotions après-rasage, ensembles de toilette pour dame et autres babioles du même acabit n'avaient aucun intérêt. Pour nous c'était les jouets, rien que les jouets et toujours les jouets. 

Je me souviens encore, étendu à plat ventre sur mon lit à feuilleter ces catalogues à la lumière de ma lampe de chevet alors que se faisait entendre le crépitement du grésil sur ma fenêtre de chambre. Alors que la période de Noël approche de nouveau j'ai opté de partager avec vous quelques pages de catalogues des Noëls d'autrefois et je commence dès aujourd'hui avec le catalogue de Noël Simpsons 1974.


Intéressante que cette page couverture. Le rouge dominant et cet arbre stylisé fabriqué au moyen d'un long ruban doré. À l'époque il n'y avait pas de Photoshop alors tout était fait à la main. Faut l'avouer, cet arbre a certainement demandé une bonne dose d'habilité et de patience. Passons maintenant à la première page de la section des jouets. 


En premier lieu j'aime beaucoup cette magnifique petite illustration qui orne leh aut de la page où l'on voit les traces de crayon ayant servi à colorer. Ça possède ce genre de petit charme que l'on ne voit plus aujourd'hui. Voyons maintenant les jouets en question. 

Ah les fameux orgues Magnus. Ces derniers étaient fabriqués par la compagnie reconnue Magnus Harmonica Corporation laquelle vendait non seulement des orgues électriques mais aussi des feuillets de musique. La compagnie a cessé ses activités vers la fin des années 70. Chose certaine, les enfants amateurs de musique qui ont reçu un de ces orgues ont dû être aux p'tits anges. Les parents et les voisins, peut-être un peu moins. Sur cette page on peut aussi apercevoir un ensemble de batterie (au revoir la quiétude du matin de Noël) ainsi qu'une boîte musicale Raggedy Ann ainsi que Melody Mike dont la bouche s'ouvrait avec des notes à la place des dents. Allons à la page suivante.


Cette page est celle des jeunes enfants. L'ensemble de brosse à dents Snoopy est l'un de ces articles dont plusieurs sont nostalgiques puisqu'ils ont été nombreux à le recevoir en cadeau. Furetez souvent Ebay et vous risquerez d'en voir de temps à autres à pris assez raisonnable, à moins qu'il soit neuf dans son emballage d'origine, ce qui est autre chose. L'ensemble de camions (article C) est intéressant mais faut pas se le cacher, ce que les garçons préféraient, c'était Tonka. Les petites marionnettes Sesame Street (article D) ont pu quelque peu décevoir les enfants qui en ont reçu car ni la photo ni la description ne mentionne leur taille réelle. Il s'agissait en fait de ce que l'on appelle «finger puppets». La compagnie Knickerbocker a fabriqué une petite série de ce genre avec les personnages des Pierrafeu. Les Weebles (articles E, F et H) étaient des petits personnages ovoïdes qui se tenaient debout tout seuls. Comme pour les ensembles Little People de Fisher Price, les Weebles venaient avec une bonne quantité d'accessoires. L'article G est une forme très simplifiée de chemin de fer; un petit camion motorisé (à remontoir) tire une remorque sur le plateau qui offre deux chemins possibles. Pour faire changer le camion de route il ne suffit que de faire pivoter les portes bleues et le tour est joué. On revient avec Sesame Street à l'article J avec une petite maison interactive où les enfants poussent des boutons qui font apparaître des personnages de l'émission télé et offre une initiation aux formes géométriques. L'article K, pour tous les enfants qui trouvaient l'heure du bain pénible. Ce jouet interactif se fixait aux abords de la baignoire au moyen d'attaches et comportait assez de gadgets et bidules pour faire oublier aux enfants que leurs mères étaient en train de leur décrotter les oreilles. Pour le lit d'enfant, l'article L était tout désigné. En tirant la corde un mécanisme s'activait et faisait jouer une petite chanson qui se terminait avec le coucou qui sortait. À l'heure du repas, quoi de plus amusant que ces tasses Agathe et Boum Boum munies de pailles. Lorsque les enfants aspiraient de par la paille celle des personnages en faisaient tout autant. Continuons à la page suivante. 


Nous voici à la page entièrement consacrée aux jouets Fisher Price, une compagnie qui existe encore aujourd'hui. Est-ce que chacun des articles sur cette page ont véritablement besoin de description? Je n'en suis pas certain car à un moment ou un autre, à peu près chaque enfant à mis les mains sur un de ces merveilleux jouets. L'immense succès de ceux-ci a fait que Fisher Price a continué de fabriquer et distribuer les jouets que l'on voit ici, année après années sans apporter de changements quelconques. Ces jouets étaient fabriqués solidement, certains avec des pièces en masonite. Parmi les autres ensembles populaires et que l'on ne voit pas sur cette page, ni dans un autre, est la fameuse ferme et sa porte «meuh» ainsi que l'hôpital. Témoignage de leur grande popularité, Fisher price a réédité le téléphone et le tourne-disque selon les designs originaux que l'on voit ici. Les ensembles Fisher Price d'époque sont toujours très populaires chez les collectionneurs. Prêts pour une autre page?


Voici la page populaire auprès des petites filles, dommage pour celles qui avaient plutôt un intérêt pour la médecine ou le génie civil, mais bon, c'était le standard de l'époque. Les articles d'en haut (A, B, C et D) permettaient de fabriquer soi-même des milkshakes, des bonbons et des cornets de sucre-neige ou, en bon français, d'la sloche. Tous les ingrédients nécessaires étaient inclus dans les boîtes et on pouvait acheter des ingrédients de rechange assez facilement. L'article E, le four Bake-o-Matic s'appuyait sur le concept du standard qu'était le fameux Easy Bake de Kenner. La cuisson se faisait avec une simple ampoule électrique. L'article F est un petit malaxeur fonctionnant à piles. Les ensembles à gâteau se vendaient séparément (article G). Pour les filles soucieuses de l'apparence de leur ongles, rien de mieux que l'ensemble Easy Care (article H). Cette trousse à manucure comprenait tout ce qu'il fallait incluant du vernis et des couleurs. L'article J était basé sur un concept assez populaire qui remontait aux années 60. Il permettait aux jeunes filles d'exercer leurs talents de coiffeuses sur une grosse tête de poupée. L'ensemble comprenait peinge, brosse et rouleaux. La maison coloniale de poupée (article K) était fabriqué par la compagnie Marx, célèbre pour sa série de personnage western Johnny West. Ici, Marx applique un procédé de fabrication dont elle est passée maître soit du métal lithographié. La maison venait avec un ensemble de meubles et accessoires en plastique. L'article L est un autre de ces jouets sont les origines remontent aux années 50 soit la petite épicerie qui comprend un panier, une caisse enregistreuse, une balance et tout un tas de marques réelles en format miniature. L'article N faisait le bonheur des petite filles qui aimaient organiser des petits repas. Cet ensemble venait avec toute la vaisselle requise incluant tout ce qu'il fallait pour la laver ensuite, incluant un égouttoir. Une autre page!


Voici la page des toutous en peluche. L'article A, le clown au nez musical, a été très populaire et possiblement un des rares clowns à ne pas causer de cauchemars et de pipis dans les culottes. Les articles C et D sont tirés directement de l'adaptation en dessin animé de Robin des Bois par les studios Disney, un film que j'ai vu à l'époque au cinéma et que j'ai particulièrement aimé. Il fait partie, avec les Aristochats, des deux seuls films d'animation de Disney que j'ai aimé (je parle ici des films de cette époque). Quant aux toutous j'aime particulièrement la tronche bien réussie du prince Jean. Les articles E et F ont-ils besoin de présentation? Il s'agit effectivement de Raggedy Ann et Raggedy Andy. Ces poupées étaient en fait ce que l'on appelait des poupées chiffon. Les articles G et H sont les fameuses mascottes des produits alimentaires Pillsbury, soit Poppin' Fresh et sa copine Poppie Fresh. Ces deux personnages ont aussi été fabriqués en caoutchouc. Bugs Bunny (article J) cache un remontoir dans son ventre et, en tirant une corde, il dit des phrases différentes, un concept qui n'est pas sans rappeler les figurines G.I. Joe. Les articles K et L sont tirés de la série La planète des singes. J'aime bien la description initiale faite dans le catalogue; «Créature étranges mais populaires» avec trois petits points et qui semble vouloir dire, c'est laitte comme toutte pis on sait pas pourquoi les enfants trippent là-dessus mais bon, si on peut se faire un peu d'argent avec ces catins... Les autres toutous n'ont rien de vraiment particulier ou qui se démarque des autres. Ils ressemblent à ce que l'on pouvait gagner à La Ronde dans les jeux d'adresse. Une autre page? Allons-y!


Voici la page qui faisait carrément tripper grand nombre de petites filles: la page Barbie! Sur cette page on y retrouve évidemment plusieurs figurines aux styles différents dont un Ken (article B) qui arbore des cheveux foncés abondants ainsi qu'une moustache qui .tait, durant les années 70, l’emblème de la masculinité par excellence comme en témoignaient Burt Reynolds, Sean Connery et le dur à cuire Charles Bronson. On retrouve, aux articles K et L, une machine à tricoter ainsi qu'une machine à coudre qui utilise de la colle. Parmi les autres articles présents, il est intéressant de noter qu'il se trouvait une variation identique (hormis les couleurs) pour la série de figurines Big Jim. C'est le cas de l'avion, du camion-campeur et du Dune Buggy. Une dernière page pour l'article d'aujourd'hui (ne vous en faites pas il y en a plein d'autres). 



Ah, voici une catégorie de jouets avec laquelle je ne suis pas très familier. On peut toutefois se rendre compte qu'il se trouvait une variété assez amusante de styles et formats. On note quand même, à l'article A, une poupée fabriquée par la célèbre compagnie Ganz, une compagnie qui existe encore aujourd'hui. On retrouve donc les poupées qui mangent, qui font du tricycle, qui font pipi (article B) et d'autres qui ne font rien du tout. continuons, si vous le voulez bien. 


Ah, Big Jim eh bien le voici, lui et sa bande de joyeux drilles. Les articles E et F sont plutôt exclusifs à big Jim parce que les passe-temps de Barbie et Ken ne comprenaient pas la chasse au rhinocéros ni l'alligator. Par contre on reconnait l'avion de Barbie  (article H) remaquillé aux couleurs de Big Jim. À l'arrière (article J) se trouve le camion de sauvetage qui comprenait un boîtier de communication qui fonctionnait à piles. En-bas à droite on revient avec la compagnie Marx et sa série Johnny west dont je vous parlais un peu plus haut; personnages variées, chevaux, chariots, accessoires divers, il ne manquait pas grand chose à cette populaire série. 



Plus haut je vous parlais de Tonka alors les voici, bien en évidence en haut de la page. Bien entendu c'était l'époque où les camions Tonka étaient non seulement fabriqués ici en Amérique du nord mais aussi entièrement en acier. Oui, ils étaient extraordinairement solides mais pas indestructibles. Par contre, on pouvait en abuser sans trop craindre. Aujourd'hui les Tonka de cette époque en parfaite condition commandent des prix assez intéressants. Les articles G et H ont aussi été très populaires. Fabriqués par la compagnie Cox, ces avions, munis de véritables petits moteurs à essence n'étaient pas téléguidés mais dirigés à l'aide d'un long câble et on faisait alors tourner l'avion autour de soi. Attention aux atterrissages forcés par contre. Pouf! Crac! L'article K n'a pas manqué d'attirer l'attention des amateurs de Evel Knievel. Ici, il suffisait de level la poignée du jouet pour faire décoller l'auto de course de son choix (modèles variés) ou le motocycliste. Fallait toutefois prévoir un espace assez grand pour s'amuser avec ce jouet. L'article L a été bien populaire pour tout enfant qui aimait jouer au «magasin». La caisse-jouet représentée ici n'est pas mal mais d'autres versions fabriquées par d'autres compagnies étaient un peu plus sophistiquées et comprenaient aussi tout un lot de monnaie-jouet, tant en papier qu'en plastique. L'article M est évidemment une copie en bonne et due forme du fameux projecteur Fisher Price, dont je vous ai parlé ici. Ce projecteur-ci utilise le même type de mécanisme et des cartouches pratiquement identiques. Les articles identifiés par O ne sont autres que de superbes voitures Matchbox. On en présente ici quatre alors que la série complète en comptait 75. Pas que l'idée d'acheter des Matchbox chez Simpsons soit une mauvaise idée, mais les meilleurs endroits pour avoir le plus grand choix étaient Woolco et Miracle Mart. Prêt pour une dernière page?



Big Jim et sa bande étaient populaires mais G.I. Joe était bien en selle depuis les années 60. Les origines militaires de G.I. Joe, sorti en 1964, ont été rayées par Hasbro suite à la grande impopularité de la guerre du Vietnam et a transformé la franchise en groupe d'explorateurs/secouristes. Ce concept, remontant à 1969 avait encore un très fort vent dans les voiles. figurines, accessoires, costumes et véhicules se vendaient encore comme des p'tits pains chauds. Dans le prochain article, dix autres pages de ce même catalogue vous attendront. C'est donc un rendez-vous!



Le saviez-vous? La compagnie Simpsons a été fondée en 1858 et est demeurée une entreprise privée jusqu'en 1978, année où elle est devenue une filiale de La Baie. La bannière Simpsons est officiellement disparue en 1991. 

Les jouets de Noël 1974 chez Simpsons (2e partie)

$
0
0
Et voilà, tel que promis dans la chronique précédente, voici la seconde partie de la section des jouets de Noël du catalogue Simpsons 1974. Alors sans plus tarder, continuons là où nous avons laissé la dernière fois. 


Ici nous sommes sur la page des enfants curieux, jaseux et créatifs. L'article A, en haut à gauche, est un Magnajector dont le principe est très simple. À l'intérieur se trouve une ampoule ordinaire ainsi qu'un miroir placé à 45 degrés. Toute image sur laquelle on dépose le Magnajector peut être projetée, généralement sur un mur.  Sur l'objectif se trouve une bague de réglage permettant d'obtenir un focus clair. L'article B permet à tout photographe en herbe de découvrir un très beau passe-temps. Par contre, faut y aller mollo sur le déclencheur car nous sommes encore loin des appareils numériques. Les rouleaux de film (ici le format 126) ne sont pas trop dispendieux mais il faut prendre le coût de développement. Heureusement, certaines chaînes offraient souvent un rouleau neuf identique lorsque l'on faisait développer un film. Les articles C à E (dont les lettres sont difficilement discernables sur l'image) offrent tout ce qu'il faut à celui qui s'intéresse à la chimie. Heureusement ce ne sont pas des kits comme ceux de Gaston Lagaffe. Grand nombre d'enfants ont eu, je crois, un microscope semblable à l'article F. Celui-ci permet de grossir jusqu'à 300 fois et une lumière en dessous assure de bien voir les spécimens sur les plaques de verre. Des spécimens supplémentaires sont offerts à l'article G, tout juste à côté. De mémoire, je me souviens qu'on y trouvait toutes sortes de choses; du pollen, des petits insectes, poils d'animaux... Pour le petit bricoleur on ne pourrait trouver mieux que l'article H, un magnifique coffret rempli d'outils véritables mais en petit format. Chose intéressante, la plupart de ces kits d'outils étaient fabriqués en Pologne. L'article J comporte deux walkies-talkies à transistors. La mention «Solid State», que l'on pouvait noter sur bon nombre d'appareils, tire son nom du chemin que les signaux électriques empruntent au travers des pièces solides de matériaux semi-conducteurs. relativement bon marché, ces walkies-talkies possédaient une portée qui variait grandement selon les obstacles et interférences diverses. Les plus vieux vont certainement se rappeler le gribouillage que provoquait un appareil de cuisine (couteau électrique, malaxeur) sur la réception d'un téléviseur. C'était encore pire durant nos émissions favorites. L'ensemble K, un ensemble de pyrogravure, a été également très populaire durant les années 60 et 70. Ces kits venaient avec un lot de plaques de bois avec des motifs déjà imprimés dessus. Un burin électrique permettait de noircir les motifs en appuyant le burin sur le bois, lequel noircissait sous l'effet de la chaleur. bien qu'approuvé par l'ACNOR, il était préférable pour les enfants de s'adonner à ce hobby sous la surveillance d'un adulte. L'article L comprend deux téléphones assez similaires au fameux modèle 500 de Bell. Les deux appareils sont reliés avec un fil de 30 pieds et fonctionnaient avec des piles. Avec un peu de bricole on pouvait facilement rallonger la distance entre les deux téléphones. Le dernier article sur cette page, en bas à droite (article N) est une magnifique machine à écrire fabriquée par Mettoy, bien connue pour ses petites voitures en métal moulé Corgi. Des heures et des heures de plaisir pour tous ceux et celles qui avaient une passion pour écrire. N'oubliez pas les rubans de rechange! 


Voici la page des jeux d'adresse et de concentration. Voyons voir un peu. L'article A est facilement reconnaissable puisqu'il s'agit d'une table de billard petit format. L'article B, fabriqué par la compagnie de jeux Milton Bradley, rappelle le jeu de bataille navale Battleship mais ici nous avons affaire à un jeu de chasse aux sous-marins à paliers multiples. C'est donc un peu plus complexe mais pas moins amusant pour autant. L'article C a été aussi très populaire puisqu'il s'agit du fameux Rebound de la compagnie Ideal. Le jeu fait penser quelque peu au curling et ici, le rebond des billes sur deux élastiques nécessitait une bonne dose de précision pour atteindre le plus haut pointage. Beat The Clock (article D) comportait des petites épreuves amusantes à compléter à l'intérieur d'une période de temps allouée. L'article E, Bumper Shot, est en quelque sorte une variante de Rebound également fabriquée par Ideal mais un peu plus complexe. Le plateau comprenait sept bandes élastiques au lieu de deux et l'objectif était de faire entrer les billes dans les trous dont les pointages étaient les plus élevés. L'article F, Games Board, comprenait un plateau de jeu assez bigarré permettant de jouer à plus de 199 jeux différents. La compagnie Aurora ne faisait pas que fabriquer des monstres à coller qui brillaient dans le noir et des pistes de course, comme on peut le voir à l'article G. Il s'agit d'un jeu de football comprenant plus de 800 possibilités de jeux pré-organisés par ordinateur. Les article H et J sont deux jeux de Scrabble, à la différence que le J est la version pour jeunes. Peut-être moins connu, le jeu Stock Sticker de la compagnie Copp-Clark Publishing permettait de s'initier au concept de la bourse en jouant avec six «valeurs» qui comprenaient l'or, l'argent, le grain, les obligations, le pétrole et l'industrie. Le jeu à l'article L est mieux connu et fabriqué par une compagnie qui n'a pas besoin d'introduction quant aux jeux de société puisqu'il s'agit de Parker Brothers. Le concept de Masterpiece reposait sur l'achat et les transactions des oeuvres des grands maîtres. Mais attention, une fortune dépensée pour une toile pouvait s'envoler en fumée s'il s'agissait d'un faux. Et enfin, les articles N et O que sont les classiques jeux de hockey sur table. Le jeu Bobby Orr, célèbre joueur des Bruins de Boston, était fabriqué par la compagnie Munro tout comme le jeu Professional Hockey tout juste à côté. 


D'autres jeux amusants nous attendent ici, dont certains sont encore fabriqués de nos jours. Don't Blow your Top, conçu par le légendaire Marvin Glass, est en vedette à l'article A. Un personnage à la tronche amusante est munie d'un ballon que l'on gonfle. Directement sous le ballon se trouve des bandes de papier sablé et chaque joueur place dans le chapeau un certain nombre de bille qu'il possède. Le poids des billes fait éventuellement frotter le ballon un peu trop sur les bandes, ce qui le fait exploser. Le gagnant est le joueur ayant le moins de billes en sa possession. L'article B est le fameux jeu Battleship mais ici Milton Bradley a opté de changer l'ancienne image sexiste de la première version où un père et son fils s'amusaient comme larrons en foire pendant que la maman et fille faisaient la vaisselle. L'article C est un autre jeu Parker Brothers, Pay Day (Jour de Paye en français) où l'on gère un salaire tout en faisant face à diverses obligations financières. Fabriqué par Ideal, Battleboard (article D) était un jeu à saveur médiévale où deux joueurs opposés devaient faire avancer leurs attaquand vers un mur situé au milieu mais chaque joueur possède une pompe à air connectée au tableau de jeu et qui peut faire s'envoler les attaquants adverses. Celui qui parvient à faire avancer deux chevaliers au mur gagne la partie. The Game of Life, à l'article E (Milton Bradley) fait avancer les joueurs au travers différents événements de la vie; emploi, mariage et enfants. Le tout agrémenté de surprises, bonnes et mauvaises. Le jeu F rappelle les fameux «shuffleboards» qui se trouvaient dans plusieurs écoles de l'époque mais ici en forme très simplifiée. On pouvait s'amuser à trois jeux différents. L'article G est un mini jeu de quilles mesurant 8 pieds de long par 32 pouces de large. Pas très facile d'y jouer si l'on avait du tapis épais, ce que plusieurs maisons possédaient dans les années 70. Impact, à l'article H, était un jeu conçu et fabriqué par Ideal utilisant la gravité et qui consistait à frapper une bille à l'aide d'un pendule. L'article J est le jeu Billionaire par Parker Brothers. Il s'agissait d'un jeu basé sur les transactions d'affaires dans des entreprises variées dans différentes parties du monde. ce jeu était une coche plus compliquée que l'article suivant (K), le fameux et légendaire Monopoly, lequel à détruit plus d'une amitié et fait se fracasser plusieurs tables de cuisine. Ah là là. Un autre grand classique, toujours fabriqué et vendu et fabriqué aujourd'hui sous différentes variations allant des Simpsons à Star Wars, est Opération où le but est de prélever différentes petites pièces de plastique à l'aide de pinces sans toucher aux rebords métalliques. si on y touche, le nez du patient s'allume. Dans la première version du jeu, le chirurgien situé au dessus du patient fumait une cigarette, laquelle a été enlevée dans les versions subséquentes. L'article N, Ratrace, ne cache pas son nom. «Rat race» est une vieille expression en anglais qui désigne les travailleurs qui, matin après matin, s'en vont au travail, toujours de façon répétitive, un peu comme les rats de laboratoire dans les labyrinthes et dont la course à l'avancement social ne laisse que très peu de temps pour les loisirs. Ce jeu offre à chaque joueur de démarrer avec $200 et de s'en tirer le mieux possible. Yahtzee est ce fameux jeu de dés, de chance et d'habileté. Créé en 1956 par la compagnie E.S. Lowe le jeu a été vendu à plus de 40 millions d'exemplaires jusqu'en 1973, année où Milton Bradley a racheté E.S. Lowe tout en continuant de commercialiser Yahtzee. Le dernier article sur cette page (P) se nomme Ulcers (joli nom). Fabriqué par Waddington's, l'objectif du jeu était d'assembler du personnel pour faire rouler une compagnie (deux secrétaires, deux vendeurs, un gérant des ventes, un vice-président et un président). Il fallait habilement doser les salaires; trop faibles et les employés quittaient, trop forts et la compagnie faisait faillite. Chose intéressante les premières version, caractéristiques de la mentalité de l'époque, les postes de secrétaires étaient tous féminins alors que tous les autres étaient masculins, un détail qui a été corrigé dans les versions subséquentes. 


Cette page comporte tout ce qu'il faut pour plaire aux amateurs de jeux d'adresse. On y retrouve une variété intéressante de jeux de machines à boules (articles C, F et H), jeu de tir à la cible (article D), billard (article E), tennis (article G) et un étrange jeu de poker fabriqué par Aurora (article J). Aussi d'Aurora est le jeu de hockey sur coussin d'air (article A). L'exception ici est évidemment l'article B, les fameux Rockem' Sokem' Robots où deux robots pugilistes se tapochent sur leurs tronches métalliques. Ce jeu, dont Mattel est détenteur aujourd'hui des droits, continue de le commercialiser mais en version plus petite que celle de Marx. 


Il y a les jeux d'adresse et d'habileté mais il ne faut pas oublier les jouets de construction. En haut de la page on retrouve le fameux Meccano, lequel était vendu sous différentes versions permettant de construire à peu près tout ce qui nous passait par la tête. La particularité de Meccano était le fait qu'il était entièrement en métal avec tout un jeu de vis et écrous ainsi que les outils nécessaires. Peut-être moins connu est le jeu Sonos (articles E, F, et G) où l'on assemblait des pièces de plastiques au moyen de joints. Les ensembles permettaient d'assembler différents véhicules. Les articles J et K ne sont autres que Multi-Fit. Ce jeu de construction utilisait des pièces de plastique munies de «dents» souples et flexibles qui permettaient de les connecter ensemble et de les défaire avec autant de facilité. Les articles L, N, O et P ont-ils vraiment besoin de présentation? Il s'agit bien entendu des légendaires blocs LEGO, lesquels font encore fureur aujourd'hui. Les ensembles permettaient aux enfants de reproduire ce qu'il y avait sur les boîtes ou à peu près tout ce qui leur passait par la tête. Personnellement, tous mes LEGO, peu importe du kit d'où ils provenaient finissaient tous mélangés dans une grosse boîte. Aux article R et S on retrouve Tinkertoy, un jeu d'assemblage fait presque exclusivement en bois avec des tiges de différentes longueurs ainsi que des roues munies de trous permettant d'insérer les tiges en question et de construire ce que bon nous semblait. Et finalement, à l'article T, les blocs Sta Lox conçus spécialement pour le enfants de maternelle avec de gros blocs en plastique léger et souple aux couleurs variées. 


Toujours dans le domaine créatif on touche ici au côté résolument artistique. Au haut de la page, on intéressait surtout les jeunes filles avec des ensembles d'artisanat divers allant du macramé au tricot au travail du cuir. Plus bas, l'article J, Chip Away, comporte trois blocs composés de matière poreuse et facilement cassable à l'intérieur desquels se trouvent des personnages des Pierrafeu. L'ensemble comprend aussi des pots de peinture. Dans la même veine, l'article K, Shaker Maker, comprend des moules en plastique où l'on verse du plâtre liquide. Une fois sec on retire les deux morceaux du moule et on peut peindre le personnage comme on le voit dans la photo sous l'article. Notez la description erronée où l'on définit le Shaker Maker en Milk Shake. Oups! L'article L est tout simplement un ensemble pour fabriquer des fausses fleurs avec des feuilles en peluche acrylique. Quand à l'article N il a été assez populaire chez les jeunes filles qui aimaient bien personnaliser leur pantalons ou jupes jeans avec des motifs et couleurs variés. Le dernier article, P, est un kit de cones à colorier. Je crois que les enfants préféraient davantage les bons vieux crayons de bois. 



On continue avec une autre page consacrée à l'artisanat sous formes variées. Possiblement inspiré des œufs Fabergé, l'article A permet de décorer des œufs en plastique de différentes façons et styles. L'article B est un petit ensemble de poterie qui comprend des petits outils permettant de mieux définir les formes ainsi que de la peinture. L'article C est un petit kit pour fabriquer ses propres bougies, un hobby qui a connu une certaine popularité durant les années 70. L'article D est la même chose mais avec davantage d'accessoires. L'article E est une lapidaire électrique, le fameux «rock tumbler» qui permettait de polir des cailloux que l'on ramassait. Cadeau parfait pour celui ou celle qui se prépare à devenir géologue. À l'article F on revient avec la poterie mais cette fois avec un plateau tournant motorisé. L'article G est assez semblable au Shaker Maker de la page précédente. Cinq moules pour plâtre permettent de créer des figurines et de pouvoir les peinturer. L'article H est une petite machine permettant de couper le verre et de fabriquer des verres à boire à partir de vieilles bouteilles de vin. Le kit comprenait tout ce qui fallait incluant le matériel pour assouplir les rebords coupés afin de ne pas se ramasser à l'urgence avec les lèvres comme le docteur Zoidberg. L'article J est un mini frolic pour découper du bois léger en différentes formes pour ensuite les agrémenter de décorations diverses comme des images ou de petits arrangements de fleurs séchées, au goût. L'article K vient surtout intéresser ceux qui n'ont pas vraiment d'intérêt pour la poterie ou l'artisanat mais bien l'électronique. Ce kit Eldon comprend tout ce qu'il faut pour assembler une radio AM. C'est comme un modèle à coller mais avec des pièces électroniques. Si l'on a bien suivi les instructions d'assemblage la radio fonctionnera. Le manuel était assez complet et expliquait clairement qu'est ce qui faisait quoi dans la boîte. 



Ah, voici la page, à peu de choses près) des amateurs de sensations fortes. On débute avec l'article A mettant en vedette le motocycliste casse-cou Evel Knievel (notez une autre coquille dans la description de l'article où notre cascadeur est nommé Evil Knievel. Oups encore!). Par contre il ne fallait pas se laisser berner par l'image; le camion et Evel avec sa moto étaient vendus séparément. C'était un détail que nombre de parents n'ont pas remarqué et ont offert à leurs enfants un beau camion mais qui ne comprenait pas Evel ni sa moto. L'article C est un hélicoptère motorisé qui se promenait aléatoirement au sol et qui changeait de direction s'il rencontrait un obstacle. L'article D est une petite locomotive fonctionnant à pile et qui suit un trajet linéaire. Une fois le bout de la piste atteint, la locomotive recule à son point de départ et recommence. Notez que l'on est pas mal moins dans les jouets pour enfants amateurs de sensations fortes ici, surtout avec les articles E et F qui sont des petits toutous reliés à une commande et qui peuvent s'asseoir, remuer la queue et japper. On remonte la pente avec l'article F, le fameux Vertibird qui a connu quelques variantes au fil des ans. Il s'agissait d'un hélicoptère dont l'hélice fonctionnait vraiment et relié par une tige au bloc de commande. On pouvait donc contrôler l'hélicoptère et exécuter toutes sortes de manoeuvres différentes. Les voitures à l'article G sont de la compagnie SSP et venaient en différents modèles. Ces petites voitures rapides fabriquées par SSP et qui allaient dans tous les sens. Toujours par SSP, nous voici avec un jeu légendaire, le fameux Smash up Derby. Deux voitures que l'on remontait avec une longue bande de plastique qui actionnait une roue en caoutchouc située en dessous. Sous le momentum on envoyait ensuite la voiture foncer directement sur une autre après avoir sauté un tremplin. Le choc faisait s'envoler les pièces; capot, portières coffre arrière et les roues. Ce voitures étaient toutefois fabriquées d'un plastique épais et carrément incassable. Comme on peu le voir aux articles K et L, il se trouvait un grand choix de voitures différentes à se faire fracasser les unes contre les autres. D'ailleurs je m'en voudrait de ne pas inclure ici la fameuse pub de ce jouet qui a été extraordinairement populaire et aujourd'hui très prisé des collectionneurs. 




Sur cette page on retrouve, à l'article A, les fameuses pistes de course Aurora et ses voitures AFX. Les voitures étaient munies de petits moteurs alimentées par électricité et une commande permettait de contrôler la vitesse. Les pistes comme celle-là étaient modulaires et on pouvait changer le trajet. L'article B est aussi une piste de course mais moins longue et utilisant ici le fameux circuit en «8». Les articles C et D font partie de ces jouets qui ont disparu des tablettes. On retrouve ici deux ensembles de trains électrique, l'un du Canadien Pacifique (article C) avec une locomotive qui me semble être un Alco RSD-5 et l'autre (article D) est un EMD F7 du Santa Fe (aujourd'hui le BNSF). Ces trains étaient bien entendu à l'échelle HO. À l'article E on s'appuie sur le même concept que le Vertibird sauf qu'il s'agit ici de Snoopy sur sa niche volante et on peut apercevoir à l'arrière le fameux Baron Rouge. L'article F est essentiellement une sorte de simulateur d'extraction minière simplifié et l'on décide de la route à prendre pour assurer le bon déroulement des opérations. 

Et voilà que se termine la section des jouets de ce catalogue spécial de Noël Simpsons de 1974. Dans le prochain article je vous invite à venir explorer avec moi ce qu'un autre grand magasin de l'époque, soit Eaton, avait à offrir à la même époque et au même moment. 




Le saviez-vous? Aujourd'hui c'est la compagnie Hasbro qui détient les droits du jeu Yahtzee et et sa popularité ne semble pas cesser puisque la compagnie écoule jusqu'à 50 millions de copies par an encore aujourd'hui.

Les jouets de Noël 1974 chez Eaton (1ère partie)

$
0
0
Eaton est une entreprise similaire à Simpsons mais qui a été fondée en 1869 par Timothy Eaton à Toronto. Le premier catalogue Eaton est apparu en 1884. À cette époque beaucoup de gens demeuraient loin de la ville et n'avaient pas un accès aussi facile à toute une variété de marchandises que les gens qui demeuraient en ville. Avec un coupon à remplir et poster, les gens pouvaient commander différents articles et se les faire livrer. La popularité du catalogue Eaton a vite grandie et en 1920 Eaton opérait déjà trois entrepôts qui ne faisaient que traiter les commandes faites par catalogue. 

En 1927 Eaton ouvrait à Montréal son magasin qui comptait six étages. C'était deux ans après avoir acheté un autre magasin qui portait le nom de Goodwin. En 1930, un an après le début de la crise économique, Eaton rajoutait trois autres étages à son magasin de Montréal, portant le total à neuf. En 1931 Lady Eaton inaugurait le magnifique restaurant de style art déco au neuvième étage, une oeuvre de l'architecte Jacques Carlu qui fut assisté de son épouse Natacha qui avait créé la murale à l'arrière. 

Eaton a connu de très belles années et la popularité du magasin n'a cessé de croître. La compagnie avait aussi ouvert des succursales ailleurs à Montréal, dont celle des Galeries d'Anjou. Par contre les ventes par catalogues allaient moins bien. en effet, avec l'étalement urbain, de plus en plus de gens se trouvaient à proximité des grands centre commerciaux lesquels pouvaient accueillir un très grand nombre de voitures dans de vastes stationnements gratuits. En 1976, le président de la compagnie a annoncé que le catalogue printemps-été de 1976 serait le dernier. Une décision très controversée qui a envoyé au chômage plus de 9,000 employés qui travaillaient dans les entrepôts où étaient traités les commandes.  Eaton a dû déclarer faillite en 1999 et c'est Sears qui a tout racheté. Dans le centre-ville de Montréal, l'ancien bâtiment Eaton a été reconverti en centre commercial étagé qui a conservé le nom; le Centre Eaton. 

Les deux dernières chroniques ont porté exclusivement sur la section des jouets du catalogue de Noël 1974 de Simpsons. Maintenant, voyons ensemble ce que Eaton, proposait comme jouets au même moment.


On commence tout de suite en haut de la page avec les voitures Matchbox à l'article 1. On peut ici se procurer un ensemble de six voitures dans un paquet économique ainsi qu'une valise qui se transforme en petite ville une fois ouverte. L'article 2 est un garage étagé qui vient avec un lot de voitures en plastique. Il n'y a cependant aucune mention du fabricant qui pourrait, ou pas, être Reliable mais je n'en suis pas certain. À l'article 3 on retrouve un véhicule Corgi avec une remorque dans laquelle se trouve un avion. À l'article 5 on peut voir un ensemble camion de transport qui inclut 5 voitures. À noter qu'il ne s'agit pas ici de Matchbox mais bien de Corgi Juniors.


À l'article 5, en haut complètement, un ensemble de construction Corgi Juniors qui comprend le bâtiment ainsi qu'un lot de huit véhicules, des personnages et les petits cônes. Malheureusement à cette époque la finition des véhicules Corgi Juniors commençait à traîner de la patte avec une utilisation plus prononcée de plastique. L'article 6, un set de six véhicules de construction routière de grande qualité fabriqué par Dinky, une compagnie qui ne lésinait pas là-dessus. À l'article 7 ce sont des véhicules de ferme Tonka. À l'article 8, tout en bas à droite, en revient avec Matchbox qui nous offre ici une belle valise en vinyle qui comprend un ensemble de treize voitures. L'article 9 est un tracteur et ses accessoires fabriqué par ERTL, une compagnie américaine qui allait, un peu plus tard dans la décennie, se lancer dans le marché des modèles réduits à coller. Et à l'article 10 on peut voir un accessoire qui peut être utilisé avec à peu près n'importe quelle sorte ou marque de véhicules puisqu'il s'agit d'un feu de circulation actionné par piles. 

  
L'article 1, bien en évidence en haut de la page, nous montre un camion de transport avec roues de caoutchouc et moteur à friction qui inclut aussi six voitures en plastique. Encore une fois, aucune mention du fabricant mais on peut avancer qu'il s'agit fort probablement d'un jouet fabriqué en Chine, pays qui avait quelque peu repris, au tournant des années 70, le marché des véhicules en métal pressé que le Japon avait délaissé. Il n'est non plus impossible que ce jouet ait été fabriqué à Hong Kong où l'on fabriquait quantité de jouets durant les années 70. Votre enfant est intéressé par le camion-benne Tonka à l'article 2? C'est une exclusivité Eaton, tout comme le camion et le bulldozer à l'article 3. À l'article 4 c'est de nouveau ERTL qui présente ici une bonne vieille «pépine» toute en métal. On termine la page avec l'article 5, au milieu à droite, avec un bulldozer Tonka, modèle qui a été très populaire. 

  
L'article non-numéroté en haut à gauche est un ensemble... non Gaston, ne regarde pas le photographe. Ah là là. Comme je disais, l'article 1 est un ensemble de six camions de construction en métal d'allure un peu futuriste et fabriqué par on-ne-sait-pas-qui. Durable? Pas durable? Mais bon, à ce prix, pour six véhicules ce n'est pas si mal. À l'article 6, possiblement fabriqué par la même compagnie, on a un camion-benne ainsi qu'une trémie à sable et des panneaux routiers. Les articles 7 et 8 sont intéressants parce que je m'en souviens bien. Ce sont des véhicules appelés Mighty Mo, fabriqués en plastique très solide et munis de moteurs à friction. en plus de ces deux-là il y avait aussi une Jeep de l'armée. En le poussant on sentait la résistance qu'opposait le moteur et puis en les lâchant le véhicule continuait tout seul. Voici d'ailleurs une publicité de 1978, soit quatre ans après la publication de ce catalogue mais comme vous pourrez le voir ce sont les mêmes véhicules et le même concept. 


À l'article 9 se trouve un ensemble de trois voitures à friction en métal, police, incendie et ambulance pour une somme très modique. Les articles 10 et 11 sont, encore une fois, des camions en métal pressé fabriqués soit en Chine ou à Hong Kong. 


Ici à l'article 1 on peut voir le jeu de lancement de motocycliste casse cou Gyro Zoom SSP de Kenner, la compagnie à qui l'on doit aussi le fameux "Smash Up Derby" (voir la chronique précédente à ce sujet). À l'article 2 se trouve une fidèle reproduction du Winnebago qui fonctionne à piles et dont le dessus est amovible. Ce véhicule récréatif légendaire a donné son nom à tous les véhicules de ce genre tout comme Kleenex l'a fait avec mouchoirs, Frigidaire avec les réfrigérateurs et Kodak avec les appareils photo. Au numéro 3 se trouve un charmant petit chemin de fer miniature avec rails en plastique faciles à assembler ainsi qu'une locomotive fonctionnant à piles. Pour $7.99 c'est vachemement moins dispendieux que les autres ensembles de trains que l'on va voir plus bas. L'article 4 est un chien dont le mouvement et les jappements sont contrôlés par la laisse alors qu'à l'article il s'agit d'un robot fonctionnant à piles. Ces robots étaient très populaires durant les années 50 et 60 alors qu'ils étaient majoritairement fabriqués au Japon, tout en métal et avec plein de lumières clignotantes. Durant les années 70, tout en plastique, donc fragiles, et avec peu ou pas de fonctions, ils ont pas mal perdu de leur popularité. Un autre jouet aussi fabriqué en métal au Japon étaient les avions de ligne comme celui de l'article 6. Ici nous avons un Boeing 747 avec petit moteur à friction, dessus transparent et hôtesses qui se déplacent avec le mouvement de l'avion. L'avion porte le logo de Pan Am, une compagnie aérienne qui a fait faillite en 1991. Semblable à l'article 1 et aussi fabriqué par Kenner, on retrouve la rampe de lancement TTP. Le véhicule était propulsé par l'air de la pompe que l'on activait. 


Voici une page entièrement consacrée aux figurines de la série Big Jim. C'était une série fabriquée par Mattel afin de faire compétition avec Hasbro et ses figurines G.I. Joe. Tout comme ces dernières, les figurines Big Jim comprenaient des personnages différents, des vêtements de sport et d'exploration ainsi que des véhicules. Certains, comme les articles 12 et 20 se trouvaient aussi disponibles pour Barbie (également de Mattel) et seuls les couleurs et motifs changeaient. Le série Big Jim a débuté en 1972 pour se terminer en 1986 alors que l'intérêt des garçons pour ce genre de figurines avait largement diminué et remplacé par d'autres jouets comme les Transformers ainsi que G.I. Joe, une série relancée par Hasbro dans le format des figurines Star Wars. Aujourd'hui les figurines et accessoires de la série Big Jim, surtout dans leur état neuf, peuvent aller chercher de très bons prix, souvent plusieurs centaines de dollars. Cette page, ainsi que les trois suivantes, sont en noir et blanc, question économique car faire imprimer certaines pages en noir et blanc coûte moins cher. 


À l'article 1, cette base militaire complète avec bâtiments, véhicules, soldats et tout plein d'autres accessoires, était un type de jouet encore assez populaire à l'époque. Plusieurs compagnies fabriquaient de ces soldats comme Marx et MPC entre autres, mais ici ce n'est pas identifié. Au numéro 2 c'est un tracteur à remontoir qui fonctionne... en reculant. Le numéro 3 est un petit peu plus intéressant; un char de combat motorisé et dont les fonctions sont contrôlées via une commande à fil. Au numéro 4 se trouve un Jeep générique ainsi qu'une remorque. Ce n'est pas fabriqué par Mattel mais de par la figurine Big Jim qui est au volant on peut assumer que c'était fait pour cette série. Certaines compagnies fabriquaient des vêtements, véhicules et accessoires pour les Big Jim et G.I. Joe sans le préciser explicitement. Plutôt, on mentionnait qu'ils étaient fait pour les personnages mesurant tant ou tant de pouces. C'était assez facile à deviner et c'était aussi moins dispendieux. Et au numéro 5 nous avons un gros château médiéval avec un pont-levis fonctionnel ainsi que des chevaliers. Fondée en 1938, la compagnie Timpo, en 1974, n'en avait plus que pour quatre ans avant qu'elle ne ferme ses portes. 


On parlait des figurines G.I. Joe alors les voici, comme Big Jim, toutes sur la mêmes page. D'abord militaires, ces figurines ont été «ré-inventées» pour devenir une bande d'explorateurs. Si de nouveaux accessoires et véhicules étaient nouveaux d'autres n'étaient que d'anciens véhicules des années 60 fabriquées avec les mêmes moules mais avec des couleurs et motifs différents. Dès sa sortie et jusqu'à la fin de la série, toutes les figurines, véhicules, linge et accessoires ont été fabriqués à Hong Kong. Aujourd'hui cette série est très populaire auprès des collectionneurs et les prix de certains items pourraient en surprendre plus d'un. Si l'on compare avec la page des figurines G.I. Joe du catalogue Simpsons (dernière page de l'article), on notera que la présentation du catalogue Simpsons a le mérite d'être plus claire et avec de meilleures photos. 


Tout comme dans le catalogue Simpsons (huitième page de cet article) on retrouve de nouveau le camion Evel Knievel et ses accessoires. Ici, pas de différence de prix avec Simpsons. Par contre, pour Evel et sa moto (article 2), Eaton le vend un dollar moins cher. Les numéros trois à cinq sont des voitures supplémentaires pour l'ensemble Smash Up Derby (article 7), également abordé dans l'article précédent. Ici, Eaton le vend un dollar plus cher que Simpsons. L'article 8 est également un classique puisqu'il s'agit du fameux Lite-Brite. L'article 9 est un but pour pratiquer les tirs des précision avec quatre ouvertures rectangulaires placées à chaque coin. Le gardien dans le milieu, avec son chandail du Canadien pourrait être Ken Dryden ou Michel Larocque. Le dernier article de cette page est un bâton-pogo, comme on le appelait dans le temps par chez-nous. Fallait être assez habile et avoir un certain sens de l'équilibre. 


Ah les magnifiques trains électriques Tyco. C'était encore un hobby très populaire dans les années 70. L'article 11 est une locomotive F9 du Santa Fe (aujourd'hui BNSFportant les motifs de couleurs «Bluebonnet» avec quatre wagons. À $19.99 c'est le train le moins cher sur cette page. À l'article 12 on peut voir une locomotive à vapeur que je reconnais comme étant un «switcher» 0-4-0, toujours du Santa Fe. Ces locomotives, sans roues de guidage avant ni porteuses arrière, étaient faites pour interchanger les wagons dans les gares de triage. L'ensemble vient ici avec sept wagons et une piste relativement large. Et finalement une locomotive F9 avec une unité motrice B (la présence d'une unité B m'indique qu'il s'agit d'un F9 puisque les locomotives FP7/9 et FL9 n'avaient pas d'unité B). La locomotive, Santa Fe encore, arbore le logo de Santa Fe  mais avec les couleurs «warbonnet». À $59.99 par contre c'est toute une dépense, laquelle représente en dollars ajustés d'aujourd'hui à presque $285. Yowzer! Comme tous ces trains électriques sont à l'échelle HO, on peut changer la forme des pistes, les rallonger et y rajouter des accessoires comme on peut voir avec les articles de 14 à 18. Cette dernière est intéressante puisqu'elle dispose d'un éclairage intérieur. 


Bon, sur cette page, pas de numéros sauf un, tout petit. D'abord en haut à gauche un piste AFX Xlecerators d'Aurora. Particularité de cette piste: pas de rails. Les voitures sont donc lancées librement sur la piste et le grand danger se situe à l'intersection où les collisions sont fort probables. En haut à droite une piste Cox, compagnie connue pour ses avions. Avec cette piste on peut faire changer les autos de voie. En-bas à droite on aperçoit une piste Strombecker, une compagnie qui a initialement été fondée en 1961 sous le nom de Strombeck-Becker et dont le nom a été raccourci en Strombecker un peu plus tard. Cette compagnie a subséquemment été achetée par Tootsie Toys. C'est ici qu'apparaît le seul numéro de la page soit deux voitures de rechange pour cette piste. Puis, finalement en bas à gauche, on retrouve une autre piste AFX d'Aurora et on ne peut que sourire à l'idée qu'à eue un graphiste de rajouter des onomatopées de bruits de moteurs avec un crayon-feutre. 


Pas de numéros ici non plus mais cette page, en plus consacrée une fois de plus aux pistes de courses, l'est doublement car on n'y présente que des pistes Tyco, une compagnie qui donnait aussi dans les trains électriques. La piste en haut, exclusivité Eaton, assez impressionnante de pas sa longueur comporte un ingénieux boîtier de vitesse manuelle. En-bas à gauche on retrouve une piste plus modeste, tant en longueur que dans son prix. en fait il s'agit de la piste la moins dispendieuse de ces deux dernières pages. Le troisième article, en bas à droite est une piste à deux niveaux avec des rails qui se rapprochent l'une de l'autre, ce qui peut contribuer à faire débarquer l'une des deux. Boum! Crac! dans le décor, chose qui arrivait assez souvent peu importe la piste. Ce qui est étonnant ici c'est de voir deux pages consacrées à ces pistes alors qu'il s'agissait d'un type de jeu en perte de popularité constante depuis la fin des années 60. 


Ici avec l'article 1 on baigne dans les vieux stéréotypes classiques, alimentés par quantité de films et séries de télévision western; les bons cow-bows contre les méchants «indiens». N'empêche qu'en enlevant les personnages on se retrouve tout de même avec un petit village western qui ne manque pas de charme. au numéro 2 un jeu supplémentaire de figurines pour l'article 1. Pour les numéros de 3 à 7 on peut voir les figurines de la fameuse série The Lone Ranger fabriquées par Gabriel. Les figurines de Lone ranger et Tonto venaient avec des chevaux complètement articulés. Tout de même étonnant de voir ces figurines basées sur une série de télévision qui a été diffusée de 1949 à 1957. Au numéro 8 c'est un ensemble de mini-figurines de cow-boys et d'indiens mais en métal, comme l'étaient les soldats avant qu'ils ne deviennent majoritairement fabriqués en plastique. Les articles 9, 11 et 12 sont des accessoires pour les figurines Lone Ranger. Au numéro 10 c'est le fort western Laramie fabriqué par la compagnie Big Plastic. Le concept du fort modulaire avec ses tours, portes qui ouvrent et personnages en plastique colorés se rapproche beaucoup de ce que Marx faisait depuis bien des années. Les numéros 13 et 14 nous offrent quelque chose d'un peu plus champêtre et aussi d'un peu moins violent; des ensembles de ferme avec véhicules, clôtures ainsi que de nombreux animaux. 


Voici une page juste pour les pistolets et carabines Daisy, une compagnie qui se spécialisait dans la chose. Les carabines pour la plupart produisaient un «bang!» ainsi qu'un léger jet de fumée lorsque l'on tirait avec. Il n'y avait aucun danger car aucun projectile ne sortait et la boucane, pas beaucoup au demeurant) était plus théâtrale qu'autre chose. Notez l'absence de bouts rouges, quelque chose d'obligatoire aujourd'hui afin de permettre de discerner les pictolets-jouets des vrais. Tous ces kits de qualité, introduits dans les années 50, étaient bien amusants et encore populaires en 1974 mais ça tirait tranquillement à sa fin, surtout avec Star Wars qui arriverait trois ans plus tard et qui allait tout changer. 


L'article 1 est un avion PT-19 de la compagnie Cox. Il s'agit d'un avion d'entraînement fabriqué par Fairchild à partir de 1939 pour l'entraînement des pilotes. Essentiel pour la formation durant la Seconde guerre, il a été utilisé par les États Unis (USAAF), le Canada (RCAF) et l'Angleterre (RAF). L'article 2 est le légendaire Sopwith Camel aussi de Cox, lequel a été introduit durant la Première guerre en 1917. Fabriqué par Sopwith Aviation Company, le Sopwith Camel était un avion pas commode quant aux contrôles mais qui offrait une très bonne maniabilité entre les mains d'un pilote d'expérience. Ces deux avions sont dotés de moteurs à essence et de câbles que l'on utilise pour faire tourner l'avion autour de soi tout en le contrôlant comme on peut le voir dans le petit dessin. Aussi de Cox, l'article 3 est une voiture Pinto équipée elle aussi d'un moteur à essence, d'un câble et d'un parachute pour le freinage. Les articles 4 et 5 nous proposent des modèles à coller, un camion et (encore) le fameux Winnebago. Pour ce genre de jouet par contre Eaton n'était pas le meilleur choix. Les petits commerces de hobby de quartier, comme on en retrouvait encore souvent à l'époque, avaient des choix beaucoup plus vastes en plus d'offrir tout le nécessaire pour la finition, conseils de pro inclus. L'article 6 est un beau tracteur IH (International Haverster, modèle 1086) avec remorque. Même si il n'y en a pas mention il est par fabriqué par ERTL, une compagnie qui se spécialisait là-dedans. À l'article 7 on nous propose d'assembler son propre avion Hercule, lequel vient avec un certain nombre de fonctionnalités. Toutefois, on ne dit rien quant aux dimensions. Parfois, c'est mieux de voir en magasin. Au numéro 8 c'est le fameux voilier dans une bouteille. Le truc ici est assez simple; règle générale les mâts sont souples et on peut insérer sans peine le bateau à l'intérieur. Il faut juste une bonne dose d'habileté pour bien positioner le navire sur sa base à l'intérieur de la bouteille. Le dernier article, le numéro 9, est un voilier en bois léger dont les pièces sont pré-découpées. Il suffit d'un peu de colle à bois et votre voilier «authentique» est prêt à épater la visite. 


Ici, comme on peut le constater, on retrouve les définitions des articles de la page précédente. En haut de la page, bien en vedette, on retrouve un autre avion, le Pieper Seneca PA-34, un petit avion de ligne privé. Le prototype a volé pour la première fois en 1967 pour être introduit sur le marché en 1971 et il l'est encore aujourd'hui. Le jouet, U-Fly-It fabriqué par la compagnie Schaper, comprenait deux tableaux de bord, un manuel d'instruction, un journal de bord et une tour (que l'on devait fixer à une table ou chaise) sur laquelle on attachait une corde joignait le tableau de bord. Avec les commandes on pouvait faire décoller et atterrir l'avion. Voici un peu de quoi ça avait l'air (le jouet ne m'appartient pas):



Continuons. Au numéro 10 c'est de nouveau l'avion Snoopy tel qu'on l'avait vu dans le catalogue Simpsons (dernière page de la chronique). Au numéro 11 c'est le moteur transparent Wankel. On y insère des piles et on peut voir le mouvement des pièces. Très instructif pour tout enfant qui s'intéresse à la mécanique. Le numéro 12 est l'hélicoptère Vertibird et le numéro 13 est la radio AM Eldon à construire. Le numéro 14 quant à lui est un ensemble pour fabriquer des verres à partir de bouteilles de vin. On a vu ces trois articles précédemment dans le catalogue SImpsons. Ce dernier avait le mérite de publier un catalogue où les photos et descriptions étaient mieux agencés. Toutefois, c'est le catalogue Distribution aux consommateurs qui présentait les catalogues de meilleure qualité quant à la présentation et disposition graphique. J'aurai l'occasion d'y revenir plus tard. 



Le saviez-vous? si le modélisme ferroviaire a perdu la cote chez les jeunes depuis longtemps, ce n'est pas le cas des adultes. globalement, cette industrie génère des ventes totalisant quelques 2 milliards de dollars annuellement. 

Du tir à la cible pour Noël pour Noël 1973

$
0
0
L'an passé, sensiblement au même moment, j'ai partagé avec vous le souvenir d'un merveilleux cadeau reçu pour Noël 1972 soit mon jeu de hockey Coléco qui fait fait toujours partie de ma collection. Cette fois-ci j'avance d'un an et vous présente le gros cadeau reçu cette fois à noël 1973 et que je vous présente sans plus tarder. 


Ce jeu-là se nomme Targetland et a été fabriqué par la compagnie de jouets Marx, bien connue pour sa série Johnny West, entre autres. Étant donné sa taille je n'ai pas eu le loisir de le photographier avec un fond blanc alors le voici dans son «état naturel». Ça donne également l'occasion de voir quelques autres jouets qui feront ultérieurement le sujet de chroniques futures. Le concept est tout à fait simple soit de marquer le plus de points possible en visant du mieux qu'on peut avec la carabine que l'on voit. Le panneau vertical est en métal et les deux oiseaux bleus sont en plastique mais avec des petits aimants, ce qui permet de les déplacer comme bon nous semble. Les petites cibles blanches où la carabine repose basculent vers l'arrière lorsqu'on les touche. Sur le dessus, fixé à une longe tige-vis sans fin, trois cibles de carton dont deux qui représentent des canards. À gauche du jeu on peut apercevoir un long tube rouge. Il s'agit de la sarbacane que l'on pouvait aussi utiliser pour tirer les projectiles. 

Le bon vieux logo Marx. Ce jeu-ci, comme d'autres jouets Marx distribués au Canada, était fabriqué à Scarborough en Ontario. 

Le nom du jeu et son fabricant bien en vue sur une enseigne en plastique qui rappelle les jeux de tirs des parcs d'attractions. 

Voici la fameuse carabine. Solidement construite avec du plastique épais, on sent que l'on a quelque chose entre les mains. Le chien est évidemment factice et moulé à même le corps. On note l'absence de bout rouge, obligatoire aujourd'hui mais qui ne l'était pas à l'époque. 

La carabine est même munie d'un viseur métallique rabattable qui permet de mieux viser (ho hum). 

Gros plan sur le logo de Marx sur la culasse. La mention «Patent Applied For» indique qu'un brevet a été déposé par Marx pour la carabine. Pourquoi? Voici: 

La carabine fonctionne à air comprimé, mais pas beaucoup et tout juste assez pour tirer le projectile. Pour la charger il faut tout simplement abaisser le levier qui me rappelle celles que l'on retrouvait sur les Winchester. Une fois abaissé on sent une petite résistance et une fois passée celle-ci la carabine est prête pour le tir.

Et voici le projectile en question. Il s'agit d'un simple manchon en caoutchouc tout à fait souple au bout duquel se trouve une ventouse. Pour s'assurer d'une meilleure adhérence sur la cible le bon vieux truc était de mouiller ladite ventouse avec un peu de salive. C'est la seule qui me reste sur les douze que comprenait le jeu. 

Et pour terminer, je suis assez chanceux d'avoir la boîte qui est, malgré les nombreuses années, en assez bonne condition. 




Le saviez-vous? La compagnie Marc, fondée par Louis Marx en 1919 a fermé en 1980 mais au plus fort de ses activités, vers 1955, avait engrangé des profits de $50 millions avec seulement $312 dépensés en publicité. Ceci démontre à quel point Marx était populaire. Au même moment Mattel n'avait que $6 millions de vente pour un demi-million dépensés en pub. 


Avant de terminer cet article, j'aimerais souligner à ceux qui ne sont pas abonnés à ma page Facebook que trois articles publiés en 2010 ont fait l'objet de révisions complètes incluant des textes plus exhaustifs ainsi que de nouvelles photos. Ces articles sont:




Les montagnes russes des Fêtes

$
0
0
Pour tout enfant, l'exaltante période des Fêtes en est une où l'on s'amuse ferme avec les jouets reçus à Noël. Toutefois, du temps où j'étais gamin le congé des Fêtes était beaucoup plus court comparé à aujourd'hui alors on mettait les bouchées doubles. À l'époque, l'école reprenait dès le premier jour ouvrable après le Jour de l'An. Maintenant les élèves bénéficient d'une semaine supplémentaire. Ah, ce qu'on aurait donné pour avoir ça aussi. 

Quoi qu'il en soit, cette période servait évidemment à s.amuser à fond de train avec les jouets reçus et le Jour de l'An ne faisait pas exception. rien de plus agréable que de recevoir cousins et cousines et leur montrer ce qu'on avait reçu où bien de z'yeuter ce qu'eux avaient reçu. 

Aujourd'hui j'ai décidé de partager avec vous un autre de ces cadeaux reçus durant mon enfance, en 1971 cette fois. Du haut de mes cinq ans, pas besoin de vous dire que fut là un cadeau très apprécié. Le voici tel qu'il apparaissait dans le catalogue Distribution aux consommateurs de de Noël cette année-là. 


Il s'agit d'un jeu de montagnes russes mécanisé et actionné par une petite chaînette reliée à un moteur fonctionnant à piles. Cette chaînette fait grimper les petites voitures en haut complètement et celles-ci dévalent le long du trajet jusqu'en bas où elle remontent de nouveau en haut. Voyons le jeu de plus près.


Le concept n'est pas nouveau et rappelle les montagnes russes en métal repoussé fabriqués par la compagnie S. Chein et qui ont été si populaires durant les années 50 et 60. La compagnie qui a fabriqué celui-ci est identifiée sur la boîte comme S Products, et rien de plus. La seule brindille d'information que j'ai pu recueillir est que cette compagnie quelque peu obscure était située à Hong Kong. La piste en elle-même a été ingénieusement conçue pour le stockage dans la boîte que l'on peut voir à l'arrière. Une fois les supports rouges enlevés la piste, grâce aux joints flexibles qui unissent les voies, se replie à plat. 


Voici le bloc qui cache le compartiment à piles (2 "C") ainsi que le moteur qui actionne la chaînette. Ici, rien de compliqué, un simple interrupteur «ON- OFF» ainsi qu'une languette que l'on peut pousser de côté pour accéder au compartiment des piles. 


Les petits drapeaux apportent une petite touche d'agrément. On peut aussi voir encore une fois l'illustration de la boîte où figurent deux enfants. Outre ces derniers, il n'y a aucune mention sur la boîte sinon »Roller Coaster» ainsi que le nom de la compagnie. À l'avant-plan une voiture achève sa remontée et se prépare à descendre. 


Ici on peut apercevoir comment le mécanisme de remontée fonctionne; un pieu en plastique, moulé à même le corps du bolide accroche un maillon de la chaînette et se décroche automatiquement une fois rendu en haut. On peut noter aussi les roues qui sont en métal ainsi que les personnages de couleurs qui se trouvent à l'intérieur. regardons maintenant le jeu en action. On note ici la chaînette qui est un peu trop longue et dont le mouvement parfois irrégulier fait que les voitures peinent à s'y accrocher. J'ai arrêté de filmer en raison d'un carambolage monstre dû au déraillement impromptu du véhicule bleu. 



Le saviez-vous? On les nomme «montagnes russes» parce que les Russes ont été les premiers à descendre les montagnes de l'Oural, fortement inclinées, sur des luges par gravité. Là-bas on les appelle ironiquement «montagnes américaines». Et aux États-Unis, l'appellation «roller coaster» vient du fait que les Américains nomment le manège par son véhicule et non son support. 

Nudus XXIII

$
0
0

Il serait quelque peu erroné de croire que le Studio Pluche ne porte que sur les vieux jouets, les marques de commerce du passé ainsi que les anciennes publicités. bien entendu, si vous êtes nouveau/nouvelle à lire ce blogue ça risque de vous surprendre un petit peu. Ainsi, je débute l'année 2017 avec un sujet qui j'ai un peu délaissé, surtout en 2016, soit la photographie et dans ce cas-ci la photographie de nu où la dernière publication en ce sens remonte au 30 juillet 2014. 

Noa est, si je me souviens bien, le cinquième modèle a être venue poser pour moi dans mon petit studio. C'était un samedi soir de janvier où la température, pas trop clémente, avait failli faire reporter la session. Et ce froid! Arrivée bien à l'avance Noa a pu se mettre à l'aise alors que j'avais préalablement réglé le chauffage plus haut qu'à l'habitude. Mais l'hiver étant ce qu'il est, Noa portait malheureusement les traces de ses vêtements et sous vêtements (surtout), bien imprimés sur la peau. Il a fallu une douche chaude et plus d'une trentaine de minutes avant que toutes les traces en viennent à presque toutes disparaître. Pour les quelques petites récalcitrantes, un simple jeu d'ombre et de lumière en sont rapidement venus à bout. 

J'aime bien m'adonner a la photo de nu de temps à autres. Les animaux sont imprévisibles, la nature peut certainement avoir ses sautes d'humeur et l'architecture comporte souvent quelques contraintes techniques. Incidemment le nu est le seul sujet de photographie qui me permet d'avoir le plein contrôle de l'image. 





Le saviez-vous? Il a été déterminé que les éléments composants le corps humain en entier , qui comprennent entre autres le calcium, le fer, le carbone et le calcium, auraient une valeur marchande d'environ $160

Petite rétrospective

$
0
0
Non, ne vous en faites pas, je ne vous annonce pas la fermeture du Studio Pluche, de loin s'en faut. Toutefois, je vous invite à faire un bref vol d'oiseau avec moi afin de regarder le chemin parcouru depuis. 

L'aventure a débuté il y a un peu plus de sept ans. Le 2 janvier 2010 plus précisément que je publiais ici mon tout premier article sous la bannière du Studio Pluche qui, auparavant, était segmenté en quatre blogues distincts. C'était, je dois l'avouer, un peu incommode et laborieux à gérer. Par chance, la plate-forme Blogger m'a permis de tout rassembler aisément les articles en un seul lieu, soit ici. Donc, à son nouveau départ le Studio Pluche sontenait déjà en banque un nombre substantiel d'articles en réserve. En 2010 seulement ce sont 172 articles que j'ai publié. L'année suivante le nombre d'articles est monté à 215. Il y a eu par la suite un ralentissement considérable et j'ai même reçu quelques courriels à ce sujet. La diminution des publications s'explique facilement et j'en parlais il y a un certain avec l'ami Jason, auteur du blogue Expo Lounge

Écrire un seul article requiert du temps, plus de temps que bien des gens le supposent. Il faut de la recherche, de la rédaction et bien entendu de la correction avant de cliquer sur le bouton «Publier». si ce n'est pas la syntaxe, ce sont des fautes ou tout simplement des erreurs de mise en page gentiment générées par Blogger; des espaces non désirés s'insèrent, la police de caractère d'un bout de texte change quand ce n'est pas sa taille et tout plein de petits bogues comme ça. Il faut alors lever le capot et farfouiller dans la mécanique HTML. Pas toujours simple, malheureusement. Avant que l'on ne le sache on y a passé une journée entière. Lorsque l'on considère la cadence de mes publications ici en 2010 et 2011, on comprend que j'ai eu le nez rivé à mon écran pendant une période de temps assez considérable. J'étais «bronzé» aux cristaux liquides de mon écran plutôt que par l'extérieur. 

Un autre exemple probant de grandes périodes de temps passées à l'ordinateur sont les vieilles publicités. Je possède approximativement 900 (oui, neuf-cent) de ces vieilles publicités qui sont dans la grande majorité placées dans des feuillets de plastique protecteurs, toutes classées par année. J'en ai numérisé une certaine partie mais je suis encore loin d'avoir passé au travers le lot, surtout que j'y ai bousillé un numériseur en 2012...

En tout et pour tout ce sont 773 articles (774 avec celui-ci) que j'ai publié. Le plus populaire selon les statistiques fournies par Blogger est celui qui s'intitule Rationalité Ectoplasmique où je m'amuse à démanteler les mythes entourant les fantômes et autres apparitions. Deux articles dans le palmarès contiennent une certaine charge émotive; d'abord celui sur Anne Frank, dont l'histoire continue de faire couler de l'encre. C'est l'article le plus approfondi et recherché de mon blogue. Celui-là, force est d'avouer, j'y ai passé bien plus qu'une seule journée. Puis, plus près de nous l'article sur la tragédie ferroviaire de Lac Mégantic où j'ai pris soin, avec mes connaissances sur le monde ferroviaire, à tenter d'expliquer les tenants et aboutissants de quelque chose qui n'aurait jamais dû se produire. C'est aussi l'article qui m'a valu le plus grand nombre de commentaires.

Le texte sur la tragédie du cinéma Laurier Palace m'a aussi demandé énormément de temps, surtout la recherche des noms des enfants et leurs lieux de sépultures. Cette tragédie, qui a carrément décimé la population infantile d'un quartier, est également mon cheval de bataille où je tente, depuis un bon moment, de faire ériger par la ville de Montréal, un mémorial pour les 78 enfants qui ont péri dans cet incendie mais jusqu'à maintenant, sans trop de succès. La Mairie ne semble pas plus intéressé qu'il ne le faut à bouger dans ce dossier... 

Une autre article auquel j'ai consacré beaucoup de temp est celui sur l'affaire Mary Gallagher, cette prostituée assassinée dans un logement miteux de Griffintown en 1879 et qui est devenue une légende locale, plusieurs étant convaincus avoir aperçu son fantôme rôder. Je me suis plutôt intéressé à décortiquer ce fait divers (parce que finalement c'en est un) en plus de retranscrire l'intégralité du procès à partir des archives des journaux d'époque. Cette rédaction m'a valu une apparition à l'émission Dossiers mystère animée par Christian Page et qui a été diffusée à Canal D. si vous êtes abonné à cette chaîne je crois qu'il est toujours possible de la visionner. Je ne suis malheureusement pas parvenu à dégoter la version web sinon la bande-annonce. 

Dans un registre un peu plus joyeux, et même si l'année 2016 n'a pas été la plus fertile en publications, les consultations tant pour cette année que pour les autres ont explosé tandis que les mentions «J'aime» sur ma page Facebook on pratiquement doublé. L'an passé l'article ayant récolté le plus de visites a été celui sur la culture tiki, talonné de très près par celui sur le défunt restaurant Jardin Tiki. Celui-là a beaucoup intéressé tant par la décrépitude fortement apparente du bâtiment mais aussi par la négligence, par le nouveau propriétaire des lieux, à organiser une vente aux enchère des éléments que contenait le restaurant, comme cela avait été fait en 1981 pour le Kon Tiki. 

Les nombreux articles sur les jouets ne manquent pas de soulever leur lot d'émotions si j'en crois les courriels que je reçois à ce sujet. Souvent ce sont des gens de ma génération et qui sont dans la plupart des cas assez familiers avec les jouets dont je parle. Les récents articles publiés durant la période de Noël 2016 que j'ai abondamment garni de numérisations de pages de catalogues d'époque ont ravivé bonne quantité de joyeux souvenirs. 

Un autre projet en cours, et qui requiert sa part de temps, est la révision complète des articles préalablement publiés depuis 2010. Ceci inclut des textes revus, corrigés (au besoin), l'ajout de nouvelles informations (si c'est le cas), photos en meilleure résolution et aussi résolution ainsi qu'une mise à jour du code HTML de certains articles. Si vous suivez le fil de nouvelles sur ma page Facebook vous savez que l'année 2010 est maintenant complétée. Il ne reste plus que les cinq dernières années. 

J'ai reçu l'an passé plusieurs courriels concernant ma photographie. Aurais-je abandonné ce fascinant hobby? Ne vous en faites pas. J'avoue d'emblée ne même pas avoir pris un seul cliché l'an passé et même si je n'ai presque, ou que très peu publié de photos en 2016 mon disque dur d'archives est bourré de photos prises ici et là durant les dix dernières années et que je n'ai pas encore partagé ici. En parcourant le fichier des photos je me suis même rendu compte que je n'avais jamais regardé plusieurs d'entre elles. Faudra bien que je m'y mette un jour. Il y a là, tout comme pour les anciennes publicités, pas mal de pain sur la planche à ce niveau. Et puis tiens, tout ça me rappelle que j'ai quelques rouleaux 35mm à faire développer moi. Donc avec tout ça, comme vous pouvez le constater, le Studio Pluche est loin d'être sur le bord du chemin avec les quatre clignotants allumés. Comme on disait autrefois à la télévision; demeurez à l'antenne!


Le saviez-vous? Le terme «blogue» est la francisation du mon anglais «blog» qui est un amalgame des mots «web» et «log» et qui veut dire «journal en ligne». Les premiers sont apparus vers 1994 et malgré bien des changements qui incluent les réseaux sociaux, les blogues continuent d'être des plate-formes très populaires. 

Une promeneuse bien sympathique

$
0
0

Voici une petite bestiole qui a mauvaise réputation et qui ne devrait pas. Les araignées ça vient dans toutes sortes de tailles et formats différents. Certaines font des toiles, d'autres pas. Certaines sont venimeuses, d'autres pas pantoute. Certaines sont grosses comme ma main, d'autres sont tout à fait minuscules. Mais y'a une chose qu'elles font toutes: nous débarrasser de tout un fourbi d'insectes nuisibles. Malheureusement, beaucoup de gens, dès qu'elles les aperçoivent, sortent le journal ou enlèvent une gougoune et les aplatissent sans songer un seul instant aux grands services qu'elles nous rendent.

Ma vedette du jour est une araignée dite «sauteuse», probablement une Sitticus floricola. Je l'ai rencontrée lors d'une promenade en nature il y a de cela quelques années. C'est un truc que j'ai développé avec le temps; observer à toutes les échelles, du grand chêne à la p'tite bibitte sous une feuille et tout ce qui peut se trouver entre les deux. 

De ces araignées-là il se trouve 5570 espèces réparties dans 591 genres. Elle se déplace en faisant des sauts de puce qui peuvent être de courte distance ou beaucoup plus grandes. Elle ne fait pas de toile, jamais. Elle se sert de son excellente vision pour attraper ses proies parce qu'elle a, littéralement, des yeux tout le tour de la tête. C'est pour ça qu'elle m'a vite repéré lorsque j'ai voulu la prendre en photo mais, au lieu de se sauver, elle est restée là à suivre mes mouvement et n'a même pas bronché lorsque j'ai poussé les limites de ma caméra pour la photographier d'aussi proche parce que cette charmante arachnide était si petite qu'elle aurait pu faire du patin artistique sur une pièce de dix sous. N'ayant pas de lentille macro il m'a fallu me débrouiller avec 17mm, le plus loin que je pouvais aller. Même lorsque j'ai pris ma photo elle est demeurée parfaitement placide à m'observer, se tournant pour mieux suivre mes mouvements. Pour peu que j'étais convaincu qu'elle m'aurais proposé de lui verser un p'tit cinq dollars pour autographier la photo. 




Le saviez-vous? Les araignées sauteuses se retrouvent partout sur la planète à l'exception des pôles. Des grands déserts aux forêts tropicales en passant par les estrans et même ;a des altitudes élevées sur les flancs de l'Everest. 

consilium

$
0
0
Ma mémoire peut me jouer un tour ou deux (ce n'est malheureusement pas infaillible ce truc) mais il me semble bien que j'ai pris cette photo dans l'église de St-Eustache. Attendez, je vais vérifier dans mes archives photo.

Yep.

C'est ça. L'église de St-Eustache, à St-Eustache tout juste en face des Habits St-Eustache.

On a vu ça dans les cours d'histoire au secondaire (mais pas beaucoup parce que le commerce de la poterie en Mésopotamie était tout aussi important que notre histoire. Enfin.). Alors vous vous souvenez? 

La bataille de St-Eustache? 

Les Patriotes? 

Bon, alors c'est cette église-là. En décembre 1837 des Patriotes s'y sont réfugiés et dehors y'a le colonel John Colborne qui fait poivrer l'église de balles et d'obus. Puis, un peu tanné, il ordonne que l'église soit incendiée pour que les Patriotes en sortent. 70 Patriotes sont morts et tout l'intérieur de l'église, dont le toit, ont été complètement brûlés. Seule la structure extérieure a survécu. La reconstruction a été lente puisqu'elle s'est entièrement terminée en 1941.

Donc de l'intérieur j'ai pris en photo ce banc d'église avec un numéro dessus. Je ne suis pas très certain de l'utilité de la chose. Je sais par contre que dans le temps, jadis, naguère, les bancs d'églises pouvaient être «loués» moyennant des sommes qui variaient. C'était une façon pour la Fabrique de faire des sous. en plus de la quête, des dîmes et des offrandes aussi. C'est peut-être pour ça les numéros. Peut-être pas aussi parce qu'il y a bien des églises qui n'en ont pas. Ce n'est pas très clair.




Le saviez-vous? L'extérieur de l'église porte encore les traces des éclats de projectiles tirés par les Britanniques. 




flos

$
0
0

En plein hiver, alors que le printemps semble encore un peu loin, j'aime bien me rappeler ces promenades en nature où il fait parfois bon de se perdre un peu. On ne se souviens plus si l'on a tourné à gauche au gros arbre ou à droite au rocher. Peu importe. Ces promenades ont leur lot de petits imprévus, comme une ondée soudaine que rien n'a annoncé. On prend abri quelque part. Sous un arbre, surtout pas. On attend que ça passe en regardant l'eau qui tombe, le son qu'elle fait dans les feuilles des arbres et les petites rigoles qu'elles font au sol. Puis, lorsque c'est fini, on se remet en route. La chaleur et l'humidité semblent raviver les odeurs des arbres et des différentes pousses qu'on retrouve partout. À la reprise de la promenade il arrive qu'on trouve ces petites opportunités. Ici, c'est le centre d'une grosse fleur sauvage sous la lumière nuancée d'un ciel voilé au travers le feuillage d'un sous-bois où une goutte d'eau est demeurée. 



Le saviez-vous? Charles Darwin disait que l'origine des fleurs était un mystère abominable. Les premières estimations scientifiques quant à leur apparition tournaient autour d'il y a 190 millions d'années. Des études récentes semblent avoir démontré que les fleurs seraient probablement apparues 100 millions d'années plus tôt, soit à l'époque du Triassique.


Viewing all 287 articles
Browse latest View live