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L'homme de six millions - redux

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Il y a de cela un certain temps je vous ai causé de la figurine de Steve Austin, le fameux homme de six millions et que j’avais reçu alors que j’étais gamin. C’est une figurine toujours populaire et que tout collectionneur peut se procurer à des prix variant d’une dizaine de dollars à quelques centaines, tout dépendant de la condition, bien entendu.

Ça s’est passé il y a quelques années lors d’un de ces nombreux «arrêts aux puits» dans une des nombreuses ventes de garage qu’il m’arrive de croiser régulièrement. Comme vous le savez, les ventes de garages sont de véritables boîtes à surprises et on ne sait jamais ce qu’on va y trouver. Cette journée-là, donc, je suis tombé sur cette vente qui était absolument monstrueuse. L’entrée de garage et le garage lui-même était plein de bébelles de toutes sortes; des bibelots douteux, des cadres, des laminés tirant un peu [beaucoup] sur le kitsch, des piles de vêtements, des vieilles cassettes VHS… La quantité d’objet était telle que faire visuellement le tri était un exercice laborieux en soi. Je pouvais regarder un coin de table à trois reprises et à chaque fois y apercevoir quelque chose de nouveau. Au bout de longues minutes je m’apprêtais à quitter lorsque j’ai remarqué quelque chose de familier et qui dépassait de sous une pile de guenilles. J’ai pris la boîte dans mes mains et l’ai observé attentivement. Puis je l’ai montré à la dame qui avait organisé ce véritable souk. Je m’attendais à ce qu’elle me demande une petite fortune et possiblement mon bras gauche mais elle s’est plutôt contentée de me faire «cinq» avec la main. Je ne crois sincèrement pas qu’il vous ayez eu dans votre vie la chance de voir un troc argent/marchandise aussi rapide. Après avoir soigneusement placé la boîte en question dans mon sac j’ai enfourché mon vélo pour retourner chez moi comme une fusée. Cette boîte, en conséquence, la voici :

Alors voilà la chose assez incroyable; pour le prix d’un modeste cheeseburger et d’une frite [régulière] j’ai pu obtenir une figurine de Steve Austin dans sa boîte d’origine. Celle-ci avait déjà été préalablement ouverte, la figure sortie, remise à l’intérieur et le couvercle ultérieurement refermé avec du ruban adhésif. C’est pourquoi je n’ai pas eu d’hésitation à la ressortir afin de l’inspecter, quelque chose que je n’avais pas pu faire à la vente de garage.
Comme on peut le constater facilement, la figurine, bien qu’elle ait été sortie de la boîte, n’a jamais été utilisée, comme en témoigne la présence du carton expliquant le fonctionnement du bras mécanique. En tournant la tête de la figurine vers la droite on enclenchait un ingénieux mécanisme qui, en poussant le bouton rouge que vous voyez, faisait monter le bras vers le haut. Une autre chose de la figurine m’a extraordinairement étonné :
L’utilisation d’un tel adverbe n’est pas exagérée. Observez la peau de latex qui recouvre le bras bionique de la figurine. Elle est pratiquement intacte, comme si la figurine venait tout juste de sortir de l’usine. Le truc c’est que ce latex a toujours eu la réputation de se désagréger et/ou pourrir au bout de quelques années, comme en témoigne le latex qui recouvre ma propre figurine.
Comme vous pouvez le constater, il n’est plus en très bon état. Il y a bien entendu les innombrables heures de jeu que je lui ai fait subir mais il y a également les affres du temps, conjuguées avec la nature même du latex. Ce qui s’est probablement passé avec la figurine que j'ai achetée c'est qu'elle a été conservée bien malgré elle dans des conditions optimales, possiblement dans une garde-robe, bien au chaud et au sec. Et, parlant de la boîte, voici ce qui se trouvait également à l’intérieur :
Ce sont les instructions détaillées pour le fonctionnement mécanique du bras ainsi que d’une offre afin de faire partir du Bionic Action Club, lequel n’est plus valide depuis quelque temps, malheureusement. Le fait que la boîte ainsi que les instructions soient uniquement en anglais repose sur deux possibilités; d’une part il est possible que la figurine ait été achetée ici à Montréal. Il faut rappeler qu’avant l’adoption de la Charte de la langue française, en 1977, les compagnies n’avaient aucune obligation d’imprimer des versions en français de leurs produits, ce qui incluait, bien entendu, les jouets. Par exemple, ma piste Hot Wheels Super Charger, reçue en 1969, est complètement en anglais. L’autre possibilité est que la figurine ait été achetée aux États-Unis, comme cela a été le cas pour ma console de jeu Intellivision, reçue à mon anniversaire en 1982 et que mes parents avaient achetée durant un court séjour au Vermont. 



Le saviez-vous? Si l'on se fie à la télémétrie dans l'émission, Steve Austin peut courir à une vitesse de 93 km/h. 

dualitas

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Il n’y a pas si longtemps de cela je vous parlais, dans un autre article, de l’intéressante dualité de style qui pouvait séparer deux maisons en rangée. Voici un autre bel exemple, croqué sur la rue Iberville, dans le quartier Hochelaga bien qu’il s’agisse ici non pas de maisons en rangée mais bien de maisons semi-détachées. Plus spacieuses que les maisons en rangée elles étaient souvent habitées par les gens un peu plus nantis que les familles ouvrières. Ces deux maisons pouvaient en loger quatre.

Dans la majorité des cas les maisons semi-détachées sont situées à l’encoignure des rues et possèdent des ouvertures sur trois côtés mais, comme c’est le cas-ici, elles pouvaient se retrouver dans une suite de maisons dont l’architecture et le style pouvait varier. Ces deux maisons sont les seules le long de la rue à avoir cette apparence mais comme les bâtiments de part et d’autre sont beaucoup plus récents il n’est pas impossible qu’il y en ait eu d’autres identiques.

On remarque incidemment la présence de toits dits en fausse-mansarde et visiblement recouverts d’ardoise, un style qui a connu son apogée vers 1885-90 mais qui a continué d’être utilisé jusqu’au milieu des années 30. Derrière, on peut présumer la présence d’un toit plat. Séparant les deux maisons, le mur coupe-feu, ici de taille modeste. On note également la présence de pignons surmontant les fenêtres et coiffés de paratonnerres. Quant à la brique, la partie de droite semble l’avoir eue plus dure que sa voisine. On y voit des réparations bien visibles dont des plaques de métal sans doute solidement ancrées afin d’éviter ce que l’on appelle un ventre-de-bœuf.



Le saviez-vous? Les tuiles d’asphalte ont une durée de vie estimée entre 15 et 20 ans alors que celles en ardoise peuvent facilement durer plus de cent ans. Le Québec en produit d’ailleurs d’excellente qualité. 

Les chemises Van Heusen en 1954

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Nous voici en 1954 avec une publicité qui vante les mérites des chemises infroissables Van Heusen. Et qui de mieux pour les représenter que cet élégant acteur qu’est James Stewart.
Van Heusen est une compagnie dont l’histoire débute en 1881 à Pottsville en Pennsylvanie. Là, Moses Phillips et son fils Isaac commencent à vendre des chemises, lesquelles étaient cousues par l’épouse de Phillips, Endel, ainsi que leurs filles. Ces chemises étaient surtout vendues aux nombreux employés des mines de charbon. Les ventes connaissant un très bon succès, Phillips a étendu sa compagnie à New York.

Quelques trente ans plus tard un immigrant hollandais également établi à New York, John Manning Van Heusen, obtient un brevet U.S. pour un procédé qui fusionne le tissu à une courbe, créant ainsi un col de chemise confortable pouvant se plier aisément mais étant capable de conserver son apparence rigide. C’est également à New York que Van Heusen fait la rencontre de Moses Phillips, lequel achète le brevet et c’est ainsi que débute l’alliance Phillips-Van Heusen. Le succès ne s’est pas démenti et l’entreprise continue encore aujourd’hui de vendre ses chemises partout dans le monde. Le prix affiché de $4.95 représente en 2015 quelque chose comme $45, ce qui n’est pas si dispendieux pour une chemise d’excellente qualité.

L’utilisation de James Stewart dans la publicité d’aujourd’hui est pleine de bon sens et n’est certainement pas fortuite; l’acteur américain est reconnu tant pour sa classe que son élégance. Il était aussi courant à l’époque, d’insérer dans les publicités mettant en vedette acteurs et actrices, une publicité complémentaire qui les associait à un film dans lequel ils jouaient et qui était à l’affiche dans les salles. Ici, il s’agit de Strategic Air Command, un film sur fond de guerre froide réalisé par Anthony Mann et qui mettait également en vedette June Allyson et Frank Lovejoy. Bien que la publicité date de 1954 le film n’est sorti qu’en mars 1955. Quant au «Vistavision» mentionné en haut, il s'agissait d'une variante de la pellicule 35mm développée en 1964 par les ingénieurs de Paramount. 
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Le saviez-vous? Le rôle de pilote joué par Stewart n’était pas si éloigné de la véritable expérience de pilote de guerre de l’acteur puisque durant la Seconde guerre il a été instructeur pour les pilotes de B-17, commandant d’escadron de B-24 et a complété 20 missions de combat. 

exhedram

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Vers la fin du 19è siècle le territoire de la ville de Montréal s’agrandit. Quantité d’anciennes terres agricoles se voient loties et des villages sont peu à peu annexés. Ces nouveaux territoires obligent l'archevêché de Montréal a redécouper des paroisses existantes et aussi en créer de nouvelles.

Un exemple probant est le scindement, en 1896, de la paroisse St-Vincent-de-Paul qui elle-même avait vu le jour en 1867 lors du fractionnement de la paroisse Notre-Dame. Ce faisant, on crée la toute nouvelle paroisse de St-Eusèbe-de-Verceil, nommée d’après l’évêque italien du IVè siècle, Eusebio di Vercelli de son vrai nom. On décide, quelques années plus tard, de faire ériger sur Fullum, tout au nord de la rue Larivière, une toute nouvelle église et on confie les plans à l’architecte Aristide Beaugrand-Champagne. Le chantier se met en branle en 1913 mais malheureusement, à peine le soubassement terminé que l’on doit cesser les travaux moins d’un an plus tard. C’est qu’en Europe vient d’éclater la Grande guerre et l’effort requis, tant de matériaux que de personnes, vient mettre un sérieux frein aux travaux et l’église. Au moins les célébrations peuvent être menées dans le soubassement. Il faut néanmoins attendre 1919 pour que les travaux reprennent, cette fois sous la gouverne de l’architecte Joseph-Henri Caron. En 1923 on termine l’installation du maître-autel ainsi que les décorations intérieures. Pour les vitraux, faudra attendre 1926.

Le style architectural choisi en est un Néo-roman, très élégant de surcroît, et qui fait fort usage, comme c’était coutume pour quantité de bâtiments de cette époque, de pierre de taille, parfois lisse et parfois bosselée. Ce que l’on aperçoit sur la photo d’aujourd’hui est un détail de la façade. Il s’agit de la statue centrale, l’une de trois, et qui orne le dessus du fronton. Enchâssé dans une petite alcôve, il s’agit d’une représentation de St-Eusèbe lui-même, coiffé de sa mitre et portant une crosse, laquelle symbolise sa fonction de pasteur. Lors de mon passage, tout récent, il était clair et ce dès le premier coup d’œil, que le bâtiment subissait les affres du temps et des éléments. Dans le clocher les abat-sons, de type persienne, étaient majoritairement manquants ou endommagés. Ces éléments servent surtout à empêcher la pluie et la neige d’entrer, de ventiler les charpentes et aussi à rediriger le bruit des cloches vers le sol. L’église sert encore et toujours de lieu de culte mais, tout comme durant la Première guerre, les célébrations ont lieu dans le soubassement pour des raisons économiques et de sécurité. Aux dernières nouvelles, bien que le bâtiment soit considéré comme d’intérêt patrimonial et architectural, il ne semble pas profiter d’un statut le protégeant.




Le saviez-vous? Il existe un champ d’étude spécifiquement dédié aux cloches, leur histoire, leur fabrication, leur usage ainsi que les répertoires musicaux utilisés, il s’agit de la campanologie. 

ultima iudicium

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Nous voici près de l’entrée du cimetière Notre-Dame-des-Neiges près de Côte-des-Neiges. Aujourd’hui il s’en trouve d’autres mais à l’époque c’était la seule. Or, la première chose que l’on aperçoit en entrant est une grande croix flanquée de part et d’autre de deux anges soufflant dans des trompettes. Il se trouve plein d’anges, de chérubins et de séraphins dans le cimetière et chacun a une symbolique particulière mais de tous ceux-là seuls deux peuvent être nommés; les archanges Gabriel et Michel.

Généralement, celui qui souffle dans une trompette est l’archange Gabriel (de l'hébreu : גַּבְרִיאֵל)qui sonne le Jugement Dernier alors que Michel (de l'hébreu : מיכאל) il est plus souvent représenté avec un glaive ou une épée et porte habituellement une forme quelconque d’armure. Ici toutefois il se trouve deux anges identiques appellant à la résurrection des âmes (selon la doctrine chrétienne) il ne peut donc s’agir de Gabriel.


Le saviez-vous? En 897 le pape Étienne VI a fait exhumer son prédécesseur indirect, Formose, et fait asseoir le cadavre en putréfaction, vêtu de ses habits papaux, devant un synode composé d’évêques pour tenir un procès appelé «concile cadavérique» où Formose fut condamné à l’amputation de trois doigts. On lui a enlevé ses habits, on l’a enterré pour l’exhumer de nouveau pour finalement le jeter cavalièrement dans le Tibre. Le peintre Jean-Paul Laurens en a fait une représentation sur une toile datant de 1870.

Le baseball de Mattel

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Je me souviens de cette période, vers la fin des années 70, où l’on a commencé à voir apparaître les jeux électroniques portatifs. D’abord dans les catalogues où, avec la seule image des bidules, l’on se demandait bien comment ça pouvait bien fonctionner. Puis, progressivement, on les a vu arriver dans les magasins et dans certains d’entre eux le personnel se faisait un plaisir de nous montrer de quoi il en retournait et même de nous les faire essayer. Chose certaine, ça ne manquait pas de nous impressionner, surtout que nous étions surtout habitués aux grosses machines d’arcades. Et là il y avait ces petits machins qui tenaient dans la main et qui nous permettaient de jouer soit au football, au hockey, au basket ou encore, comme c’est le cas ici, au baseball. Chaque jeu ne pouvait jouer que celui qu’il indiquait mais à l’époque c’était novateur et c’était aussi ce qui se faisait de mieux. J’ai reçu le jeu de baseball que vous voyez aujourd’hui pour mon anniversaire en 1979 si je me souviens bien. C’était l’époque où j’adorais me rendre au stade avec l’ami Daniel afin d’y voir les Expos, bien assis dans les «bleachers» ces fameux sièges à bon marché. Ce jeu électronique, fonctionnant sur simple pile 9 volts, a donc été un cadeau fort apprécié, inutile de le préciser.

Le boîtier, comme on peut le constater, est certes très rudimentaire mais il est intéressant de noter comment le panneau de jeu simule un stade de baseball, complet avec gradins, terrain, joueurs et tableau de pointage (qui affichait réellement le pointage). N’y manque que le bruit de la foule et de l’odeur des hot dogs à $1. Bon, j’exagère un peu.

En fait, la seule indication qu’il se passait quelque chose sur le terrain était le clignotement de petites lumières LED rouges qui bougeaient selon un parcours déterminé et des sons qui indiquaient des choses spécifiques. Pour jouer, il fallait simplement presser les boutons au bon moment. Ça portait un peu à confusion au début mais après un peu de pratique le jeu devenait passionnant.

Comme on peut le voir ce jeu a été fabriqué à Hong Kong. Du milieu des années 60 jusqu’au début des années 80 une bonne quantité de jouets vendus en Amérique du Nord provenaient de là. Et ils étaient de bonne qualité puisque plusieurs des jeux électroniques de l’époque fonctionnent encore, comme le mien d’ailleurs. Si les instructions sont ici en anglais, il se trouvait dans la boîte la version en français, imprimée sur une feuille de papier. Les jeux de Mattel Electronics ont connu assez de succès pour que d’autres embarquent, comme par exemple Coleco qui a aussi produit sa propre série de jeux portatifs assez similaires comme le fameux «Head to Head» et qui a été très populaire. Milton-Bradley a également vendu bonne quantité de son jeu Simon.







Le saviez-vous? Si le premier DEL de spectrum visible rouge a vu le jour en 1962 le phénomène de l’électroluminescence a été découvert pour la première fois par le britannique H.J. Round des laboratoires Marconi en 1907. 

Le restaurant Rieno

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(Photo: collection personnelle)

Vers la fin des années 40 à Montréal les crèmeries se comptent pratiquement sur les doigts d’une main mais les choses changent. C’est comme ça qu’en 1947 s’ouvre, au 2825 de l’avenue Orléans, tout juste au sud de la rue Sherbrooke, la crèmerie Notre-Dame. Si les gens qui habitent au sud d’Hochelaga peuvent compter sur deux crèmeries situées sur Ontario, la crèmerie Bourget et la crèmerie Économique, c’est un petit peu plus loin pour les résidents qui se trouvent au nord d’Hochelaga, secteur alors en plein développement. Les affaires vont bien et, en 1948, la crèmerie Notre-Dame change de nom pour Rieno Milk Bar. Rieno est tout simplement un raccourcissement du nom original; CrèmeRIENOtre-Dame. Voilà pour ça.

(Photo: Archives de la ville de Montréal)

À partir de ce moment, et jusqu’en 1957, le commerce a pignon sur l’avenue Orléans mais en 1958 l’adresse devient officiellement le 3950 Sherbrooke. L’aménagement du restaurant est changé et on offre alors quelque chose qui devient de plus en plus populaire : le service à l’auto ou, comme c’était appelé dans le temps, «curb service». Le restaurant Sambo, situé un peu plus à l’est, offrait déjà ce service très apprécié des clients. Durant les années 60 on en a profité pour changer l’enseigne, le nom de Rieno devient alors proéminent et est bien visible, surtout le soir alors que les ampoules dans les lettre s’allument. Au deuxième étage du Rieno il y a le Chomedey Lounge lequel connaît lui aussi une bonne popularité. L'enseigne du restaurant, sur la rue Sherbrooke, a aussi été changée pour quelque chose du plus imposant avec, aussi, un jeu de lumières clignotantes.

(Photo: Archives de la ville de Montréal, agrandissement)

Les années 80 marquent le glas du Rieno et celui ferme et c’est un Howard Johnson qui prend la place. Mais déjà à ce moment l'architecture du restaurant l'a pris dans la tronche et n’a plus rien de l’élégant bâtiment des années 50, malheureusement. Durant les années 90 c’est un Moe’s qui s’installe, lequel connaît un bon succès, surtout avec sa terrasse. 

(Photo: via Google Street View)

Mais voilà qu’en 2014 Moe's a lui aussi fermé à son tour. N’espérez pas de nouveau restaurant car l’ancien Rieno est, au moment d'écrire ces lignes, en voie de démolition pour être remplacé par, vous l'aurez deviné, un projet de condos. 




Le saviez-vous? Ce secteur était autrefois parsemé de grande terres agricoles, lesquelles partaient du fleuve et allaient souvent jusqu'à la hauteur de l'actuel boulevard Rosemont. Ces terres appartenaient à des familles comme Valois, Desjardins, Morgan, Molson, Bourbonnière et autres. Certaines rues du quartier portent des nom qui rappellent justement ces anciens propriétaires. 

De mémoire et de rouille

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Cette navrante observation me provient, d’une part, de plusieurs moments de réflexions suite à mes nombreuses visites dans les brocantes, ventes de garages, marchés aux puces et autres bazars. Dans ces lieux, où j’aime bien me perdre et flâner, on peut trouver à peu près n’importe quoi; des bibelots, des cadres, des objets de décoration, des livres, des articles de cuisine et tout un fourbi d’autres trucs. Au lieu d’aller engraisser les dépotoirs ces objets trouvent souvent une seconde et même une troisième vie.

D’une autre part, là où j’accroche considérablement, c’est lorsque j’aperçois, trop souvent malheureusement, ces boîtes de carton, déposées comme ça, où sont empilées quantité de vieilles photos de famille en noir et blanc. Se débarrasser d’une babiole quelconque est une chose mais de se désobstruer de ces souvenirs, par contre, en est une autre. Parfois je m’arrête devant l’une de ces boîtes et je farfouille un peu. J’y vois des moments heureux; des réceptions, des rigolades sur un balcon ou dans une cuisine, des gens souriants photographiés pour une occasion dont j’ignore tout. J’y vois la vie vécue à une autre époque. Et à ce moment-là je me demande comment se fait-il que ces photos sont là et pourquoi ces photos ne sont pas soigneusement conservées dans des archives familiales?
Il y a de cela plusieurs années j’ai connu un type qui avait une passion considérable pour la généalogie de sa famille. Au moment où il a commencé à s’y intéresser celle-ci était largement décousue et majoritairement inconnue. Pour lui il s’agissait là de quelque chose d’inconcevable. Aussi s’y est-il attaqué de front et a alors entrepris de reconstruire intégralement toute l’histoire de sa famille. Il a passé des journées entières passées devant les microfilms de la Grande Bibliothèque, à faire d’incessantes recherches dans d’autres archives. Soigneusement penché sur ses nombreuses notes, il a consacré un nombre incalculable de soirées à tout assembler, patiemment. Un véritable travail de moine qui a duré très longtemps. Et un jour il est parvenu à y mettre un point final. La généalogie de sa famille était désormais complète; qui s’était marié avec qui, quand et à quel endroit, les enfants engendrés et tout. Il est remonté jusqu’au premier ancêtre arrivé de France. C’est dire la quantité de travail que ça représentait.

Pas longtemps après, crac! Une crise cardiaque foudroyante. Vous savez, du genre qui ne pardonne pas. Une seconde vous êtes là et l’autre vous n’y êtes plus. Ce qui était d’autant plus con qu’il était encore loin de la retraite. Mais bon, la vie est parfois conne comme ça. L’ennui avec tout ça c’est que le type n’était pas en bons termes avec certains membres dominants de sa famille. On pourrait même avancer qu’il était, comment dire, conspué par eux. Mais voilà, après son décès ils n’ont pas eu le choix d’aller dans sa maison pour tout vider. Or, vous savez ce qu’ils ont fait de toutes les boîtes de généalogie de LEUR famille? Ils ont tout foutu sur le bord du chemin. Aussi bête et stupide que ça.

Et même pas sur le bord du chemin pour le recyclage, non, pour les ordures. Lorsque le camion a tourné le coin pour s’amener ce n’est pas que des boîtes de carton que l’on a balancé dans la benne pleine de jus de vidange, c’est toute l’histoire de leur famille qui a pris le bord de la dompe.

Je ne connais pas l’histoire qui se cache derrière toutes ces boîtes de photos de famille que j’ai croisé trop souvent mais il n’en demeure pas moins que je trouve ça d’une tristesse sans borne. Je ne peux m’empêcher d’y faire un parallèle avec la façon dont on traite notre patrimoine collectif, puisse-t-il être artistique, architectural ou autre. Combien de fois au fil des ans avons-nous assisté à la destruction sauvage de notre patrimoine bâti pour y voir s’ériger à sa place des autoroutes, des stationnements ou encore des condos? Combien d’œuvres d’art publiques sont présentement laissées à l’abandon le plus total dans l’irrespect le plus total des artistes impliqués? Et combien des chapitres de notre histoire sont carrément réduits à de simples petites plaques?

En janvier 2011, suite à la publication de mon article sur l’incendie du Laurier Palace où, je vous le rappelle, 78 enfants avaient trouvé la mort, j’ai décidé d’envoyer une lettre en bonne et due forme à la ville de Montréal. Ma missive était en fait une requête. En effet, il n’y a rien d’officiel pour rappeler la mémoire des enfants décédés dans cet incendie et c’était là, je l’ai souligné deux fois plutôt qu’une, une carence importante qu’il fallait corriger. Évidemment, la ville étant la ville, je n’ai pas espéré une réponse rapide alors j’ai attendu. Et j’ai attendu encore. Quelques six mois plus tard, n’ayant pas eu de réponse et encore moins un accusé de réception, j’ai décidé de réécrire une nouvelle lettre en l’adressant cette fois au maire de l’époque, Gérald Tremblay. Après une longue attente de plusieurs mois toujours, rien. Niet. Zip. Nada.

Entretemps, vers 2012, suite aux vaillants efforts de Sharon Share, la fille d’une des victimes de l’incendie du Blue Bird en 1972, la ville de Montréal a acquiescé à sa demande d’installer un mémorial à la mémoire des gens décédés durant cette tragédie. On a installé non seulement une magnifique plaque de granit avec tous les noms des victimes mais on a également organisé une exposition à l’hôtel de ville.

Fort de cette initiative, et entrevoyant ici ce que je considérais alors une certaine ouverture de la ville en ce sens, j’ai de nouveau envoyé à la ville etau maire une nouvelle lettre car si celle-ci avait pu mettre en place un mémorial pour les victimes du Blue Bird alors certainement elles pouvaient aussi faire de même pour celles du Laurier Palace. Encore une fois ma lettre est demeurée sans réponse, un peu comme si j’envoyais mes lettres sur Mars. Peut-être se sont-elles rendues là et que ce sont les futurs explorateurs de la planète rouge qui vont les découvrir avec stupeur. Mais trêve de plaisanterie.

L’hiver dernier j’ai décidé de tirer une nouvelle salve, cette fois sous forme d’un courriel directement expédié au maire Denis Coderre. Après quelques mois, ô surprise, ma lettre a finalement trouvé oreille et l’on m’a demandé de fournir quelques renseignements supplémentaires quant à ce qui se trouve sur les lieux présentement. Or, voici de quoi il en retourne au moment où l’on se parle; le Laurier Palace en tant que bâtiment n’existe plus et à sa place aujourd’hui se dresse, un peu en retrait du trottoir, l’Église Évangélique Hispanique Bethel de l'Alliance Chrétienne & Missionnaire. Sur le mur de brique, un peu à gauche de l’entrée, il se trouve une toute petite plaque de rien du tout en plastique noir que voici, telle que vue de la rue. La voyez-vous?

La plaque est à gauche de l'escalier. C'est le truc en plastique noir défraîchi. J’ai donc fourni les renseignements et observations dans ma réponse et puis j’ai attendu que le tout passe dans la machinerie bureaucratique et pas longtemps après j’ai reçu une réponse, que je vous transmets intégralement.

Cette missive est la réponse caractéristique à laquelle je m’attendais et qui démontre, une fois de plus, de quelle façon la mémoire de notre passé est volontairement oblitérée, lentement mais sûrement, un peu comme ces vieilles publicités murales. Visiblement il est clair que la ville ne semble pas intéressée. Dans le troisième paragraphe on me dit, en parlant de la plaque, «...ne soit pas récente, elle a une valeur historique en tant que telle et est encore bien lisible.» D'abord, non, ce n'est pas une plaque officielle car il n'y aucune mention de la ville de Montréal ou de quelconque autre organisme. Ensuite on mentionne que la plaque est sur un édifice privé et que la ville ne peut intervenir. Dans ma lettre adressée au maire, je n'ai aucunement mentionné de modifier la plaque existante mais bien de créer un mémorial ailleurs, soit, comme pour le Blue Bird, avec une plaque au sol en bordure du trottoir avec les noms des victimes ou encore dans le parc qui se trouve en face. On me renvoie d’une part à l’atelier d’histoire d’Hochelaga-Maisonneuve ainsi que sur le site du service des incendies de Montréal. On contourne ici habilement le but de ma lettre mais la ville referme habilement le couvercle. Cela signifie que si le bâtiment est un jour démoli pour être remplacé par des condos (fiez-vous sur moi là-dessus) presque plus rien ne subsistera de ce qui s’est passé en ce fatidique 9 janvier 1927. Rien.

La devise du Québec, «Je me souviens», on la doit à Eugène-Étienne Taché, lequel a fait graver ces trois mots dans la pierre sous les armoiries du Québec. De cette devise, l’historien Thomas Chapais a dit, et je cite; « [...] la province de Québec a une devise dont elle est fière et qu'elle aime à graver au fronton de ses monuments et de ses palais. Cette devise n'a que trois mots : « Je me souviens » ; mais ces trois mots, dans leur simple laconisme, valent le plus éloquent discours. Oui, nous nous souvenons. Nous nous souvenons du passé et de ses leçons, du passé et de ses malheurs, du passé et de ses gloires1 ».

Si la mémoire des victimes du Laurier Palace vous touche et vous importe, je vous prie de joindre votre voix à la mienne en demandant à ce que la ville de Montréal acquiesce à ma demande. En autant que je suis concerné cette reconnaissance est essentielle et je ne compte pas lâcher le morceau tant et aussi longtemps que la mémoire des enfants ne sera pas dûment, et officiellement, honorée parce entre-temps ce n’est pas que notre Histoire, collective ou familiale que nous obnubilons, c’est aussi nous-mêmes.

1 ibid., consulté le 19 août 2008.

James Last

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C'était au début des années 70 alors que je mesurais deux pommes et quart. Jouer dehors était bien plus qu'une simple occupation, c'était une vocation. Dehors au lever du soleil et presqu’impossible à faire rentrer le soir. S’il pleuvait alors je me réfugiais sous le balcon où, assis sur ma petite balançoire, je demeurais immobile à regarder et écouter la pluie qui tombait. J’étais pluviophile sans le savoir. Mais parfois la pluie était accompagnée d’une chute de température et à ce moment, plutôt que de me les geler, je préférais rentrer.

Toutefois, à l’extérieur comme à l’intérieur, le mot ennui ne faisait ni partie de mon vocabulaire ou de mon quotidien. Une de mes occupations favorites durant ces longues journées d’averses était de m’asseoir au milieu de ma chambre et de jouer avec mes Lego. Avec la quantité que j’avais je pouvais me permettre de construire à peu près n’importe quoi. Mais ce que j’aimais bien aussi était d’accompagner mes sessions de constructions massives avec de la musique. Pour ça je disposais d’un petit tourne-disque un peu vieillot dont la sonorité était un brin au-dessus de celle d’une boîte de conserve, détail amusant mais qui ne me dérangeait guère.

À cette époque ma collection de disque était certainement modeste; quelques livre-disques de Disney, La Souris Verte, Babar et, je crois bien aussi, Bobino. J’aimais bien mais je savais néanmoins apprécier un peu de changement et ce changement provenait de la grosse pile de 33-tours qui appartenaient à ma mère et qu’elle avait en grosse partie achetés durant les années 60 et comme elle ne les écoutait presque plus… Avec le temps j’ai commencé à apprécier certains albums plus que d’autres. Puis, un jour en regardant les différentes pochettes, je suis tombé sur celle-ci :

J’ai retiré le disque de sa pochette et placé l’aiguille sur le disque. En écoutant la première chanson j’ai trouvé que le chanteur, un dénommé James Last, en prenait du temps pour commencer à chanter. Ah non, c’était une pièce purement instrumentale. Peut-être chanterait-il à la deuxième? Non plus. Ben coudonc! Puis, en écoutant ses autres disques j’ai finalement réalisé que le bonhomme ne faisait que de l’instrumental. Mais quel instrumental!
James Last, Hans de son vrai prénomréarrangeait les partitions de chansons existantes pour qu’elles soient jouées par son orchestre avec emphase sur la basse et les cuivres. Certaines pièces étaient jouées séparément mais pour d’autres il préférait les enfiler les unes après les autres avec une sorte de trait d’union musical entre chacune d’entre elles. Certains puristes ont souvent décrit Last comme le roi de la musique «quétaine» d’ascenseur ou de bouillie musicale mais pour mes petites oreilles ces tounes joyeuses, vivantes et rythmées contrebalançaient parfaitement la grisaille de dehors et faisaient mon plus grand bonheur. Même à l'adolescence, durant les années 70, je continuais parfois d'écouter du James Last et si ce n'était pas via les 33-tours de ma mère c'était de par les cassettes que mon père achetait à ce moment-là.

De dire que James Last a connu une prolifique carrière est un euphémisme. Dans les années 60 et 70 sa musique était l’archétype de n’importe quel party et au moment de sa dernière tournée il était évalué que Last, ou Hansi pour ses fans, avait vendu plus de 100 millions d’albums de par le monde. Au fil des ans je n’ai jamais vraiment cessé d’écouter James Last parce sa musique m’a toujours fait le même effet et du même coup me rappelle ces journées d’enfance à jouer dans ma chambre. J’ai toujours aimé aussi dégotter de ces vieux albums de James Last dans les marchés aux puces et autres brocantes. Dernièrement, alors que j’étais de passage chez Beatick, un de mes antres préférés de disques usagés, j’ai trouvé un autre album de Last datant des années 60 et m’est alors passé en tête l’idée de finalement écrire un article sur le personnage qui, il n’y a pas si longtemps, continuait de faire des tournées avec son band. Bien assis avec ma Bobinette sur les genoux, j’ai commencé à rassembler mes notes pour la rédaction de l’article lorsque je suis tombé sur une nouvelle qui a complètement passé sous mon radar et qui m’a terriblement peiné; James Last est décédé le 9 juin dernier à l’âge vénérable de 86 ans, soit peu de temps après son concert d’adieu qui a eu lieu le 26 avril 2016 à Cologne. Salut Hansi, et merci pour toute ces années de belle musique!





Le saviez-vous? James Last a aussi composé des chansons qui ont été très populaires dont Happy Heart interprétée par Andy Williams ainsi que Fool, interprétée quant à elle par Elvis Presley.

1) Le prénom de James lui a été donné par la compagnie de disques Polydor qui considérait que «James» était plus approprié pour le marché international.  

ostium IV

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Entrée d’un triplex photographié l’été dernier. Ce petit immeuble possède une architecture caractéristique du milieu des années 40 soit une façade en pierres naturelles taillées pour s’agencer ensembles. En se promenant dans le quartier on retrouve facilement d’autres maisons qui présentent une telle devanture. Ici, la porte en bois d’origine est flanquée de blocs de verre derrières lesquels sont enchâssés des néons verticaux qui s’allument une fois le soir venu où lorsqu’il fait trop sombre dehors. Les côtés sont en pierre artificielle et la marche en terrazo, matériau courant à l’époque. Par contre la petite corniche en acier inoxydable, ou peut-être est-ce de l’aluminium, est une addition récente qui, malgré tout, n’enlève pas au cachet de la résidence.



Le saviez-vous? À Montréal, durant la Seconde guerre, quantité de matériaux étaient réquisitionnés pour l’effort de guerre. La construction des maisons s’est donc faite très au ralenti et plusieurs d’entre elles ont pris de très longs mois avant d’être terminées. 

luminis obscura II

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Comme pour la photo de nu j’aime bien aussi à l’occasion utiliser un clair-obscur profond pour certains sujets, comme par exemple de l’architecture. Ici, une bonne sous-exposition me permet de plonger cette maison du mile-end dans le noir total, ne laissant la lumière d’un ciel nuageux n’éclairer que la partie supérieure, créant ainsi un effet dramatique qui me plaît bien.

Il s’agit ici de maisons dans le Mile-End où l’on retrouve quantité de ces belles résidences assez cossues toutes de pierre de taille bâties dont les façades sont très différentes les unes des autres. Affublées de corniches élaborées, de tourelles, appareillages décoratifs de brique, carreaux ornementaux et autres éléments, ces maisons témoignaient en quelque sorte de la richesse de leurs propriétaires. La crise économique de 1929 en ébranlera plusieurs qui seront obligés de se départir de leurs maisons et migrer ailleurs, souvent dans les quartiers ouvriers pour y vivre dans des conditions de misère. Heureusement les nombreux développements urbains ont largement épargné ce secteur et c’est pourquoi nous pouvons encore aujourd’hui admirer ces belles résidences dont une grande quantité ont été restaurées à leurs apparences d’origine.



Le saviez-vous? Le nom de Mile End tire son origine d'un champ de course qui occupa au siècle dernier à peu près l'espace aujourd'hui compris entre le boulevard Saint-Joseph, la rue de Mentana, l'avenue du Mont-Royal et la rue Berri. Or, entre cette piste et la limite du Montréal d'alors, qui est à la hauteur de la rue Bagg actuelle, il y a exactement un mille, d'où le nom de Mile End ou « fin du mille». 

Remorqueuse Holmes de Corgi

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Corgi est une marque britannique de voitures miniatures qui a fait son apparition en 1956 afin d’offrir un peu de compétition à deux autres compagnies tout aussi britanniques, soit Dinky Toys, établie en 1934 ainsi qu’à Lesney dont les voitures Matchbox se trouvaient sur les tablettes depuis 1953.

L’arrivée de Corgi sur le marché des voitures en métal moulé a été très bénéfique, surtout pour la région de Northampton puisque Mettoy, la compagnie-mère, a offert moins de six ans après sa fondation de l’emploi à plus de 600 personnes. Comme les affaires allaient pas mal bien on a construit une autre usine, à Fforestfach cette fois, dans le sud de l’Angleterre, afin de fabriquer de nouveaux modèles. Ces nouvelles installations ont fait le bonheur des gens de la région, majoritairement aux travailleurs des mines de charbon dont les opérations étaient alors en baisse.

Par la suite Corgi, Dinky et Matchbox ont connu des années fastes et ont pu ainsi dominer le marché européen. C’est d’ailleurs un truc intéressant; les trois compagnies fabriquaient des produits similaires mais s’étaient respectivement creusé des niches distinctives, ce qui leur a permis d’avoir du succès sans se piler sur les pieds.


En 1947 Dinky s’est lancée sur le marché une série de camions appelée Supertoys à l’échelle 1/48 et qui a connu un très bon succès. Pour faire suite à ce succès Corgi a décidé, dès 1957, de lancer elle aussi une série de camion frand format baptisée Corgi Major. Évidemment, en raison de leur taille et de toutes leurs intéressantes particularités, les véhicules de cette série, tout comme les Dinky, étaient plus dispendieuses que celles de plus petite échelle. Vers 1970 un Corgi Major se vendait autour de $2.75, ce qui représente aujourd’hui en valeur ajustée quelque chose comme une bonne quinzaine de dollars. Quoiqu’il en soit, voyons voir de quoi il en retournait avec les Corgi Major avec cette dépanneuse Holmes (#1142 au catalogue) et sortie tout droit de ma collection pour l’occasion, une trouvaille de vente de garage qui date de quelques années.

Ce modèle-là est arrivé sur le marché quelque part en 1967 et venait initialement avec deux figurines représentant des garagistes. Il comprend de véritables roues de caoutchouc montées sur jantes en métal, deux pneus de secours, deux crochets attachés à des câbles de nylon que l’on pouvait monter ou descendre en tournant les roues sur le côté, des miroirs latéraux pivotants, un klaxon à trois flûtes sur le toit ainsi qu’une cabine qui bascule vers l’avant, permettant ainsi d’accéder à un moteur très détaillé.
  
Il faut bien comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un jouet pour collectionneur à édition limitée mais bien d’un véhicule que l’on pouvait aisément retrouver à peu près partout où l’on vendait des jouets. Cela témoigne aussi du souci qu’avaient les compagnies d’offrir des produits solides, de qualité et sertis de tout plein de fonctionnalités, contrairement à aujourd’hui où la majorité des jouets en plastique de piètre qualité ne durent jamais bien longtemps. Aujourd’hui un tel camion se trouve facilement et les prix peuvent varier grandement, tout dépendant de la condition. De quelques dollars pour un camion qui a eu la vie dure à quelques centaines s’il est intact dans sa boîte d’origine. C’est selon.



Le saviez-vous? Le nom de Corgi fut choisi par le patron de Mettoy lorsque la compagnie s’est installé à Fforetfach puisque la race de chien Corgi est originaire de cette région. Et lorsque Mettoy lança sa série de voitures de taille similaire aux Matchbox en 1964, elle choisit le nom de… Husky. 

aranea

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Comme vous avez pu le constater, les mises à jour sont moins fréquentes ces temps-ci et pour cause, lorsque l'été est là j'en profite le plus possible. Je me ballade à vélo, parcourt différents quartiers en fouinant de magnifiques petits coins qui me sont encore inconnus, renifle les ventes de garage, farfouine les bazars et prend des photos. 


Ah ben voilà, y’en a plusieurs qui, en voyant la photo d’aujourd’hui, ont fait le saut et ont peut-être même laissé échapper un cri d’effroi. Allons donc. D’où peut bien provenir cette peur irraisonnée de ces petites bêtes? Vous saviez que les araignées sont non seulement très utiles mais qu'elles passent l’essentiel de leurs vies à avoir faim et peur? Ben voilà.

Selon le Guide d’identification des araignées du Québec il y aurait dans la province quelque chose comme 677 espèces réparties dans 28 familles. De certains diront que c’est 677 espèces de trop mais encore ici il s’agit de la voix des incoercibles qui hurlent comme des enfants de cinq ans à la vue d’une araignée mais se pourlèchent les babines à la vue d’un homard. Allez comprendre.

L’été il s’en trouve quelques-unes chez-moi et je ne fais aucun effort pour m’en débarrasser, préférant les laisser batifoler là où bon leur semble. Cela m’évite de rencontrer des insectes indésirables. Si ces moustiques, drosophiles et autres maringouins s’aventurent trop près du sol ce sont mes chats qui s’en occupent et croyez-moi, ils ont l’œil.

L'araignée que je vous présente aujourd'hui a été croquée, photographiquement parlant, à l’arrière de chez-moi par une belle journée nuageuse d’été. N’étant pas arachnologue je serais bien mal pris pour vous dire de quelle espèce il s’agit mais elle était tout de même d'assez bonne taille, quelque chose entre une pièce d'un dollar et de deux dollars. Il m’a fallu un brin de patience parce qu’une brise constante faisait toujours vibrer la toile et cette vaillante tisseuse a dû en mettre du temps pour la fabriquer. Il ne s’y trouvait d’ailleurs que quelques prises seulement, indiquant que la toile était relativement récente. Il y a résolument quelque chose de fascinant à observer ces petites bêtes.



Le saviez-vous? La substance la plus forte dans le monde est la soie que l’araignée produit pour ses toiles. Toutes proportions gardées cette soie est plus résistante que l’acier et les scientifiques ne sont jamais parvenus à recréer cette solidité même avec les technologies d’aujourd’hui. 

quadratum

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En 2017, année où l’on fêtera le cinquantième anniversaire d’Expo 67. La Place des Nations, dont je vous ai parléabondamment ici, , ici, par , par iciet également , devrait, s’il faut en croire les nouvelles (ho ho hi) se refaire une beauté à temps pour que l’on puisse célébrer cet événement grandiose. Mis à part le pavillon de la Jamaïque, la Place des nations est le seul emplacement datant d'Expo 67 et qui ait un tant soit peu conservé son apparence d’origine. Maintenant il reste à savoir si effectivement les travaux de rénovation et de remise en valeur seront terminés (ho ho hi) dans le temps voulu (ho ho hi). Pour l'instant c'est clôturé, donc interdit au petit comme au grand public et l'endroit a l'air d'une soue à cochon. Typique de Montréal lorsque vient le temps du patrimoine bâti. 

Sur la photo d'aujourd'hui, prise en 2007, on voir le socle en béton qui a accueilli la torchère que l'on a allumée officieusement lors des cérémonies d'ouverture le jeudi 27 avril 1967. Après la fermeture d'Expo 67 on a enlevé la torchère, évidemment, et le socle est resté là. Lors de mon dernier passage c'était devenu une poubelle en béton, le trou étant farci d'ordures, chose qui ne m'étonne guère, au demeurant. Parfois, ce sont les citoyens eux-mêmes qui bousillent notre patrimoine bâti. Je me demande également à quel moment va-t-on corriger les informations sur la plaque commémorative qui se trouve à la base de la torchère. En y regardant attentivement on peut y lire qu’Expo 67 a duré jusqu’au 27 octobre alors qu’en réalité, suite à une demande spéciale au Bureau international des expositions à Paris, on a clôturé deux jours plus tard, soit le dimanche 29 octobre. 




Le saviez-vous? On dit souvent qu’Expo 67 a attiré 50 millions de visiteurs or c’est faux. On a enregistré plutôt 50 millions de visites, puisque plusieurs personnes avaient des passeports de saison et revenaient souvent. 

La maison de mon enfance

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Avant d'aborder le sujet du jour il est vrai que le rythme des articles est très lent ces temps-ci et pour cause; j'ai opté de largement profiter de l'été en passant le plus de temps possible dehors qu'à l'intérieur devant un écran. Je parcours des distances appréciables à vélo et traîne toujours au minimum un appareil photo, ôcazou. En revanche, je suis déjà équipé de jambes de l'enfer avec tout ce vélo et j'avale les pentes avec une aisance qui me surprend!


Je ne manque jamais une occasion également d'éplucher, chemin faisant, quantité de vente de garage, de labourer marchés aux puces et d'arpenter les brocantes. À cet égard la récolte de mi-saison est très intéressante et j'aurais l'occasion de vous en reparler bientôt. 

Ceci étant dit, pour aujourd'hui, je vous propose une photo d'époque, tirée tout droit des archives familiales. Il s'agit de la maison que ma famille a occupée de 1945 jusqu'en 1975. Sise au coin des rues Hochelaga et Aylwin, cette maison a prit plus d'un an a être construite en raison des restrictions imposées par l'effort de guerre sur plusieurs matériaux, dont ceux de construction. Cette maison, comme d'autres qui poussaient aux alentours, a été bâtie sur un lot vierge. Il s'en trouvait d'ailleurs un bon nombre surtout au nord de la rue de Rouen. Le lotissement était classique; très peu d'espace à l'avant et cour arrière donnant sur la ruelle. Notre maison, étant sur un coin, donnait donc tant sur la ruelle que sur la rue Aylwin.

C'était une maison solide avec fondation en béton, agencement agréable de pierres aux formes irrégulières pour le rez-de-chaussé et brique commune pour le premier étage. Le rez-de-chaussé comportait 6 1/2 pièces ainsi qu'un sous-sol (communément appelée «la cave») où se trouvait, entre autres, la fameuse chambre à fournaise. À l'origine celle-ci fonctionnait au charbon et la chambre à charbon, adjacente, servait justement à l'entreposage de ce combustible. Cette pièce a conservé le vocable de «chambre à charbon» même après que la fournaise, durant les années 60 de mon enfance, ait été convertie pour utiliser de l'huile. La fournaise alimentait cinq calorifères en fonte répartis dans la maison et chose certaine, on ne grelottait nulle part même durant les plus froids moments de l'hiver. Le calorifère de la cuisine comportait un détail amusant; il se trouvait dans sa partie supérieure un petit robinet et mon grand-oncle Henri s'en servait parfois pour remplir sa tasse d'eau bien chaude pour ensuite y tremper son thé. La cave comportait également un plancher bétonné avec un drain. L'intérieur de la maison était bien divisé et il n'y avait aucun espace perdu. Les murs étaient en plâtre appliqué sur lattes de bois avec motifs décoratifs. Les portes étaient en bois verni avec moulures appliquées et munies de belles poignées en verre. Celles menant au salon, quant à elles, étaient serties de carreaux de vitre finement biseautés. Au premier étage il se trouvait deux appartements comptant 3 1/2 pièces chacun. Aujourd'hui le mur mitoyen a été abattu et les deux logements forment un loft.

En 2007 je suis retourné à cette maison et le propriétaire m'a alors gentiment, et bien gracieusement, offert de revisiter l'intérieur. Cela a certainement été un brin étrange. Les dimensions, bien entendu, me semblaient plus étroites, résultat de ma vision d'enfance où j'étais haut comme trois pommes et où tout me semblait bien grand. Mais c'est surtout la dimension humaine qui est venue me labourer; le souvenir de gens aujourd'hui disparus; mes grands-parents et mon grand-oncle. Petit pincement au cœur.

En outre, j'ai été agréablement surpris de constater que malgré quelques rénovations, peu de choses avaient changé. Les portes et leurs poignées de verre et les portes aux carreaux de vitre biseautés étaient toujours là, aussi belles qu'autrefois. Au sous-sol même le papier peint posé au milieu des années 50 était toujours là. Certaines choses toutefois avaient dues être changées, comme la vieille fournaise à l'huile, remplacée par quelque chose de plus contemporain, plus efficace et aussi plus économique. Au salon le propriétaire a profité de ma présence pour résoudre une énigme; sur le mur, m'a-t-il dit, se trouvent trois interrupteurs. Nous savons ce que les deux premiers font mais pas le troisième. À quoi sert-il? Il espérait bien que je lui donne une réponse car il était bien curieux de savoir. Il ne m'a suffit que d'un coup d'œil rapide au salon. Sur le mur, lui ai-je dit en pointant de la main, se trouvaient deux luminaires dont les fils étaient encastrés. Un jour on a décidé de les enlever, de boucher les trous et peinturer. Approximativement ici et là, si vous percez le mur, vous aller fort probablement trouver les fils qui s'y trouvent encore.  

Dehors, en terminant la visite, le propriétaire et moi avons marché sur le trottoir longeant la maison et où se trouve une ceinture d'arbustes qui va de la rue Aylwin jusqu'à l'entrée sur Hochelaga. Là, au coin, se trouve un bout où les arbustes ne poussent pas. Il se trouve là une explication amusante. Pour une raison qu'il est pratiquement impossible à expliquer, quantité de véhicules sont venus percuter le coin de la maison au fil des ans. Le dernier dont je me souvienne, en 1974, était un camion de Coca-Cola. À chaque fois que les arbustes semblaient vouloir repousser, pouf! un autre véhicule arrivait pour cogner le coin. Puis, probablement parce la Nature a compris que c'était parfaitement inutile, plus rien n'a poussé à cet endroit précis. La cour arrière a subi quelques modifications afin d'aménager un espace de stationnement. Le propriétaire m'a avoué qu'en faisant des travaux de réaménagement dans la cour il a trouvé, en creusant, un bon petit lot de voitures Matchbox qu'il n'a évidemment pas conservé.

À peu de choses près, le secteur n'a que bien peu changé. La bonne vieille taverne Morelli est toujours en face, tout comme la buanderie, tout juste à côté. Sur le coin opposé de notre maison, le commerce de variétés Raymond (l'ancien commerce de monsieur Chénier dont je vous ai parlé ici) existe toujours quoiqu'il s'agisse aujourd'hui d'un dépanneur dont le propriétaire a évidemment changé. En face, où se trouvait la station-service Fina, il y a une pharmacie et une clinique médicale. Plus loin à l'est, Dominion Automobiles a été remplacé par l'édicule sud de la station Joliette, que j'ai vu construire. Quant à l'édicule nord c'était Dupuis Marine, où l'on vendait des bateaux. D'autres commerces aussi ont disparu, comme le cordonnier au coin de Joliette et Hochelaga.


Le saviez-vous? Le nom Hochelaga provient d'une bourgade iroquoienne (aucun lien avec les Iroquois) située près du mont Royal et que Jacques Cartier avait visité en octobre 1535. Encore aujourd'hui il n'y a pas de consensus quant à la localisation exacte de ce village puisqu'il a été abandonné vers 1600. Une plaque commémorative a toutefois été placée à gauche de l'entrée principale de l'université McGill.


cristos

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On y retrouve de ces amateurs d’art, calepins et crayons à la main qui scribouillent et barbouillent les statues. Par là, ce sont ceux que les fleurs attirent comme les abeilles, penchés consciencieusement sur un bouquet. Ils observent dans un sens comme dans l’autre. Une corbeille d’argent? Une cruciannelle? Une ipomée? Ils cherchent dans leur bouquin aux pages jaunies et retroussées dont les pages laissent parfois échapper une feuille sèche, mise là comme un marque-page de la vie, d’un moment, d’un amour passé, perdu. Il y a bien aussi les férus d’architecture qui ne manquent pas d’admirer un art de bâtir parfaitement révolu. On retrouve aussi ceux qui sont installés dans la quiétude, plongés dans un roman quelconque, pas le moins dérangés qu’ils sont par les ornithologues amateurs qui admirent un bruant chanteur alors qu’un colibri à gorge rubis chante plus loin. Au travers tout ce monde, plus discrets, sont les pieux, qui sont venus pour quémander une faveur en s’agenouillant devant une des douze stations. De ceux-là, il y en à moins qu’avant et sont souvent les derniers tenants de la génération dite tranquille, issus d’une époque bien différente de la nôtre. Ils ont connu les vêpres, les rosaires, les neuvaines et les messes interminables récitées en latin. Aujourd’hui on croit moins d’une part et on ne croit plus de l’autre, mais il s’en trouve encore qui s’y accrochent à leur foi comme les cirripèdes sur la coque des bateaux. Avec un peu de chance on peut même y croiser des gens de confessions religieuses différentes. Ah, et il ne faut pas oublier l’étrange énergumène hirsute qui déambule, caméra à la main (j'le connais çui-là). 

C’est dans le chemin de croix de l’oratoire St-Joseph que l’on risque de les apercevoir par jour de chance et qui se trouve aussi à être un jardin conçu par Frédérick G. Todd, un monsieur distingué avec sa moustache en brosse, ses lunettes rondes, ses cheveux bien lissés et à qui l’on doit également l’aménagement du lac aux Castors sur le Mont-Royal ainsi que le parc de l’île Ste-Hélène. Les travaux ont commencé en 1942 et le chemin a été inauguré et ouvert au public en 1951. À ce moment par contre il n’y avait pas encore de statues. Ces dernières étaient en cours de réalisation depuis 1943, un travail effectué par l’artiste québécois Louis Parent dans son atelier qui se trouvait tout près de l’Oratoire. En 1952 Ercolo Barbieri, selon les modelages de Louis Parent, a commencé à sculpter les personnages, quarante-deux en tout, et termina le travail en 1958. Sur la photo d’aujourd’hui c’est la statue du Christ que je vous présente, très imposante de par sa taille et qui se trouve près de l’entrée du jardin. À l'approche de l'hiver toutes les statues sont soigneusement recouvertes afin d'être protégées des affres de l'hiver. 



Le saviez-vous? L’aiguille de Cléopâtre, un obélisque de l’Égypte antique provenant de Louxor, a été installée en 1881 à Central Park. Les hiéroglyphes y étaient alors dans un état impeccable. Aujourd’hui plus de la moitié d’entre eux ont été effacés par les éléments et surtout la pollution. 

Petite histoire du prisonnier oublié

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Les monstres à coller de la collection Aurora dans les années 60 et 70 étaient majoritairement fabriqués sous licence. En ce qui concerne Frankenstein, Dracula, le Loup-Garou et la Momie, et bien que ce soient des personnages issus du domaine publique, les représentations qu’en faisaient Aurora avaient été conceptualisées par les studios Universal avec leurs films classiques avec Karloff, Lugosi et Chaney jr., et celles-ci étaient protégées par des droitsd'auteur. Quant à Godzilla et King Ghidorah ils étaient la propriété de Toho, donc aussi fabriqués avec pleine autorisation. L'autre truc c'est que pour tous ces personnages on connaissait bien les histoires à l'exception de deux modèles bien précis: la sorcière ainsi que le prisonnier oublié (dont je vous ai parlé dans cet article-ci et également dans celui-là), ce dernier ayant été le modèle le plus populaires de la collection et celui qui est le plus prisé des collectionneurs aujourd'hui. Même les autres monstres s'amusaient à assembler le modèle.


Mais toujours est-il que l’on ne savait absolument rien de ce prisonnier en question. Qui était-il? Depuis quand est-il là et surtout, comment s’est-il retrouvé dans une telle position? À cet égard, Aurora a donc voulu donner au personnage un peu de substance et on a confié à Robert Rosen la tâche d’imaginer l’histoire de l’infortuné squelette et à Tony William Sune le soin d’illustrer tout ça. Le récit a donc été publié vers la fin des années 60 en collaboration avec le magazine Creepy quoique je soupçonne possiblement aussi une parution dans Famous Monsters of Filmland.
Ce que l’on découvre c’est que le destin du prisonnier oublié découle d’une rivalité entre deux nobles italiens du moyen-âge qui se disputent le même territoire. Chacun exploite les habitants en les taxant à outrance mais ils en viennent à se rendre compte assez rapidement que ceux-ci, déjà pauvres, ne peuvent payer deux nobles. Ces derniers vont donc comploter pour s’éliminer l’un et l’autre. L’un des deux se retrouvera enchaîné au cachot et l’autre ne connaîtra pas de sort plus enviable.
L’histoire est tout de même assez courte et ces nobles qui taxent à outrance les habitants n’est pas sans rappeler ces fameux fermiers généraux de la France du 18è siècle et qui étaient décrits comme «…les sangsues du peuple, une peste qui infecte le royaume, une vermine qui dévore la nation1 

Personnellement j’aurais préféré une histoire qui nous aurait rendu le prisonnier sympathique à son sort plutôt que d’en faire les restes d’un sinistre félon. On aurait ainsi pu s’inspirer, par exemple, de la légende du fantôme du château de Duntrune. Plusieurs années plus tard, la compagnie Polar Lights, ayant acquis les moules (et les droits) d’Aurora, a fabriqué une sorte de suite au prisonnier oublié de Castel Mare : le fantôme de Castel Mare, un modèle intéressant pas pire du tout.




Quoiqu'elles aient réellement existé au moyen-âge, les véritables oubliettes ne sont en réalité que bien peu nombreuses. Un certain nombre d'entre elles ont souvent été confondues avec des caves profondes. Ce que les archéologues ont aussi constaté c'est que plusieurs étaient en réalité des latrines, parfois des celliers ou des endroits pour conserver au frais de la nourriture. 




1 Jean Kappel, « Les fermiers généraux », Nouvelle Revue d'Histoire, n°75 de novembre-décembre 2014, p. 51-53

Novembre

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Enfin le samedi matin. Je l’ai attendu longtemps çui-là. Depuis le dimanche précédent en fait. Le store de ma chambre, bien descendu jusqu’au bas, garde la pièce dans une semi-obscurité apaisante De par la lueur qui émane de chaque côté par contre je devine bien qu’il ne fait pas soleil. Peut-être, avec un morceau de chance, est-ce qu’il a neigé cette nuit? Seul le filtreur de mon petit aquarium empêche la tranquillité absolue. Son faible ronron, accompagné du bruit de petite bulles qui éclatent à la surface de l’eau a tout de même un petit quelque chose de réconfortant. Parfois le soir j’aime bien laisser la petite lampe allumée et m’endormir en regardant mes poissons.

Bien au chaud sous les couvertures, je n’ai pas envie de me lever de suite. J’étends un bras pour prendre un Pif Gadget, celui de la semaine passée. Le numéro de cette semaine arrive ce matin et j’ai déjà bien hâte d’aller me le chercher. Je me demande bien d’ailleurs quel sera le gadget. Après avoir résolu de nouveau l’enquête de Ludo et relu l’aventure de Docteur Justice, je décide de me lever. J’allume la lumière de l’aquarium et j'en nourris ses locataires qui semblent avoir bien faim, tout comme moi.

En arrivant dans la cuisine je tire le rideau de la porte arrière et constate que, malheureusement, il n’a pas neigé. S’il se trouve un peu de neige, c’est très épart et il n’y en a certainement pas assez pour faire un bonhomme. Encore moins pour aller glisser à la pente. D’ailleurs la veille il a plu pas mal. Comme je l’avais deviné, le ciel est gris. D’ordinaire j’égaierais tout ça avec un bol de Count Chocula et un généreux sandwich au beurre d’arachides que j’emporterais dans ma chambre, avec infinies précautions bien entendu, pour déguster tout ça en regardant la télé. C’est que maintenant je dispose d’un petit téléviseur en noir et blanc, celui qui se trouvait dans la salle à manger auparavant et qui a maintenant été remplacé. Mais pas de déjeuner pour l’instant. Comme c’est samedi nous allons bientôt quitter pour aller aux Galeries d’Anjou pour aller déjeuner, après quoi nous allons faire l’épicerie chez Dominion.




Avant que l’on parte toutefois il y a quelque chose d’important que je dois faire absolument; aller me procurer le nouveau Pif. Je m’habille et compte ensuite les sous que j’ai en poche. Il m’en faut 75 car c’est ce qu’il coûte maintenant. Avant c’était 50. Heureusement j’ai fait quelques commissions, dont quelques-unes pour la vieille dame qui demeure en face et après recomptage j’en ai suffisamment. J’enfile mon manteau d’automne, peut-être pour une des dernières fois de la saison. Juste avant que je n’ouvre la porte de l’escalier qui mène en bas ma mère m’interpelle. Oui maman, je m’en vais juste au coin aller chercher mon Pif et je reviens tout de suite. Je descends l’escalier et en ouvrant la porte voilà que le catalogue Distribution aux Consommateurs, bien enveloppé dans sa pellicule de plastique, me tombe sur les pieds. Voilà qui vient de faire ma journée, c’est certain. Je le prends et le place sur une des marches de l’escalier. Je le reprendrai tantôt. Le lire tout de suite en revenant? Ah non. Je l’ai attendu toute l’année ce fichu catalogue et je compte bien le consulter bien tranquillement ce soir, étendu bien confortablement sur mon lit. En marchant vers l’épicerie je redoute cependant que le Pif ne soit pas encore là. C’est déjà arrivé dans le passé et je devais alors revenir plus tard. En ouvrant la porte mes yeux vont directement au présentoir. Pif est là. Fiou! Bon, qu’est-ce que c’est cette fois? Voyons voir… « Un gadget pour préparer la fête avec Supere Carlos.» Hum. Connais pas ce type. Il a l'air drôle.


En revenant à la maison voilà ma mère qui m’attend. Je laisse le catalogue Distribution aux Consommateurs ainsi que mon Pif sur mon lit et on part avec ma grand-mère. Rendu sur place on opte pour aller déjeuner au restaurant chez Simpson’s. Il me plait bien, surtout avec ses grandes fenêtres. Je choisis une omelette ainsi qu’un «ordre de toasts». C’est comme ça qu’on dit ça et j’sais pas pourquoi. Je m’assure que l’on ait suffisamment de «cups» de beurre d’arachides parce que moi, je tartine épais.

Le déjeuner terminé on s’engouffre dans les entrailles du centre commercial. J’aime bien les Galeries d’Anjou. J’apprécie l’élégance des allées, les nombreuses plantes qui les jalonnent ainsi que les belles fontaines. Les devantures de boutiques aussi ne manquent pas d’épater. Il s’en trouve une d’ailleurs avec une plate-forme avec des mannequins à l’intérieur qui tourne sur elle-même tout en montant et descendant. Les employés ont déjà installé les décorations de Noël. C’est tout de même le mois prochain.



En approchant le Dominion, bien campé juste devant le Steinberg, on passe l’arcade de jeux ainsi que l’animalerie. Tantôt faudra que j’y revienne. Tout comme au Toy World d’ailleurs. La raison pour laquelle je choisis d’accompagner ma mère c’est parce que ça me donne l’occaze non seulement de conduire le panier mais aussi de pouvoir glisser subrepticement quelques gâteries dans le panier alors que ma mère regarde ailleurs. À la caisse, pendant que je sifflote innocemment tout en regardant dans les airs, lesdites gâteries sont passées et bien souvent ma mère ne s’en rend compte qu’une fois à la maison. Je suis passé maître dans l’art. En payant on spécifie que ce sera pour cueillette à l’auto alors les sacs sont tout de suite mis dans des bacs et expédiés dans une salle froide avec une étiquette. Toute la commande va y rester jusqu’à ce que l’on aille la prendre plus tard.

Après l’épicerie c’est généralement le moment où ma mère et ma grand-mère en profitent pour aller magasiner des trucs de femmes. Rien d’intéressant pour moi là-dedans. Alors voilà, pendant qu'elles vont batifoler dans les robes et autres brassières (je crois), moi je file d’abord à l’animalerie, pour admirer les chatons surtout. J’en voudrais bien un mais on me dit toujours allergique. Moi je n’en suis pas certain. Puis, je me glisse à côté à l’arcade de jeu dont l’entrée est bien gardée par Zoltan. À l’intérieur les machines clignotent et pétaradent. Je ne joue pas cependant. Oh, pas parce que cela ne me tente pas, bien au contraire, mais j’ai dépensé mes sous pour mon Pif. S’ensuit une visite chez Toy World. Ce n’est pas très grand, et ça ne se compare certainement pas avec le rayon des jouets de chez Woolco ou Miracle Mart, mais c’est justement ce p’tit côté intime qui me plaît bien. Et parfois on peut y trouver des choses que l’on ne voit pas ailleurs. Comme mon Aigle de la série Cosmos 1999d’ailleurs. Avant même que je ne m’en rende compte il est temps d’aller rejoindre ma mère et ma grand-mère. On doit s’attendre devant le Simpson’s et c’est là que je les trouve. En quittant on s’arrête au service de commande à l’auto du Dominion où toute l’épicerie que l’on a faite plus tôt nous attend. C’est vachement pratique ça. Chapeau à celui qui a pensé à cet ingénieux petit système.

À la maison, après avoir monté tous les sacs d’épicerie, j’en extirpe le TV Hebdo où mes yeux cherchent des mots-clés comme «science-fiction» ou encore «Godzilla». Je n’en suis pas encore à l’étape «scénario prétexte à des scènes érotiques». 

Place aux choses sérieuses, soit la lecture de mon Pif. Je le sors de son cellophane, tout comme le gadget qui, pour cette semaine, est un Hercule transpercé. Après l’aventure de Pif j’en arrive aux lectures «sérieuses». Cette semaine j’ai droit à Loup Noir et Davy Crockett. Puis Corinne et Jeannot, série dont je me suis lassé il y a un bout parce que c’est toujours Jeannot qui en prend dans la tronche pendant que l’autre chipie s’esclaffe. Ah tiens, Érik le Rouge, une série que j’aime bien. La section des jeux maintenant. Voyons l’énigme de Ludo si je peux la résoudre. Hum. Pas facile. Je termine avec une aventure d’Arthur le fantôme et Horace, cheval de l’ouest. À la fin, comme toujours, un gag de Mordillo. Un coup d’œil à on cadran m’indique que l’heure de Bagatelle approche mais je dispose d’encore au moins trois quart d’heure. Allez hop, un peu de Lego. La tentation de feuilleter le catalogue Distribution aux Consommateurs rôde mais je résiste.

Arrive enfin Bagatelle et toute sa fricassée de bouts de films dépareillés, ce qui fait d’ailleurs son charme unique; de Bugs Bunny à un obscur court-métrage image par image venant d’un pays d’Europe. Puis, vient Déclic. Après le souper, alors qu’il fait presque noir dehors, je m’installe dans ma chambre et me prépare pour une émission que j’ai attendue toute la semaine. J’ai encore des frissons à penser au cauchemar de l’été dernier alors que les jeux olympiques au stade avaient carrément monopolisé les ondes et par conséquent, privé de mon émission fétiche. On dira que cela n’avait duré une semaine mais pour moi c’était une semaine de trop. Enfin.

Là, devant mon petit téléviseur, j’ajuste l’antenne pour obtenir la meilleure réception. Puis, j’insère dans mon petit magnétophone une cassette de 60 minutes vierge, ou une déjà enregistrée et que je suis prêt à sacrifier. Je glisse le magnétophone près du haut-parleur de la télé. J’appuie sur pause ensuite sur «play» et «record» simultanément. C’est que j’enregistre religieusement l’émission que je réécoute par la suite en construisant des Aigles et autres vaisseaux avec mes Lego. Dans la mesure du possible je tente de réduire les bruits ambiants mais le jappement du chien, la sécheuse qui barouette le linge ou le téléphone qui sonne sont parfois inévitables.

Une fois les vaisseaux terminés et les Lego rangés j’éteins le plafonnier pour ne garder que ma lampe de chevet. Là, en pyjama et étendu à plat ventre sur mon lit, j’entreprends la lecture méthodique du catalogue Distribution aux Consommateurs. Il est très méthodique ce catalogue car les catégories d’articles y sont toujours présentées dans le même ordre en se terminant par les jouets, gardant ainsi le meilleur pour la fin.

Après avoir passé la section des p’tits bébés arrive celle un peu plus sérieuse. J’y admire de magnifiques ensembles Lego et aussi Meccano. Tiens, le fameux Vertibird, sorte d’hélicoptère que l’on contrôle avec des manettes. Ça l’air amusant. Cette piste de course Matchbox aussi. Les Tonka ça ne manque pas. Incassables ceux-là mais j’avoue avoir quelque peu passé l’âge de jouer dans la terre avec des camions. Voilà les jeux de société et autres. J’en connais certains mais d’autres me sont parfaitement inconnus. Ah? Un jeu de Jaws, le fameux requin dans le film. Je note.

Hum. Ce camion pour figurines Big Jim semble bien intéressant. Ça vient avec plein d’accessoires. Je note. Je continue ma lecture attentive mais bientôt les yeux commencent à me fermer. Et puis je baille aux corneilles. Je donne la nourriture aux poissons et je ferme la lumière. Demain je pourrai déjeuner aux Count Chocula et un gros sandwich au beurre d’arachides. Avec un peu de chance je pourrai attraper Yogi à la télé ainsi que Temporel plus tard. Dans une semaine, peut-être deux, la neige arrivera et avec elle les bonhommes de neige, les forts et les glissades en même temps que les lumières festives que les gens vont installer dehors. Je ne manquerai pas de penser à ce que je vais bien trouver sous l’arbre. On verra, on verra. Ça viendra, ça viendra. 




Le saviez-vous? Les premiers catalogues ont fait leur apparition vers 1498 lorsque l'éditeur vénitien Aldus Manutius a distribué un catalogue contenant la liste des livres qu'il imprimait. Au Canada le premier catalogue commercial a été publié en 1884, c'était celui de la compagnie Timothy Eaton & Co. 

Du hockey pour Noël 1972

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Veille de Noël 1972. Cette journée-là, assez brumeuse au demeurant, pas d’école forcément puisque c’est un dimanche. La température, assez douce, a fait que j’ai passé pratiquement tout mon temps dehors, dans la cour à me creuser un fort dans l’épaisse couche de neige. Lorsque je suis rentré à l’heure du souper mon «suit» de ski-douà lui seul pesait une tonne tellement il était mouillé.

J’étais assez fébrile, et pour cause, puisque je savais que j’allais déballer tous mes cadeaux à minuit (ou aux environs) en présence de la parenté. Malgré tout, pas d’exception pour le dodo et à huit heures j’étais sous la couette. Je ne sais pas comment j’ai pu faire mais je me suis finalement endormi. Clac!

Puis, je me suis fait réveiller par mon père. Parfaitement dans les vapes, j’avais quelque peu oublié l’occasion pour laquelle on me sortait comme ça de mon sommeil, et surtout, de mon lit bien chaud. Tout m’est revenu lorsque j’ai entendu tout le brouhaha provenant du salon. Mon père m’a pris dans ses bras en me disant qu’il y avait une surprise qui m’attendait. C’est vêtu de mon pyjama Patof et les cheveux tout à fait ébouriffés que j’ai découvert cela à l’entrée du salon :


Évidemment mon style parfaitement hirsute détonnait quelque peu d’avec toute la parenté, bien endimanchée qu’elle était mais moi, pour être bien honnête, ça faisait fichtrement mon affaire. Donc, voilà, j’avais sous les yeux un magnifique jeu de hockey Coléco que mon père et mon oncle avaient patiemment assemblé pendant que je ronflais. Fallait le faire. Pas besoin de dire que j’étais content. Quel gamin ne l’aurait pas été. Le jeu, dans son ensemble, avait de quoi impressionner et pour cause. Si la plupart des jeux de hockey se jouaient sur une table, le mien possédait ses propres pattes. Au-dessus de la patinoire, une arche supportait le panneau de jeu dans lequel il fallait glisser la rondelle pour les mises au jeu. Les côtés étaient décorés des équipes de la LNH de l’époque, alors beaucoup moins nombreuses qu’aujourd’hui. Il y avait même une baie vitrée qui, sans avoir de réelle utilité, ajoutait une petite touche de réalisme. Même la boîte avait un petit quelque chose d’excitant avec ses illustrations dynamiques. Ce sont là des cadeaux que l'on n'oublie pas de sitôt au point où on leur laisse encore une place d'honneur au salon.






Coléco, fabriquait à l’époque toute une série de jeux sportifs qui comprenait aussi le basket-ball et le football. Certains de ces jeux se jouaient sur table et d’autres, comme le mien, étaient montés sur leurs propres pattes. Ces jeux étaient tous fabriqués à partir de l’usine qui se trouvait alors au 4000 de la rue St-Ambroise, dans le quartier St-Henri, tout juste sur les abords du canal Lachine. Même si Coléco n’existe plus depuis 1989 le bâtiment quant à lui est toujours là et semble avoir majoritairement conservé son apparence d’origine.



Le saviez-vous? Coleco a commencé son existence en 1932 en tant que Connecticut Leather Company et commercialisait à l’époque des kits d’artisanat pour le cuir. Le plastique et les jeux ne sont arrivés que plus tard, durant les années 60. 

Monsieur Tranquille

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Est-ce que monsieur Tranquille, Lesley de son prénom, (la poignez-vous?) a encore besoin de présentations? Bon, pour le bénéfice des plus jeunes générations allons-y donc avec une brève introduction. Allons-y tout de même, si vous le voulez bien. 

En 1975 donc, Télé-Métropole (canal 10 au cadran ou 7 sur le câble et ancêtre de TVA) diffuse une émission pour enfants appelée Patof raconte et créée par Gilbert Chénier, Patof étant bien entendu ce clown russe interprété par l’excellent Jacques Desrosiers. Agissant à titre de bruiteur se trouve, hors-caméra, Roger Giguère et que Patof désigne comme étant monsieur Tranquille.


Un an plus tard Éric Mérinat et Daniel Tremblay créent la marionnette de monsieur Tranquille, représenté comme un vieux monsieur à lunettes et à la calvitie galopante. La marionnette est bien entendu manipulée par Roger Giguère qui lui prête aussi sa voix. Monsieur Tranquille enregistre alors pour endisquer un 33-tours; Faut pas m’chercher, lequel se vend à plus de 40,000 exemplaires. On y retrouve entre autres des chansons qui sont devenues très populaires comme Madame Thibault, Ça va pas dans l’soulier, Faut pas m’chercher, ces deux dernières devenant même des expressions qui sont entrées dans le patois des Québécois.


En 1977 on en profite aussi pour lancer sur le marché une marionnette à l’effigie de monsieur Tranquille, un peu comme l'avait fait Radio-Canada quelques années auparavant avec Bobinette ainsi que Nic et Pic. La fabrication est confiée à l’entreprise taïwanaise Entreprises NSB et les Promotions Atlantique s’assurent de la distribution. Il y a de cela un certain temps j’ai eu la chance de dégoter une de ces marionnettes dans une brocante. En parfait état et ne montrant pratiquement aucun signe d’usure, je n’ai pas eu besoin de me faire prier pour l’acquérir.






Le saviez-vous? Malgré le grand succès du personnage, la carrière de monsieur Tranquille aura tout de même été de courte durée. En 1978 son émission Le monde de monsieur Tranquille, loin d’obtenir du succès, est retirée des ondes à la mi-saison et monsieur Tranquille disparaît alors du paysage. 
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