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Détail de la partie supérieure du portique de l’église du Sacré-Cœur, située sur la rue Ontario entre Plessis et Alexandre-de-Sève. Il s’agit d’une certaine quantité de photos que j’ai prises de cette église qui possède, comme bien d’autre, sa petite histoire et que je vais partager avec vous aujourd’hui.

Cette église-là a été construite en 1887 selon les plans de l’architecte Joseph Venne mais le soubassement, œuvre de l’architecte Adolphe Lévêque, existait depuis 1876. L’église se trouvait dans le faubourg Sainte-Marie, tout juste à côté du faubourg Saint-Jacques, lequel commençait deux rues à l’ouest. C’était le temps où la rue Alexandre-de-Sève portait le nom de Maisonneuve et que la rue Maisonneuve s’appelait Mignone, laquelle s’arrêtait à Saint-Urbain. La construction a fait appel à son lot d’artisans doués, lesquels ont certainement dû recevoir à plus d’une reprise la visite de monseigneur Fabre.

C’est aussi le temps où Montréal s’active, où ses industries commencent à prendre de plus en plus de vigueur. Depuis l’année précédente, de par la gare Dalhousie, les trains du Canadien Pacifique joignent maintenant la lointaine ville de Vancouver dans l’ouest canadien. La compagnie ferroviaire commence d’ailleurs projeter, discrètement, les plans de nouvelles installations pour des usines vastes et modernes, possiblement quelque part plus à l’est. D’ailleurs, l’ancien village d’Hochelaga, annexé à la Montréal depuis 1883 ne montre-t-il pas des signes d’une forte activité industrielle?

Entretemps, 3 avril 1922, un incendie se déclare dans l’église du Sacré-Coeur. Le sacristain, monsieur Joseph Lamarche, aperçoit les premiers signes et sonne immédiatement l’alarme. L’abbé Caumartin, vicaire de la paroisse est le premier à répondre et entre dans l’église de par le sacristie pour se rendre compte avec grand effroi que l’orgue au complet était en train de brûler, tel une grande torche dont les flammes tourbillonnaient autour des tuyaux pour s’élever jusqu’au plafond. Avec l’aide des abbés Deschênes, Gagnon et Léonard il sauve les Saintes-Espèces et les habits sacerdotaux.


En moins de cinq minutes une petite armée de pompiers se trouve sur place sous la direction du chef Marin et s’amorce dès lors un combat acharné. Le feu, on le voit bien, prend de l’ampleur et un vent violent active encore davantage l’élément destructeur. Pour le chef Marin il ne fait pas de doute qu’il faut des renforts et il sonne deux alarmes consécutives. Dès lors le chef Chevalier et le sous-chef St-Pierre prennent la relève des opérations. On compte par moins de quarante jets d’eau et il y a bon espoir de circonscrire l’incendie. Malheureusement on aperçoit le feu rejoindre le clocher qui se trouve près de la rue Plessis et bientôt de l’épaisse fumée se dégage du toit du corps principal de l’église. Puis le clocher tombe avec fracas sur le parterre qui donne sur la rue Ontario. Les pompiers commencent à craindre pour le presbytère et leurs efforts se concentrent sur le clocher qui se trouve à côté. Si ce dernier ne peut être sauvé on aura au moins réussi à faire s’épargner le presbytère. Un peu passé 18 :00 on a enfin maîtrisé le brasier mais les sapeurs restent sur place afin de continuer à arroser pendant toute la nuit. S’il y a une chose dont on est certain c’est que le bâtiment est une perte totale. À l’intérieur il ne reste que des tas de cendres et amas calcinés parmi lesquels figurent le grand orgue, les boiseries, les vitraux et quantité d’autres choses. Il faudra tout reconstruire.

Pour les paroissiens c’est là une catastrophe dont on se serait bien passé. Le curé Cousineau, loin de se baisser les bras, a relevé ses manches afin de pouvoir continuer à offrir les cérémonies et autres rituels. On ne s’explique toutefois pas la cause mais on soupçonne le moteur qui actionne les orgues. N’avait-il d’ailleurs pas pris feu au mois de décembre? Heureusement que l’on en avait eu connaissance à temps pour l’éteindre aussitôt à l’aide d’un extincteur.

La loi autorisant la reconstruction de l’église du Sacré-Cœur est alors sanctionnée par la ville de Montréal, alors sous la gouverne du maire Médéric Martin, où l’on mentionne, en préambule, 

«ATTENDU que le curé et les marguilliers de l'Œuvre et fabrique de la paroisse du Sacré-Cœur-de-Jésus, dans la cité de Montréal, ont, par leur pétition, représenté: Que le trois avril 1922, le feu a détruit entièrement l'église et la sacristie de cette paroisse; Qu'il est urgent, pour le bien de la paroisse, de reconstruire et de meubler au plus tôt, sur le terrain de la fabrique, l'église et la sacristie, en utilisant autant que possible les parties de murs, épargnées par le feu, de l'ancienne église et de la sacristie.»

Cette reconstruction délicate on la confie de nouveau à Joseph Venne, lequel réside dans ladite paroisse, mais ce dernier doit travailler avec certaines restrictions d’ordre monétaires. C’est que les pertes sont estimées à quelque chose qui frôle de demi-million et il en faudrait autant, sinon plus, pour tout refaire. L’ennui c’est que les assurances s’élèvent à un montant qui varie entre $175,000 et $180,000. Parmi les sacrifices architecturaux il y aura les clochers, que l’on ne reconstruira pas. Ces derniers demeureront plats.




Le saviez-vous? La façade actuelle de l’église fait partie des éléments architecturaux du bâtiment d’origine qui ont pu être sauvés. Toutefois, durant la reconstruction, d’importants travaux de consolidation ont été nécessaires. 


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Plaque de bronze (j’assume) près de l’entrée de la Banque Laurentienne sur Masson. Il s’agit ici de l’appellation anglaise de la Banque d’Épargne de la Cité et du District de Montréal, fondée en 1846 par une quinzaine de personnages qui inclut Louis-Hippolyte Lafontaine, Louis-Joseph Papineau et Sir George-Étienne Cartier. C’est la banque qui est devenue plus tard la Banque Laurentienne. La plaque en français se trouve du côté gauche de l’entrée.


Saviez-vous ça vous autres? En 1972 la Banque Laurentienne a été la première banque à charte à avoir toutes ses branches connectées à un ordinateur central. Dans c’temps-là ça devait être un ordi genre Pierrafeu mais tout d’même.

Il y a 70 ans...

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Bergen-Belsen. Nord de l'Allemagne. C’est le milieu du mois de mars. Dans une partie du camp de concentration se trouve une des nombreuses bicoques où sont entassées des femmes prisonnières. Le camp compte approximativement 60,000 prisonniers alors que sa capacité maximale est de 10,000. Les conditions de vie sont particulièrement horribles. Couchée dans une banquette rudimentaire de bois près de la porte d’entrée se trouve une jeune fille rachitique et atteinte du typhus maintenant à un stade très avancé; Anne Frank. Le typhus est une maladie pénible, même lorsqu’alité dans un hôpital avec tous les soins nécessaires. Mais voilà, la jeune fille est bien loin d’un tel établissement. Le vent froid passe parfaitement au travers les planches et de par la toiture trouée à plein d’endroits la pluie glaciale s’engouffre. La banquette est à proximité de la porte qui mène dehors et chaque fois que quelqu’un y passe un courant d’air glacial vient fouetter la jeune fille. Elle s’en plaint mais sa voix faiblit à chaque heure qui passe.

Peut-être parvient-elle à voir quelques moments de lucidité passagers malgré la forte fièvre? Mais la volonté de vivre qui l’habitait il n’y a pas si longtemps l’a maintenant abandonnée. Et pourquoi voudrait-elle vivre? Elle n’a plus personne au monde. Tous les membres de sa famille sont maintenant morts. Sa sœur Margot, qui se trouve à ses côtés, aussi atteinte du typhus, n’a visiblement pas survécu à une chute au sol. Plus rien n’importe et, dans un ultime regard vers le ciel, elle laisse finalement la mort l’étreindre. C’est fini. Mais malheureusement il n’y a que bien peu de place pour les sentiments et bientôt on la retire cavalièrement de la banquette pour la déposer dehors avec les autres corps.

(Image tirée du téléfilm Anne Frank: The Whole Story)

Plus tard s’approche Janny Brandes-Brilleslijper, native d’Amsterdam et qui fait office «d’infirmière» dans la baraque. Elle tente de s’occuper du mieux qu’elle peut des malades mais la tâche est colossale et Janny ne dispose que de bien peu de moyens. En voyant la banquette vide de ses occupantes Janny comprend trop bien. Elle se rend à l’extérieur pour voir y voir le corps d’Anne et de Margot, parfaitement méconnaissables. Elle va chercher sa sœur Lientje et elles s’occupent de les ensevelir dans des draps qu’elles trouvent pour ensuite aller les déposer dans l’une des grandes fosses.

Ça se passait il y a approximativement 70 ans, quelque part en mars 1945.

Aujourd’hui le Journal d’Anne Frank est devenu aujourd’hui l’un des ouvrages les plus populaires du 20è siècle et on peut se le procurer facilement dans n’importe quelle bonne librairie. Toutefois je me permets aujourd’hui d’apporter une précision que je considère importante. Si vous avez lu le Journal d’Anne Frank, vous avez lu Anne, mais en même temps vous n’avez pas exactement lu Anne.

Je m’explique.

Lorsqu’elle reçoit le carnet d’autographe à son anniversaire en 1942, Anne rédige alors un journal intime qui ressemble en tous points à n’importe quel autre journal écrit par une jeune fille. Elle y couche ses espoirs, ses rêves, ses déceptions, ses coups de cœur et de gueule. Au fil des mois son écriture se raffine et Anne se taille un style littéraire de plus en plus solide et caresse le rêve de devenir auteure ou écrivaine.

«Autre chose maintenant : tu sais depuis longtemps que mon souhait le plus cher est de devenir un jour journaliste et plus tard un écrivain célèbre. Réaliserai-je jamais ces idées (ou cette folie !) de grandeur, l’avenir nous le dira, mais jusqu’à présent je ne manque pas de sujets.»

Les choses changent au printemps de 1944. Dans l’annexe, le soir venu, les occupants écoutent clandestinement Radio Orange (radio du gouvernement néerlandais), laquelle diffuse depuis Londres, afin d’avoir les dernières nouvelles. Un de ces soirs, Anne entend le ministre de l’éducation Gerrit Bolkesteyn dire qu'après la guerre le gouvernement ferait une collection des lettres et des mémoires que les gens ont écrits durant la guerre. Anne relate cette écoute dans son journal le 29 mars 1944 :

«Hier soir, le ministre Bolkesteyn a dit sur Radio Orange qu’à la fin de la guerre, on rassemblerait une collection de journaux et de lettres portant sur cette guerre. Évidemment, ils se sont tous précipités sur mon journal. Pense comme ce serait intéressant si je publiais un roman sur l’Annexe ; rien qu’au titre, les gens iraient s’imaginer qu’il s’agit d’un roman policier.»

Plus tard, en mai, elle rajoute ceci :
«Après la guerre, je veux en tout cas publier un livre intitulé « l’Annexe*», reste à savoir si j’y arriverai, mais mon journal pourra servir.»

* : En Néerlandais, Het Achterhuis.

Alors voilà donc, Anne ne désire pas publier son journal tel quel, à proprement parler puisqu’il s’agit d’un journal intime, mais plutôt s’en servir comme base pour la rédaction d’un roman. Lorsqu’elle s’est retrouvée au camp de concentration de Bergen-Belsen elle y a rencontré son amie d’enfance, Nanette Blitz, dont la famille avait été arrêtée dès l’été de 1942. Anne avait, entre autres choses, confié à Nanette qu’elle avait un journal et qu’elle désirait s’en servir comme point de départ pour un roman qu’elle voulait écrire. Elle réitère d’ailleurs, à plusieurs reprises qu’elle ne laisserait jamais personne le lire. Seule sa sœur Margot peut en consulter certains passages. Il s’agit là d’une entente tacite qu’elles ont à l’effet qu’elles peuvent lire mutuellement certains passages de leurs journaux respectifs car, c’est important de le mentionner, Margot rédige aussi un journal. Ce dernier n’a toutefois jamais été retrouvé. De ce fait elle Anne s’arrange donc pour cacher son journal, allant jusqu’à le placer dans une malle appartenant à son père.


Donc, l’écoute du message de Bolkesteyn est ce qui motive Anne à entreprendre une seconde rédaction de son journal et y consacre un temps très appréciable. Elle reprend depuis le tout début; corrige certains passages, en réécrit d’autres et effectue même de nouvelles rédactions. En l’espace d’une dizaine de jours Anne parvient à remplir quelques 324 pages avec une bien meilleure maîtrise de l’écriture qu’en 1942.

On connaît la triste suite; le 4 août 1944 vers dix heures du matin la police débarque chez Opekta, alors renommée Gies & Co., et fait ouvrir la porte secrète menant à l’annexe afin d’y arrêter tous ceux qui s’y cachent.

De toutes ces personnes seul Otto Frank survit. Après la libération d’Auschwitz, il est revient à Amsterdam emportant avec lui le deuil de son épouse Édith mais étreint toutefois l’idée que ses deux filles, Margot et Anne, sont encore en vie et qu’elles reviendront sous peu. Après tout, elles étaient en bonne santé lors de l’arrestation. Régulièrement il consulte les avis publiés par la Croix Rouge mais c’est finalement une lettre, adressée par Janny Brandes-Brilleslijper qui lui apprend la terrible nouvelle. Secoué, il dit à Miep Gies que ses filles ne reviendront pas. Il s’effondre. C’est alors que Miep sort de son tiroir le journal d’Anne, qu’elle avait récupéré après l’arrestation le 4 août 1944. Elle retourne voir Otto et lui donne.

C’est non sans une lourde charge émotive qu’Otto lit les écrits de sa fille. À la lecture il est estomaqué d’y voir une Anne qu’il ne connaissait pas. Il transcrit et traduit certains passages du journal en allemand, qu’il envoie à quelques membres de la famille. Otto souhaite néanmoins réaliser le vœu de sa fille, laquelle voulait devenir auteure. Il confie le journal de sa fille à l’historienne Annie Romein-Verschoor qui tente, sans succès, de le faire publier. À son tour elle le tend à son mari, Jan Romein et qui écrit à ce sujet un article intitulé «Kinderstem» (La voix d’une enfant) dans le journal Het Parool, le 3 avril 1946. À partir de là des éditeurs se montrent intéressés et Het Achterhuis est publié pour la première fois en 1947. Le livre est évidemment édité et Otto a choisi de ne pas inclure une certaine quantité de passages qu'il juge trop imtimes. 

Il est aujourd’hui convenu que la première version du journal, celle qu’Anne a initialement écrite à partir de son anniversaire en 1942 jusqu’à l’écoute du message sur Radio Orange, est désignée comme étant la version A. La version Best la réécriture minutieuse qu’Anne a faite de son journal jusqu’à la fin, soit le 1eraoût 1944. Quant à la version C, il s’agit du texte originalement édité par Otto Frank et Ab Cauvern et plus tard, en 1991 par Mirjam Pressler, laquelle connaît très bien le journal d’Anne. Pour cette nouvelle édition Pressler a ajouté plusieurs passages qu’Otto avait supprimés. Avec cette nouvelle version on voulait un texte accessible pour un éventail très large de lecteurs mais il y a eu certaines critiques par rapport à cette décision d’éditer le journal d’Anne de cette façon. L’une de ces critiques est Laureen Nussbaum qui a bien connu Anne puisqu’elle apparaît dans le journal sous le nom de Hansi. Nussbaum, a obtenu un doctorat en littérature et déplore, entre autres choses, que la version de Pressler, sans aucune mention à cet effet, entrecroise certains passages du journal d’Anne, mélangeant des passages de la version Bavec celles, plus spontanées et moins réfléchies de la version A. Peut-être cela satisfait-il à ceux qui ont un appétit pour le sensationnalisme mais c’est en réalité à contre-courant du véritable concept littéraire qu’avait développé Anne en plus de gommer les choix de mots bien précis qu’elle avait fait en écrivant. 

Par exemple, vers Noël 1943, Anne décrit son aspiration pour la liberté et son esprit d’insouciance quant à sa jeunesse et qui n’a pas diminué. Par contre dans la version Ble récit est plus nuancé et plus poétique. Anne rajoute qu’elle doit cesser de se sentir désolée pour elle-même et termine sous une note résolument positive. On a ici opté de ne conserver que la version la plus émotive tout en choisissant d’insérer certains passages qu’Anne avait délibérément éliminés. De ce fait, la composition et la cohérence du texte d’Anne se trouve dilués. Ceci se répète malheureusement à de trop nombreux endroits le long du livre. On a aussi omis, dans certaines éditions, des passages jugés trop scandaleux, comme ceux où Anne parle de sa sexualité, de son corps et de la relation de ses parents. Voila pourquoi je disais plus haut qu'en lisant le journal on lit Anne sans exactement la lire car nous ne suivons pas le fil directeur de sa pensée littéraire tel qu'il apparaît dans la version B.


Mais alors, est-il possible de véritablement lire le journal d’Anne Frank? Oui. À sa mort en 1980, Otto Frank a laissé à la nation Néerlandaise l’ensemble des écrits d’Anne. À son tour, le gouvernement a confié le journal au National Institute for War Documentation(Rijksinstituut voor Oorlogsdocumentatie) ou, NIOD. On s’est affairé à compiler tout ce qu’Anne a écrit, de son journal, dans les trois versions (A, B et C), les histoires courtes incluant, entre autres, un roman inachevé, Cady’s Life. On retrouve aussi une étude graphologique des manuscrits, de l'arrestation, des enquêtes pour trouver le dénonciateur anonyme ainsi que l’histoire du journal. Le tout dans une édition reliée de 851 pages.


Ironiquement, alors que mars 2015 marque le 70è anniversaire de la mort d’Anne, son cousin Buddy Elias a récemment rendu l’âme. Il avait, outre sa carrière d’acteur, dirigé le Anne Frank Fonds, en Suisse. Toutefois, la question demeure : Anne aurait-elle vraiment voulu que le monde entier lise son journal tel qu’elle l’a écrit?

Histoire de puces

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Silencieux ces temps-ci au Studio Pluche. Pas d’articles, pas de photos, même pas un aparté sur la page Facebook depuis un bon bout. Et en plusse c’est le temps de l’Halloween et Pluche (c’est moi) qui se poigne le beigne lui qui d’habitude inonde le blogue de trucs sur l’Hallowee! Y’a quelque chose qui cloche, comme dirait l’autre. Mais que se passe-t-il donc? Une grève? Ah non, ce serait trop con puisque je suis seul à tout faire ici, de passer le balai à rédiger les textes. Hum. Se serait-il fait enlever par des stra-trestres (dit d’une voix nasillarde et moustachue). Se serait-il échappé dans une autre dimension? 

Nénon. 

Ça se passait vendredi dernier, le 3 octobre plus précisément. Après un bon petit repas (j’arrive maintenant à utiliser le four sans faire flamber la cuisine au complet) je m’installe au clavier  pour rédiger un texte. Tout va bien et les mots s’enfilent à l’écran pendant que j’écoute, en sourdine, une pièce de Satie.


Près de moi, bien couchée sur son coussin, une Zoé qui ronronne pendant que Chifonie la gloutonne ronfle derrière moi, les quatre fers bien en l’air. Puis, se fait entendre un drôle de son, comme un bourdonnement étrange mais court. Satie n’a pourtant jamais collaboré avec Skrillex. Serait-ce Chifonie la goinfre qui digère?


Je hausse les épaules et continue de travailler. Quelques minutes plus tard voilà que le grésillement reprend. Hum. Voilà qui est bien étrange. Je jette encore un coup d’œil à Chifonie la goulue mais je suis de moins en moins convaincu que ces crépitements sont issus de sa lourde digestion. Lorsque l’étrange bruit revient, pour la troisième fois, l’écran devient soudainement bleu et se remplit de messages m’indiquant clairement que quelque chose ne va pas bien. Je vois d’ici les zélotes idolâtres de la Pomme affichant un sourire hautain et méprisant en coin de bouche tout en se disant que c’est normal que ça plante, c’est un PC. Et avec Windows, rajoutent-ils en se pinçant le nez, le p’tit doigt en l’air. Heureusement je ne suis pas totalement néophyte en matière d’informatique et je sais très bien que le problème auquel je fais face n’a rien à voir avec Windows. Les messages qui s’affichent démontrent clairement que le problème est d’origine matérielle. Quelque part dans la boîte se trouve une composante qui fait des siennes. Suffit de savoir laquelle. 


Mais pour le savoir il vaut mieux confier la bête à des experts. J’ai alors transporté le patient à l’atelier où il a été fabriqué il y a sept ans. Sur place on a été étonné d’apprendre que la bestiole a fonctionné à tous les jours pendant toutes ces années sans le moindre problème, même minime. Puis je m’en suis retourné en attendant des nouvelles. Pendant ce temps, silence internet total chez-moi. Plus de courriels, plus de Facebook, ni rédaction de textes, de classement de photos digitales ni rien d’autre. Heureusement je n’ai jamais été à court d’occupations. 


Pendant ce temps, dans la «salle d’opération» de l’atelier, les techs ont soigneusement ouvert la bête et ont entreprit de sonder ses entrailles. Après différents tests le diagnostic est tombé : c’est la carte-maîtresse qui a rendu l’âme. Finie. Kapoute. Il faut assurément la remplacer. Étant donné son âge avancé, il faudra changer non seulement le processeur mais aussi la mémoire. 


Cet ordinateur, ce PC, une machine à peine vivante. Messieurs, nous pouvons la reconstruire. Nous possédons la technologie. Nous avons la possibilité de la faire revivre, meilleure qu’elle était avant. Meilleure. Plus forte. Plus rapide. 


Maintenant, après une semaine et demi d'absence, elle de retour à son poste, rebranchée à tous ses accessoires. Avec les outils de Windows j'ai pu tout migrer rapidement et effcacement tout l'ancien matériel et j'ai pu donc redémarrer en un rien de temps. Maintenant, au boulot, y'a des articles à écrire! 



Les maisons hantées de carnavals

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Les maisons hantées de carnaval ont connues leurs plus belles années durant les années 60 et 70 alors que chaque parc d’attractions en avait au moins une. Pour les malchanceux et malchanceuses qui n’ont pas connu ces merveilleuses choses, et pour probablement rappeler de bons souvenirs aux autres, je vous propose aujourd’hui un article dans lequel j’explique l’ABC des maisons hantées de carnaval et comment tout ça fonctionnait.

On va commencer par le tout début et voir un peu en quoi consiste une maison hantée. Il s’agit tout simplement d’un parcours que les gens font au travers une maison, laquelle est truffée de squelettes, monstres, sorcières, goblins et autres créatures qui n’ont autre fonction que de vous faire faire dans votre froc.

Maintenant, ces maisons hantées se divisent en deux catégories distinctes; la première consiste en une structure dont le parcours se fait assis dans un petit charriot sur rail et qui suit son chemin de façon automatisée. Une fois parti ce dernier ne s’arrête que lorsqu’il ressort à la fin. Le Moulin de la sorcière, dont je parlais plus haut, était de ce type.

Le parcours intérieur se déroulait évidemment dans le noir le plus total et de changer subitement de direction, de monter ou descendre faisait évidemment partie du programme destiné à faire peur. Comme je le disais, le charriot ne s’arrêtait pas et comme les scènes d’épouvante n’étaient vues que pour un très court laps de temps nul besoin d’avoir des mises en scène élaborées. Généralement on utilisait des catins animatroniques affublés de masques en caoutchouc ou de vulgaires pantins de papier mâché barbouillés de peinture fluorescente. Des pierres tombales en styromousse, de la broche à poule et un hibou à dix dollars acheté dans un magasin de grande surface suffisaient. Tout dépendant du budget on pouvait aussi se procurer des appareillages d'épouvante mécanisés prêts à l'emploi. 






Pour produire un effet maximum sur la «clientèle» on misait sur l’effet de surprise créé par la bibitte en question qui surgissait subitement avec un éclairage subtil, animée par des contacts électriques sur les rails, et généralement accompagnée de sons stridents. Quelques secondes plus tard, une fois le charriot passé, elle regagnait son antre et tout redevenait noir. Le stratagème se répétait une dizaine de pieds plus loin avec une autre mise en scène. Pour offrir une variation sur le thème certaines maisons hantées simulaient, par exemple, un déraillement. Les gens voyaient l’endroit où le charriot se dirigeait et tout d’un coup il tournait brusquement dans un fracas, parfois en descendant une petite pente. Ça ne manquait jamais de causer quantité de cris de frayeur. Aussi, durant le trajet, on pouvait placer des portes de métal peinturées de noir mat, parfaitement invisibles, et conçues pour produire un vacarme de tous les diables.

Ces maisons hantées nécessitaient toutefois quantité de travaux d’entretien et aussi des réparations. Par exemple, il pouvait arriver qu’un contact électrique soit défectueux et qu’une mise en scène ne s’anime pas. Ça pouvait aussi être un charriot qui cahotait durant le trajet ou encore des lumières de sortie d’urgence brûlées. Quoiqu’il en soit, une fois les lumières allumées l’intérieur de la maison hantée ressemblait parfois à un chantier et n’avait rien de bien effrayant. Ici et là des fils électriques, des portes d’accès, des coffres s’outils, extincteurs et autres se retrouvaient un peu partout. Nul besoin de les dissimuler car les visiteurs, plongés dans le noir, ne les voyaient pas. Certaines maisons comportaient même un atelier sur place où l’on pouvait effectuer tous les travaux requis. Des passages «secrets» permettaient aux employés de suivre les charriots afin de s’assurer que des gens ne débarquent pas durant le trajet ou de venir en aide à ceux qui restaient coincés suite à une défectuosité.

L’extérieur de ces maisons était dichotomique; Les côtés et l’arrière, souvent inaccessibles au public, étaient bien ordinaires et n’avaient rien de bien particulier. Seule la devanture avait une apparence d’épouvante. Celles-ci étaient souvent très élaborées. Outre des mannequins animés il se trouvait des systèmes d’éclairages complexes, sonorisation d’usage et décoration appropriée. Voici d’ailleurs quelques exemples types :



 



Plusieurs de ces maisons hantées étaient fabriquées sur place, sur mesure selon des spécifications précises propres aux propriétaires des parcs. Si l’espace était restreint et aussi pour des raisons de budget, elles pouvaient aussi être achetées toutes faites et livrées clé-en-main. Un marché de maisons hantées usagées permettait aussi de faire des économies substantielles puisque l’on pouvait se les procurer pour une fraction du prix d’une neuve.

La deuxième catégorie de maisons hantées est celle du type que l’on visite à pied. Celle-là est foncièrement différente de la précédente pour plusieurs raisons et les entrailles, on s’en doute, étaient assez différentes. Dans ce modèle les gens avancaient à leur rythme et de ce fait les mises en scènes ne pouvaient être des agencements boboche barbouillés de peinture fluo car les gens les voyaient plus longuement. Pour ce faire deux options s’offraient; la première était de construire des mises en scène élaborées utilisant des mannequins convaincants ou encore de faire appel à des gens costumés. C’était le cas du House of Hauntsà Gannanoque en Ontario. Toutefois, les employés étaient soumis à des codes de conduite très stricts. Un job de rêve? Voyons plutôt si c’était bien le cas.

D’abord les employés se voyaient confier des rôles bien définis et se devaient «de n’opérer» que dans les secteurs qui leurs étaient assignés. Il leur était également interdit de «sortir» du personnage et de fraterniser avec les visiteurs même si ce n’était pour dire qu’il faisait chaud sous le costume. Dans un même ordre d’idée les discussions entre employés étaient aussi interdites. Les costumes, même s’ils étaient fournis, étaient la responsabilité des employés quant au nettoyage. La lampe de poche, obligatoire, faisait partie intégrante de l’uniforme et ne devait être qu’utilisé qu’en cas d’urgence. Quant aux visiteurs, interdiction totale et formelle de leur toucher et ce, sous peine de renvoi. Aussi, comme ces maisons hantées opéraient selon des horaires précis les retards ne pouvaient être tolérés, pour des raisons évidentes.

L’autre aspect des coulisses est celui qui concerne la loi. Chaque maison hantée, peu importe son type, doit se conformer aux règlements municipaux en vigueur. Ça inclut les systèmes d’incendie, détecteurs de fumée, issues de secours clairement indiquées et avertissements clairs à la clientèle à risque; personnes avec des conditions cardiaques, sujettes aux crises de panique, agoraphobes et femmes enceintes.

Durant les années 60,70 et 80 il se trouvait deux de ces manèges à Montréal; la Maison Hantée du Parc Belmont, dont je vous ai déjà parlé ainsi que le Moulin de la Sorcière à La Ronde, tous deux de type à charriot. Ils ont chacun remporté un vif succès et les enfants se pressaient toujours pour aller y faire un tour. Ils n’existent plus ni l’un ni l’autre; le Parc Belmont a été fermé au début des années 80 et La Ronde a retiré le Moulin du site il y a de cela un certain temps. C’est un peu dommage dans le fond.

Aujourd’hui, et à moins que je ne me trompe, les maisons hantées les plus proches de Montréal se trouvent dans le secteur de Clifton Hill à Niagara Falls. Il se trouve là toute une petite brochette de ces attractions qui opèrent généralement toutes avec des employés costumés.









Le saviez-vous? Aux États-Unis on compte pas moins de 2,000 de ces établissements lesquels reçoivent en moyenne plus de 12 millions de visiteurs par an. Avec les billets d’entrée, évènements et marchandises diverses, l’industrie des attractions hantées est une affaire de plusieurs milliards de dollars.











Les décors de Scooby Doo

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La série originale de dessins animés Scooby-Doo (Hanna-Barbera 1969-71), malgré le fait que tous les épisodes soient très similaires, a connu un franc succès et la formule a été assez efficace pour qu’elle soit recopiée à de nombreuses reprises dans les années subséquentes.

Toutefois, produire une telle série à un rythme soutenu nécessitait une machine de production bien huilée. De l’écriture des ébauches jusqu’au scénario final il fallait produire l’animation, réaliser la trame sonore et enregistrer les différents dialogues. Parfois, pour économiser des sous, il pouvait arriver que l’on réutilise des segments déjà produits. Par exemple, si Shaggy et Scooby courent en fuyant, l’équipe n’avait pas besoin de refaire la séquence au complet puisqu’elle n’avait qu’à en utiliser une déjà faite. C’est une technique qui était couramment utilisée en animation traditionnelle. Même Disney en a fait bon usage. Pour les décors par contre c’était un peu différent parce que le contexte des épisodes variait grandement. Dans un épisode l’action pouvait se dérouler dans un centre de ski abandonné alors que dans un autre ça pouvait être une vieille manufacture, un hôtel décrépit ou un vieux manoir. Heureusement, l’équipe de production, alors sous la direction d’Iwao Takamoto, était particulièrement bien huilée et pouvait pondre rapidement des décors particulièrement bien fichus pour chaque épisode. Je vous présente donc aujourd’hui une petite sélection de ces décors.












































Le saviez-vous? Les noms des cinq personnages de la série sont Fred Herman Jones, Daphne Blake, Velma Dace Dinkley, Norville ‘Shaggy’ Rogers et Scoobert ‘Scooby’ Doo. 

The Munsters

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Aucune période dans l’histoire de la télévision n’a été aussi fertile que les années 60 quant à la quantité et la variété d’émission proposées. Outre les sitcoms traditionnels et shows de vedettes, on a exploré des concepts parfaitement nouveaux; des voyages dans le temps (The Time Tunnel), des explorations sous-marines (Voyage to The bottom of The Sea), des sorcières (Bewitched), des génies (I Dream of Jeannie), des mondes de géants (Land of the Giants), la science-fiction (Lost in Space, Star Trek), des aventures africaines (Tarzan, Daktari), de l’espionnage (Get Smart, The Man From U.N.C.L.E., Mission : Impossible), du western (Gunsmoke, Bonanza), du fantastique (The Outer Limits, The Twilight Zone), des aventuriers masqués (Batman, The Green Hornet), de la fantaisie (My Living Doll), pour n’en nommer que quelques-uns.

En 1964 le réseau ABC (American Broadcasting Company) lance la série The Addams Family, adaptée de la bande dessinée du même nom de Charles Addams. Afin de la concurrencer sur le même créneau, le réseau CBS (Columbia Broadcasting System) décide de créer sa propre série de «comédie d’horreur». L’idée n’est cependant pas nouvelle puisqu’elle a d’abord été initialement suggérée à Universal par Bob Clampett à la fin des années 40. Clampett est un animateur, producteur et réalisateur connu pour son travail avec Warner Bros pour les Looney Tuneset Merry Melodiesainsi que pour avoir créé les personnages du dessin animé Beanny and Cecil. Les choses en sont demeurées là, enfin, jusqu’au début des années 60 alors qu’une idée similaire à celle de Clampett est alors proposée par les scénaristes de Rocky & Bullwinkle, Allan Burns et Chris Hayward. L’idée fait son chemin jusqu’à deux autres scénaristes Norm Leibman et Ed Haas, lesquels pondent alors un script intitulé Love Thy Monster avec des personnages directement inspirés des fameux monstres de Universal et qui ont connu leurs heures de gloire dans les années 30 et 40; Frankenstein, Dracula, The Mummy, The Wolfman et Creature from the Black Lagoon.


À partir de là Liebman et Hass imaginent alors une famille de monstres qui habite une maison délabrée dans une banlieue imaginaire de Los Angeles mais, au lieu de terroriser tout le monde, ils vivent simplement comme tout le monde. Enfin, presque. Et c’est là tout ce qui fait la différence d’avec The Addams Family, laquelle ne met pas en scène des monstres mais bien des personnages excentriques ayant un sérieux penchant pour le sinistre et le macabre et qui se plaisent à être différents. Pour un temps certains bonzes sont convaincus qu’il faudrait en faire un dessin animé alors que d’autres penchent pour une série avec de vrais acteurs costumés. C’est cette dernière option qui sera éventuellement retenue. Maintenant que le concept de l’émission est conçu il ne reste qu’à procéder à la distribution des rôles.

Le patriarche de la famille Munster se prénomme Herman dont le look est directement calqué sur le Frankenstein de Karloff. Aucun danger quant aux droits d’auteurs quant à l’apparence puisque ceux-ci sont détenus par Universal qui produit la série. Le rôle a certaines exigences. Outre le physique il faut un acteur capable de jouer le caractère particulier d’Herman car bien qu’il soit à la tête de la famille il agit parfois comme un enfant et n’hésite pas à recourir à des crises de colère infantiles en tapant du pied et des mains. Il a bon cœur mais il est aussi naïf, ce qui l’empêche souvent de bien comprendre les situations et de percevoir les mauvaises intentions des gens. Très fort physiquement, il peut soulever des poids énormes et un coffre-fort reçu sur la tête ne l’affecte aucunement. Sa laideur fait aussi craquer les miroirs et se faire enfuir non seulement des gens mais aussi des choses inanimées comme des statues ou encore des animaux empaillés. Il faut donc un acteur de grande taille ayant assez de talent pour interpréter un «Frankenstein» drôle. Heureusement les producteurs n’ont pas à chercher longtemps et leur choix s’arrête sur Fred Gwynne, que l’on a pu voir entre autres dans la série policière Car 54, Where Are You? Non seulement Gwynne possède le talent mais à près de six pieds cinq pouces et un faciès tout à fait particulier, il est tout à fait taillé pour le rôle d’Herman.


L’épouse d’Herman s’appelle initialement Phoebe. Elle est aussi une femme au foyer (nous sommes dans les années 60 après tout). Elle est la matriarche de la famille mais également la voix de la raison, celle qui règle les problèmes et qui agit comme médiatrice lorsqu’il y a de la chicane dans la cabane. Phoebe est cependant dotée de tout un caractère et, bien qu’elle soit en amour avec son Herman, peut facilement se mettre en colère contre lui. Parmi ses tâches ménagères on peut mentionner répandre des ordures dans la maison et vaporiser de la poussière partout. On confie le rôle à la très jolie Joan Marshall que l’on avait alors pu voir dans différentes séries TV dont The Twilight Zone, Gunsmokeet plus tard Star Trek.


Le troisième personnage est celui de Grandpa, le père de Phoebe et vampire de son état. Il peut donc à loisir se changer en loup ou en chauve-souris. Son passe-temps favori est d’inventer toutes sortes de bidules dans le donjon qui se trouve au sous-sol de la résidence familiale. Même s’il est considéré comme le plus avisé de la famille il a un caractère sarcastique doublé d’une tête de mule redoutable. Il n’hésitera d’ailleurs aucunement à bouder pour démontrer son mécontentement. Pour jouer ce rôle les producteurs choisissent Al Lewis, un vétéran du vaudeville et du burlesque qui a joué à de nombreuses reprises sur Broadway. À la télé on l’a aussi vu dans Car 54, Where Are You? où Lewis et Gwynne s’étaient liés d’une grande amitié. 


Herman et Phoebe sont les heureux parents d’Eddie qui lui, est un loup-garou quoiqu’il démontre à certains moments des caractéristiques de vampire. Il dort dans un tiroir et son toutou, Woof-Woof, ressemble beaucoup au loup-garou interprété par Lon Chaney jr. Il va à l’école primaire et malgré son apparence et son costume de petit Lord Flaunteroy, rien ne le distingue des autres écoliers à part qu’il soit relativement tannant. Pour le rôle d’Eddie le choix original était Billy Mumy (Lost in Space) mais ses parents n’ont pas approuvé les longues séances de maquillage auquel il aurait dû se soumettre quotidiennement. Mumy est toutefois apparu dans un épisode; Come back, Little Googie. Le rôle d’Eddie est allé à Nate «Happy» Derman, lequel a joué dans d’autres séries télé comme Mister Edet The Beverly Hillbillies.


Le dernier personnage et non le moindre est Marilyn, la nièce de Phoebe. Elle demeure avec les Munster pendant qu’elle étudie au collège et sa grande particularité vient du fait est qu’elle est la seule de la famille à ne pas avoir une apparence de ghoule; par conséquent, selon les standards de beauté de la famille Munster, elle est considérée comme laide et non-attirante. Conséquemment ils la voient comme affligée et la traitent avec douceur et amour. Elle ne peut avoir d’amoureux parce que tous ceux qu’elle ramène à la maison s’enfuient de frayeur en voyant Herman, Grandpa et Phoebe. Elle n’est pas, outre-mesure, décontenancée ou horrifiée par l’apparence de la maison, des recettes putrides de Lily et croit sincèrement que tout ce qui l’entoure est parfaitement normal. Pour jouer le rôle de Marilyn on choisit une jeune actrice du nom de Beverley Owen qui a joué, entre autres choses, dans le téléroman-savonAs The World Turns. Pour les besoins du personnage par contre on l’affuble d’une perruque blonde.


Alors, voilà pour les personnages et la distribution des rôles. Tout ça est bien beau mais encore faut-il vendre la série. Pour cela on s’affaire à tourner ce que l’on appelle une émission-pilote afin d’évaluer toute la patente. Une émission-pilote est généralement un épisode complet qui n’est pas spécifiquement destinée à la diffusion publique mais bien souvent aux exécutifs d’un réseau dans le but de vendre la série et de jauger son succès potentiel. Sa durée est plus courte et on s’arrange pour mettre en scène les éléments essentiels qui donnent une idée générale du produit. Certains pilotes, une fois acceptés, sont alors réédités afin de pouvoir être diffusés. Et, comme c’est souvent le cas, de nombreuses modifications sont apportées parfois aux scénarios, aux contextes, aux décors ou encore aux personnages eux-mêmes. C’est le cas pour The Munsters dont voici la séquence d’introduction originale.



L’émission-pilote est bien reçue et CBS donne le feu vert pour la production, laquelle sera assurée par Joe Connelly et Bob Mosher, bien connus avoir créé Leave it to Beaver. Par contre on décide d’apporter certains changements importants. En premier lieu on estime que le personnage de Joan Marshall, Phoebe, ressemble trop à Morticia Addams de la série The Addams Family.Phoebe devient donc Lily mais plutôt que de simplement changer le costume et le maquillage de Joan Marshall les exécutifs de CBS décident de confier le rôle à Yvonne DeCarlo, une actrice ayant connu une carrière florissante dans les années 40 et 50, entre autres pour son rôle de Sephora dans The Ten Commandements. On en profite également pour changer le costume, passant d’une longue robe noire à une autre, claire avec des motifs rappelant une toile d’araignée. Al Lewis et Fred Gwynne ont tous deux protesté contre l’arrivée d’Yvonne De Carlo mais ont plus tard changé leur fusil d’épaule en admettant que De Carlo avait un grand talent pour la comédie. Fait intéressant, même s’il jouait le père de Lily, Al Lewis n’était en fait qu’un an plus vieux qu’Yvonne De Carlo.


On estime aussi que le personnage d’Eddie est trop garnement détestable. On décide d’en faire un gamin agréable et obéissant. On évacue Happy Derman pour le remplacer par Butch Patrick, lequel en est à ses premières armes comme acteur.


La série débute le 24 septembre 1964. À ce moment, le contexte et les personnalités sont établies plus solidement. Outre les changements mentionnés plus haut, le contexte de la série demeure essentiellement le même. Voyons maintenant la séquence d'introduction officielle de l’émission comparativement avec celle du pilote. On pourra noter qu'elle est mieux chorégraphiée, qu'il n'y a aucun temps mort entre l’arrivée des personnages et que la musique s'inscrit beaucoup mieux dans le contexte «lugubre» de l'émission. Si vous y voyez une certaine ressemblance avec la séquence d’ouverture de l’émission The Donna Reed Showc’est qu’on a tout simplement décidé de parodier.



On avait initialement conçu The Munsterspour être diffusée en couleurs mais ultimement on a choisi d’y aller avec le noir et blanc. Les producteurs étaient convaincus que la version en couleurs ferait peur aux enfants quoique le véritable motif en fût un d’ordre monétaire; en filmant en noir et blanc plutôt qu’en couleurs on économisait $10,000 par épisode. Durant la production de la première saison on a aussi apporté d’autres changements, notamment en ce qui concerne le maquillage des acteurs. La figure d’Herman a été élargie via une nouvelle prothèse, ceci afin de lui donner un air d’andouille plus prononcé. Gwynne a aussi remanié quelque peu l’interprétation de son personnage pour le rendre plus comique, comme le faire bégayer à la Porky Pig lorsqu’il est en colère. On ajoute aussi un personnage secondaire, le corbeau, qui niche dans l’horloge. La voix de l’oiseau, qui cite souvent Shakespeare (nevermore!) n’était autre que celle de Mel Blanc, qui n’a malheureusement pas été crédité. À quelques occasions c’était Bob Hastings qui jouait le rôle. Quelques autres membres de la famille vont faire certaines apparitions dont oncle Gilbert, qui se trouve à n’être nul autre que la bibitte du film Creature from the Black Lagoon. Une autre personnage, unique lui aussi, est le dragon Spot, qui vit sous l’escalier.




Parmi les éléments tout à fait inédits de l’émission, on peut noter deux voitures très distinctes et résolument originales soit la Drag-U-La (un cercueil roulant) ainsi que le Munster Koach. Les voitures ont été construites par le légendaire George Barris, connu pour avoir aussi construit la fameuse Batmobile (1966).



D’autre part il a souvent été mention, à tort, que Lily et Herman ont été le premier couple à être vus à la télévision en train de partager un lit. En réalité cette «distinction» revient à l’émission Mary Kay and Johnny durant un épisode diffusé en 1947. Les deux acteurs jouant le couple étaient toutefois mariés dans la vraie vie. Le premier couple non-marié à apparaître à la télé dans le même lit a été celui de Samantha et Darrin dans la série Bewitched en 1964. En dessins animés cet honneur revient à Délima et Fred Flintstone.





Pause pendant le tournage de la première saison. On y voit Beverley Owen qui tricote, Fred Gwynne perdu dans ses pensées et Yvonne De Carlo qui s'entretient avec une assistante.

Durant la fameuse parade Macy's à New York. Gwynne a plus tard avoué avoir prit quelques verres avant le départ parce qu'il considérait qu'être un brin pompette était le seul moyen d'envoyer la main aux enfants durant tout le long du trajet.

Gwynne et Lewis après une longue journée de tournage. Les deux acteurs étaient de grands amis hors des plateaux. 

Durant un épisode loufoque, Herman se fait frapper par la foudre, ce qui a pour conséquence de lui donner une apparence... normale, à son grand effroi!

La série a connu assez de succès pour que CBS commande une seconde saison. Par contre Beverley Owen n’était pas heureuse avec son rôle et elle a alors demandé aux producteurs d’annuler son contrat, ce que Universal a accepté. Par contre on ne pouvait pas trop tarder à trouver une remplaçante. C’est finalement Pat Priest qui a obtenu le rôle. On lui a fait passer une audition un mercredi, les producteurs l’ont appelé le vendredi pour signer le contrat alors que le tournage de la seconde saison s’est amorcé le lundi suivant.


Par contre le départ d’Owen a obligé à les producteurs refaire toute la séquence d’introduction originale de l’émission puisqu’elle avait été tournée en une seule séquence avec Beverley Owen. On en a profité pour non seulement refaire la dynamique mais aussi pour utiliser une nouvelle version, plus rock, de la chanson-thème qui avait été composée par Jack Marshall.



Malheureusement CBS a décidé de ne pas renouveler pour une troisième saison. Cette décision est largement attribuée à l’immense succès de la série Batman, du réseau concurrent ABC et laquelle était en couleurs. Mais comme c’est souvent le cas pour d’autres émissions, The Munsters ont gagné en popularité lorsque la série a été reprise par différentes stations de télévision pour être diffusée de nouveau. On aura tout de même tourné un film, Munster, go Home, en couleurs mais cette fois avec Debbie Watson dans le rôle de Marilyn, une décision de Universal qui est loin d’avoir plu à Pat Priest.



Les Munsters sont toutefois revenus, en 1981 soit quinze ans plus tard pour un téléfilm intitulé The Munster’s Revenge où le propriétaire d’un musée de cire utilise des robots à l’image de Herman et Grandpa pour voler des antiquités égyptiennes. Gwynne, Lewis et De Carlo ont repris leurs rôles respectifs mais ceux d’Eddie et Marilyn ont été respectivement joué par K.C. Martel et Jo McDonnell.


Prouvant une fois de plus que Hollywood peine à concevoir de nouvelles choses, on a décidé de tourner, en 1988, un remake des Munsters avec une nouvelle série appelée The Munsters Todayet cette fois avec une toute nouvelle brochette d’acteurs. Cette série a duré trois saisons et les avis ont été très partagés. Plusieurs ont manifesté leur déception non pas à cause des acteurs qui tentaient de tirer leur épingle du jeu mais bien parce que la magie n’était plus là.

Non.

Parce que les concepteurs n’ont plus une seule once d’imagination, on a déterré de nouveau les Munsters en 2012 avec un projet de série télé intitulé Mockingbird Lane. Au niveau du concept on a complètement évacué les costumes et les maquillages qui avaient contribué au charme de l’émission originale. Le personnage de Herman n’avait plus rien du Herman original et ressemblait plutôt à une personne normale hormis quelques cicatrices. L’ensemble s’est avéré extraordinairement mal cousu et NBC a finalement décidé de ne pas donner le feu vert.


Au moment d’écrire ceci il ne reste que trois des acteurs de la série qui sont encore parmi nous soit Beverley Owens, Pat Priest et Butch Patrick. Fred Gwynne (Herman) est décédé le 2 juillet 1993 des suites d’un cancer du pancréas. Al Lewis quant à lui est mort de causes naturelles le 3 février 2006 mais il avait connu de sérieux problèmes de santé qui avaient nécessité une angioplastie ainsi que l’amputation d’une jambe. Gwynne et Lewis étaient reconnus pour fumer comme de véritables cheminées. Yvonne De Carlo est décédée quant à elle de causes naturelles le 8 janvier 2007 à l’âge de 84 ans. Elle avait préalablement été traitéepour des problèmescardiaques.


Al Lewis et Fred Gwynne à la fin des années 80. 

Fred Gwynne dans l'un de ses derniers rôles; celui du juge Haller dans le film My Cousin Vinny (1992).


Beverley Owen, il y a de cela quelques années. 

Butch Patrick et Pat Priest durant une convention dédiée aux Munsters.



Le saviez-vous? Le costume de Fred Gwynne était très lourd et aussi très chaud, ce qui le faisait transpirer abondamment au point où il avait perdu beaucoup de poids. La prothèse qu’il portait à la tête, mise en place avec de gros élastiques, lui a valu de redoutables céphalées ainsi que des douleurs cervicales qui ont perduré pendant de nombreuses années.


Maison Louis-Joseph Forget

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On dit souvent, à tort, que les hautes sphères de la finance et de la richesse étaient jadis uniquement l’affaire des anglophones et des écossais, qu’il s’agissait d’une sorte de club hermétique qui ne laissait filtrer aucun francophone.

C’est évidemment faux.

Pour parvenir au succès financier ce qu’il fallait n’était pas de parler anglais mais bien d’avoir de la volonté et de ne pas avoir peur de se retrousser les manches pour travailler fort. À titre d’exemple, Donald Alexander Smith, devenu Lord Strathcona, n’est arrivé ici qu’avec le change dans sa poche. Son cousin, George Stephen, devenu Lord Mount Stephen, n’est pas débarqué non plus ici les poches pleines. Il a passé de longues soirées à étudier des volumes sur les finances l’art bancaire. Ce ne sont là que deux exemples parmi tant d’autres. Or qu’est-ce qui empêchait un Canadien-Français de connaître le succès?

Rien.

La recette était la même. Et cette recette, Louis-Joseph Forget l’a bien comprise. Le personnage n’est pas né d’une famille riche du Golden Square Mile mais bien dans une famille d’agriculteurs de Terrebonne en 1853. Il aurait pu enfiler la salopette et manier de la bâche mais il a préféré s’instruire au collège Masson. Il a trimé dur et après sa graduation il est allé travailler pour le compte de Thomas Caverhill, courtier en valeurs mobilières. À force de travailler sans compter les heures Louis-Joseph Forget a amassé une quantité de sous assez importante pour lui permettre de fonder, dès 1876, sa propre maison de courtage.


En 1890 la compagnie de Forget est l’une des plus importantes au pays. Notez bien l’utilisation du mot «pays» et non »quartier», «ville» ou même «province». Deux ans plus tard il prend les rênes de la Montreal Street Railway à titre de président et supervise dès lors l’électrification du réseau de tramways, travail qui sera complété en 1895. L’année suivante Forget est nommé sénateur et en plus de ce travail il chapeaute la fusion des compagnies énergétiques qui formeront en 1900 la Montreal Light, Heat & Power, l’ancêtre d’Hydro-Québec. Toujours en 1900 il est élu au conseil d’administration du Canadien Pacifique, le premier francophone à accéder à la table d’une des plus importantes compagnies canadiennes. Tout ça parce que le bonhomme n’a pas eu peur de se relever les manches.Évidemment Forget a pu amasser une fortune assez considérable et c’est avec cet argent qu’il s’est fait construire une splendide résidence sur la rue Sherbrooke, pif-poil au milieu d’autres résidences cossues du secteur. Le terrain est acquis en 1882 et les plans confiés à l’architecte Maurice Perreault, à qui l’on doit, entre autres, le Monument national sur St-Laurent qu’il a réalisé avec son partenaire Alphonse Ménard. La maison fait largement usage de pierre de taille avec un escalier imposant flanqué de rampes en fer forgé et que je vous propose aujourd’hui avec cette photo prise l’été dernier. Fort heureusement la résidence a été classé monument historique en 1974 et se trouve donc protégée. Dommage que l’on n’ait pas pu en faire autant avec d’autres de ces belles demeures, comme celle de William Van Horne.





Le saviez-vous? C’est le 21 septembre 1892 qu’est apparu le premier tramway électrique à Montréal; le Rocket, surnommé ainsi parce qu’il allait légèrement plus vite qu’un picouille flegmatique. On peut d’ailleurs l’admirer (le tramway, pas la picouille) à Exporail. 

Cafetière Corning

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Intéressante découverte également que cette autre cafetière, Corning Ware cette fois, et d’une capacité de neuf tasses (modèle P-119 au catalogue de la compagnie). Ce sont ces produits-là qui intéressent le plus les collectionneurs. Après une inspection sommaire j’ai facilement pu me rendre compte que cette cafetière n’a à peu près jamais servi, les marques d’usure étant pratiquement inexistantes. Sachant que se sont là des pièces souvent convoitées, pas besoin de dire que je l’ai jalousement gardée dans mes bras jusqu’à ce j’arrive à la caisse.


Par contre, pour ce qui est de l’utiliser, c’est une autre histoire, et voici pourquoi. Les premiers modèles arborant le fameux motif, soit le P-108 (8 tasses) et le P-106 (6 tasses) sont apparus en 1959. Ces cafetières étaient fabriquées avec un matériau appelé pyrocéram, soit un verre semi-cristallisé très résistant développée par la compagnie quelques années plus tôt. L’on s’était rendu compte que même s’il était surchauffé ce verre ne cassait pas s’il était échappé au sol. Au fil des années qui ont suivi le matériau a été utilisé à des températures allant jusqu’à 100 degrés Celsius. Par contre, et voilà quelque chose que bien des ménagères de l’époque ont constatés, c’est que cogner ces cafetières à répétition dans les éviers de fonte émaillée, très répandus dans le temps, pouvait créer de petites ébréchures. Mise au courant de ces problèmes, Corning a donc choisi de retirer en 1960 le P-108 du marché pour le remplacer par un nouveau modèle de 9 tasses, le P-119. Le P-106 quant à lui ne sera remplacé (par le P-116) qu’en 1962. Bon, alors c’était quoi la différence? C’est tout simplement que l’on avait décidé de doter la cafetière d’un rebord en acier inoxydable, éliminant ainsi les risques d’écaillage.

Maintenant, la première version était munie d’une poignée tenue en place avec un col maintenu par des vis. Souvent il arrivait que l’embout de plastique les recouvrant se détache. Corning a donc conçu une deuxième version où la poignée était moulée d’une pièce et fixée au col d’acier inoxydable avant d’être assemblée au pot.

Quoiqu’il en soit, Corning a vendu approximativement quelque chose comme 18 millions de ces cafetières, tous modèles confondus. Malheureusement, et malgré le nouveau design des poignées, il est arrivé des accidents où lesdites poignées se détachaient subitement du pot, menant ainsi à des cas, on le devine, de bains de café brûlant. Chez Corning on a recensé environ 7000 cas de séparation ayant mené à 1250 blessures diverses, ce qui veut dire 0.7 blessures par 10,000 cafetières vendues. Conséquemment, Corning Glass Works ainsi que l’US Consumer Product Safety Commission ont annoncé, en 1979, leur intention de retirer du marché toutes les cafetières affectées par ce problème.

Le P-119, dont j’ai fait l’acquisition, fait malheureusement partie du lot qui a été rappelé et bien que la poignée semble très solide je n’ai pas l’intention de l’utiliser autrement que comme pièce décorative. Au besoin je peux toujours compter sur mon autre cafetière, plus rustique celle-là mais tout aussi efficace.

Pour les gens qui auraient de ces cafetières Corning Ware et qui les utilisent peut-être encore, je vous suggère ce site, lequel identifie clairement les différents modèles ainsi que ceux qui ont fait l’objet d’un rappel.




Le saviez-vous? Le motif, facilement reconnaissable, est celui des fleurs bleues, désigné en anglais sous le terme «Cornflower». Il a été conçu par Joseph Blaum, un artiste de l’agence de publicité Charles Brunelle basé à Hartford au Connecticut. Le motif «Cornflower» est demeuré pendant trois décennies l’emblème et la marque de commerce de Corning.

verticalis II

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Nous voilà très exactement au pied de l’édifice Lewis dans le Vieux-Montréal. C’est à l’angle des rues St-Jean et de l’Hôpital pour être diantrement plus précis (ou pour les ceuzes qui veulent aller voir de visu sur place). De par le soleil on peut tout de suite voir que j’ai pris cette photo dans l’avant-midi et j’ai fait un peu exprès de décentrer la photo pour donner davantage d’espace au côté éclairé.

Cette bâtisse-là a été construite en 1912 par la Lewis Building Company qui a ensuite loué les espaces à différents locataires, lesquels sont arrivés l’année suivante. On nage ici dans le style gothique néo-Tudor et on doit les plans à l’architecte Kenneth Guscotte Rea à qui l’on doit d’autres bâtiments dont l’usine de Coca-Cola sur Bellechasse, des banques ainsi que des résidences dans le Golden Square Mile, entre autres.

L’édifice compte dix étage, pas plus parce que c’est la limite qui est imposée par la ville de Montréal à l’époque. On va changer ça 1920 mais pour le moment c’est dix. Guscotte Rea va tout de même s’amuser à insérer des créatures grimaçantes ici et là ainsi que des gargouilles en haut complètement mais que l’on ne peut distinguer ici.

En 1912 le premier ministre du Canada est Robert Borden, le premier ministre du Québec Lomer Gouin et le maire de Montréal Louis-Arsène Lavallée. 1912 c’est évidemment l’année du terrible naufrage du Titanic en avril mais en juin ce sont le gens de Chicoutimi qui vivent un drame puisqu’un incendie dévastateur détruit la cathédrale, le séminaire, le château Saguenay et plusieurs maisons. Le fait français en prend aussi pour son rhume en 1912, d’abord au Manitoba où le territoire est agrandi mais Borden ne garantit aucun droit aux francophones de ce secteur. En Ontario le gouvernement de la province s’arrange pour que toutes les écoles soient sous la gouverne d’inspecteurs anglo-protestants en plus de n’autoriser qu’une seule heure de français par jour. En décembre le prince Arthur inaugure le nouveau bâtiment de l’Art Association of Montreal au 1379 de la rue Sherbrooke. L’œuvre des architectes Edward et William Maxwell deviendra plus tard le Musée des Beaux-Arts de Montréal.




Le saviez-vous? La devanture du musée devait être agrémentée de deux grands bas-reliefs mais qui n’ont pu jamais être installés puisque ceux-ci avaient été faits en Angleterre et embarqués à bord… du Titanic. Reposant toujours au fond de l’Atlantique les bas-reliefs actuels en sont de remplacement.  

tene laterem

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Mur de brique d’une maison de style ouvrier, quelque part dans les joyeux méandres du mile-end où j’aime tant me perdre. On a affaire ici à un bâtiment vraisemblablement construit vers la fin du 19è siècle, ce qui est visible par la brique commune qui montre quelque peu son âge. Quelques réparations dans la maçonnerie sont cependant visibles et c’est bien normal. La vibration causée par le passage de véhicules est connu pour affecter la structure des bâtiments, tout comme les polluants atmosphériques et les côtés exposés au vent et au soleil sont bien entendu plus susceptibles d'être affectés. Dans d'autres cas c'est le sol lui-même qui peut être en cause. Les racines d'arbres, à proximité, peuvent se faire dessécher le sol majoritairement argileux qu'on retrouve partout en ville. Cet assèchement affecte par conséquent la stabilité. Toutefois, à l'époque où cette maison a été construite, l'utilisation d'éléments isolants n'était pas de rigueur ce qui pouvait affecter la structure.
 
Avant le grand incendie de 1852 il n'était pas obligatoire de construire des bâtiments avec de la brique, le bois était encore le matériau de choix, mais ce l'est devenu par la suite. L'interdiction d'utiliser le bois a d'abord touchée la ville elle-même mais pas les villages éparpillés sur l'île, ce qui a évidemment changé lorsque ces villages ont été successivement annexés à Montréal au fil des ans. La brique était peu coûteuse et se voulait une alternative à la pierre de taille, trop coûteuse pour plusieurs.

Il est intéressant ici de noter les lisses taillées directement dans la pierre, la même dont on se servait dans le temps pour fabriquer les bordures de trottoir. À l’étage inférieur on remarque des arcs en brique tout simples alors qu’à l’étage supérieur on a préféré utiliser des linteaux en pierre artificielle. Les cadres quant eux, s’ils sont fort probablement aujourd'hui’hui en aluminium, étaient autrefois en bois. Cette brique, comme je l'ai mentionné plus haut, est dite commune mais il s'en trouvait d'autres variétés, comme la brique vernissée par exemple. 



Le saviez-vous? Lors d’un voyage sur l’île de Montréal en 1611 Samuel de Champlain a presqu’immédiatement noté le potentiel du terrain pour fabriquer de la brique; «…quantité de prairies de très bonne terre grasse à potier tant pour bricque que pour bastir.»1


1 : Œuvres de Champlain, par l’abbé Charles-Honoré Laverdière. 

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Magnifique entrée d’immeuble que celle-ci, dénichée dans l’ouest de la ville. L’architecture est très intéressante de par son apparence qui emprunte aux anciens châteaux d’Europe. Ici on semble avoir fait largement usage de pierre artificielle pour l’ensemble des composantes; des colonnes baguées à l’arc au-dessus de la porte qui semble un mélange intéressant d’arc en anse de panier et d’arc Tudor. Les bas-reliefs plus haut aussi qui eux semblent tirer sur l’architecture romane. Toutefois, cette pierre partage une caractéristique avec le calcaire soit celle de s’user au gré des éléments. Quant aux portes de bois aux vitres à motifs gravés et poignées de cuivre, elles assurent une durabilité et ajoutent une touche d’élégance certaine.

Le saviez-vous? Si les Chinois et les Égyptiens utilisaient des mortiers à base de chaux les Romains ont été les premiers, dès le 1er siècle, à utiliser des cendres volcaniques afin de permettre au ciment de «prendre» sous l’eau. La technique a été perdue pendant des centaines d’années avant d’être «redécouverte» à la fin du 18è siècle.

Frigidaire en 1959

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1949. La Seconde guerre est terminée depuis quatre et l’économie de guerre est lentement remplacée par une économie de paix. L’époque des privations et des coupons, qui limitait la nourriture, les matériaux de construction, l’essence et bien d’autres choses, est belle et bien terminée. Une des conséquences de ce changement est que de plus en plus de ménages peuvent alors se permettre des biens de consommation auparavant trop dispendieux pour eux. Parmi ces biens on note les électroménagers comme ceux que nous présente aujourd’hui General Motors dans cette pub parue en avril 1949.

Frigidaire est une marque de commerce qui non seulement existe encore mais qui s’est tellement bien établie qu’on en est venu à appeler ainsi n'importe quel réfrigérateur qu'il soit un Frigidaire véritable, un Bélanger, un Roy, un Westinghouse, un Coldspot ou autre. Ainsi, les gens s’achetaient un frigidaire. Ils mettaient la nourriture dans le frigidaire. Ils faisaient venir un réparateur parce que le frigidaire était brisé. Les clés tant cherchées se trouvaient sur le dessus du frigidaire. Le mot est tellement entré dans le langage populaire qu’on l’a même abrévié pour… frigo. Et pas seulement ici! En Australie et aux États-Unis il est désigné comme «fridge», aux Philippines on utilise «pridyider» alors qu’en Hongrie c’est plutôt «fridzsider». La marque de commerce se trouve parmi d’autres qui se sont lexicalisées au fil des ans. Les Écureuils pourraient vous en dire plus à ce sujet.

Quant au poêle, d’une largeur de 40 pouces, il ne pouvait évidemment qu’être installé là où l’espace le permettait. Aujourd’hui le standard est plutôt de 30 pouces. L’utilisation de l’électricité présentait des avantages indéniables sur le gaz comme un prix d’achat moins élevé ainsi qu’une surface de cuisson plus facile à nettoyer. Aussi, les éléments de cuisson assuraient une meilleure stabilité quant aux chaudrons et cafetières. La mise en marche ou d’arrêt se faisait en tournant simplement une roulette et une distribution plus égale de la chaleur permettait une meilleure cuisson. De plus, on éliminait les dangers que posait l’utilisation du gaz et des fuites potentielles, lesquelles pouvaient facilement et rapidement empoisonner une maison au complet. Sans compter que le gaz a longtemps été la cause principale des incendies domestiques.Les quelques inconvénients se limitaient au fait que le poêle ne refroidissait pas aussi rapidement qu’une poêle au gaz et il pouvait faire «sauter» les fusibles. 

Et combien coûtait un réfrigérateur en 1949? La moyenne se situait autour de $250 mais la plupart des détaillants offraient des possibilités de versements minimes en retour d’un paiement initial. Dans la publicité d’en-dessous pour le compte de J.R. Castagner, il suffit d’un acompte de $40 avec des versements mensuels de $10. Le tout sans intérêt.



En 1949 le premier ministre du Canada est Louis St-Laurent, le premier ministre du Québec est Maurice Duplessis et le maire de Québec, Lucien-Hubert Borne. 1949 est l’année de la fameuse «grève de l’amiante» qui a opposé les mineurs d’Asbestos et Thetford Mines aux employeurs. Les demandes des travailleurs, parfaitement raisonnables, se cognaient à une fin de non-recevoir. Pour faire avancer les choses, les travailleurs se sont alors mis en grève, quelque chose d’assez rare à l’époque. Cette grève n’a pas manqué de mettre le feu au tuyau d’échappement de Duplessis mais ce dernier était épaulé par le tout-puissant clergé et de ce fait, gloussait comme un dindon. Il s’est cependant étouffé dans son ricanement lorsqu’il a entendu monseigneur Joseph Charbonneau, archevêque de Montréal, prendre ouvertement position pour les grévistes. Malgré le fait que les choses ont rué dans les brancards, le conflit a finit par se régler et a marqué le Québec comme étant l’un des premiers pas vers la révolution tranquille. Et justement le clergé va, en 1950, en laisser une empreinte de pas dans l’arrière-train de monseigneur Charbonneau à cause de sa prise de position pro-ouvrière durant le conflit de l’amiante. Il va être ipso-facto remplacé par Paul-Émile Léger. Côté divertissement, et qui donne des pustules à monseigneur Léger, y’a toujours la sémillante Lili St-Cyr qui se déhanche langoureusement au Gayety et dont les spectacles élaborés font courir les foules. Pour les autres, moins porté sur la chose burlesque, y’a toujours Un homme et son péché qui est présenté au cinéma, il s'agit du premier film tiré du roman de Claude-Henri Grignon et qui fut publié pour la première fois en 1933.



Saviez-vous ça vous autres? On sait pu oussé qu’on a mis l’Kodak©. On a pensé que y’était dans l’armoire à côté d’la boîte de Kleenex© pis de Q-Tips© mais comme c’était pas l’cas on s’est dit qu’il pouvait être quelque part su’l Frigidaire© avec le Thermos© pis l’rouleau de Scotch-Tape©.  

Galactic Funk

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1977 c’est l’année Star Wars mais aussi celle de Saturday Night Fever, deux films qui ont connu leur lot de succès. Accessoirement les trames sonores qui en ont été tirées, ont été aussi très populaires. Puis, la même année, un type du nom de Meco Monardo a eu l’idée de mêler les deux genres, soit d’interpréter la composition de Star Wars par John Williams à la sauce disco, un peu comme Electric Moog Orchestra et dont je garde un souvenir quelque peu amer. Meco propose l’idée à Neil Bogart alors chez Casablanca Records mais rien ne bouge, enfin, jusqu’à ce que Star Wars ainsi que sa trame sonore connaissent un très grand succès. Meco et sa bande de joyeux drilles accouchent d’un disque qui est rapidement devenu très populaire et qui s’est même classé en tête du Billboard Hot 100, le 1er octobre 1977. L’album est devenu une sorte de petite légende musicale en soi qui trouve encore preneur aujourd’hui soit en version CD ou originale sur vinyle. 


La face A comporte les pièces tirées de Star Wars alors que sur la face B il s’agit de trois tounes appelées respectivement Other, Galactic etFun. La pochette de l’album quant à elle est parfaitement hystérique avec ses deux personnages se tamponnant le cul en dansant n’a jamais manqué de me faire sourire avec son style très pop-rétro-futuriste tiré tout droit des films de série Z de science-fiction des années 50 agrémenté de airbrush si caractéristique de la fin des années 70. Chose impensable aujourd’hui, Meco n’a jamais contacté John Williams pour la production du disque et ce dernier n’en savait absolument rien mais alors là rien du tout. Il a fini par apprendre et même par écouter la version de Meco, de façon appréhensive, on s’en doute bien. Mais finalement Williams a apprécié et a crédité Meco pour avoir rendu la musique symphonique plus populaire. Et pour vous donner une idée, voici un petit extrait.





Le saviez-vous? Saturday Night Fever, tant le film que la bande sonore, a beau avoir été populaire, il n’en demeure pas moins qu’en 1977 le disco était un genre musical qui avait énormément perdu en popularité et qui approchait la fin. 

turri

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Tenez, voilà une petite coquetterie architecturale de Montréal que j’aime bien; la tourelle. Cette inspiration nous provient directement des châteaux-forts de l’époque médiévale quoique la variante moderne n’ait absolument rien à voir avec l’originale, bien entendu. 

Les tourelles sont apparues vers 1870, timidement d’abord et se sont multipliées par la suite pour connaître leur apogée vers 1885. Cet élément décoratif a été accompagné d’autres coquetteries architecturales comme les pignons et cheminées décoratives. Les tourelles comportaient des variantes intéressantes qui allaient, bien entendu, avec les moyens financiers desdits propriétaires. Certaines tourelles étaient assez grandes pour pouvoir y aménager une pièce avec fenêtres alors que d’autres ne faisaient que chapeauter le coin de la maison, comme c’est le cas ici.


Elles étaient majoritairement fabriquées en bois par des menuisiers puis recouvertes soit de fer blanc, d’ardoise ou possiblement un autre matériau. Les tourelles étaient ensuite peintes aux goûts des propriétaires, parfois de couleurs vives ou tout simplement en argent. Malheureusement il arrive encore trop souvent lors de rénovations que des tourelles soient carrément démolies car elles ne cadrent plus avec les nouvelles lignes architecturales, ce qui est bien dommage. Les tours et tourelles font partie intégrante de l’architecture des bâtiments où on les trouve. Les enlever n’est jamais recommandé parce que leur retrait créé non seulement une certaine confusion. Aussi, les nouveaux genres «à la mode» sont malheureusement trop souvent éphémères.




Le saviez-vous? Autrefois les tourelles étaient appelées «poivrières» et leur fonction était de permettre la surveillance des environs immédiats et une variante portait le nom d’échauguette.  

Les crayons feutre Buffalo

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Voilà le printemps qui s’amène et de là, on voit finalement la fin des classes. Dehors la neige a complètement disparue et la température s’élève peu à peu. C’est un samedi matin d’avril et la météo prévoit une journée ensoleillée avec une température fraîche mais confortable. Je termine mon bol de Count Chocula, mon troisième, et le termine rapidement parce que je piaffe de descendre dans le garage et sortir ma bicyclette pour la première fois de l’année. Je m’habille à toute vitesse mais y’a un truc qui m’échappe; de soleil dehors, y’en avait pas. Le ciel était tout gris et c’est seulement lorsque je me suis collé le nez à la fenêtre que je me suis rendu compte qu’il pleuvait tout plein. Bon, ben il semble que ma première promenade sera reportée. Heureusement je suis un enfant parfaitement incapable de s’ennuyer et je réoriente donc mon programme du jour en conséquence.

Dans ma tête se bousculent les possibilités; faire des vaisseaux spatiaux avec mes Lego en écoutant des cartoons à la télé, m’occuper de ce modèle réduit qui n’attend, inventer de nouvelles aventures avec mes figurines GI Joe, Steve Austin, Big Jim et du prof Bergman, faire des courses d’élimination entre mes voitures Matchboxet Hot Wheels. Et ce ne sont là que les choses auxquelles j’ai pensé durant les trois premières secondes. Finalement j’ai opté pour appeler l’ami Daniel, celui qui m’avait montré à bien assembler les modèles-réduits. Une demi-heure plus tard nous étions installés dans sa cuisine, bien attablés avec une provision de feuilles de papier ainsi que nos magnifiques ensembles de crayons feutre Buffalo, tous alignés dans une belle boîte en métal ornée d’une reproduction du Déjeuner des canotiers, de Renoir. De vulgaires crayons de cire? Surtout pas! Là, au son d’une versiondisco de Star Wars (Meco) qui jouait de par de petits haut-parleurs dans la cuisine, on barbouillait pendant des heures des scènes du film qui venait tout juste de sortir. La séance se terminait lorsque la mère de Daniel en avait raz les oreilles d’entendre la fameuse toune de la cantine ad repetitio.






Comme on peut le voir la présentation était tout de même élégante, avec une description des différentes couleurs ainsi qu’un petit guide imprimé à même le couvercle de la boîte. Il existait aussi un autre format de boîte, plus petit celui-là, mais décoré d’une autre peinture, L’homme au casque d’or, autrefois attribuée à Rembrandt mais dernièrement considérée comme ayant été réalisée par un élève ou un suiveur. Ces crayons feutre-là, je m’en souviens très bien, étaient assez populaires et à peu près tous mes amis en avaient.

Les crayons, si l’on n’appuyait pas trop fort et qu’on prenait soin de replacer le bouchon après usage, pouvaient durer très longtemps. À preuve, ceux de ma collection, bien qu’ils datent du milieu des années 70, marquent encore très bien. Ah, et il fallait faire gaffe de ne pas passer des couleurs claires par-dessus les foncées, pour des raisons évidentes.




Le saviez-vous? Les premiers crayons à pointes de feutre ont été inventés et brevetés en 1910 par un certain Lee Newman. Il faut toutefois attendre 1962, avec les améliorations apportées par Yukio Horie de la Stationary Company pour voir apparaître la version moderne, comme celle utilisée par Buffalo.

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Pas pu m’empêcher de photographier cette amusante particularité architecturale croisée tout à fait par hasard durant une promenade. Avec un peu d’imagination, ce dont je ne manque pas, on pourrait croire que l’immeuble surveille, avec un ennui évident, le voisinage ou encore y voir le visage d'un de ces fameux «minions». Il serait toutefois difficile de croire que cette intéressante composition ne soit que le fruit du simple hasard. Quelqu'un s'est visiblement amusé. Par contre, dans un moment dérivatif, j’ai complètement oublié de noter l’endroit où se trouvait cette chose.

Le saviez-vous? Dans le film Mon Oncle Jacques, Jacques Tati donne à une maison des yeux presque vivants en laissant se promener aux fenêtres deux acteurs, donnant ainsi l’impression que l’immeuble «observe». 

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Ah, nous voici pif-poil en-dessous de la structure qui joint les silos de la minoterie ADM (Arthur Daniels Midland) située sur la rue Mills, dans le Vieux-Montréal. En version très simplifiée c’est là que les minotiers transforment les grains de céréales en farine. Autrefois les gens qui faisaient ce travail étaient des meuniers donc, si vous êtes un Meunier, Monnier ou Lemonnier alors voilà, un de vos ancêtres avait reçu ce patronyme car c’est ce qu’il faisait dans la vie.

La minoterie ADM n’a cependant pas toujours porté ce nom. Avant, à sa construction en 1946, elle était connue comme Ogilvie Flour Mills où l’on produisait la fameuse farine Five Roses. L’enseigne a quant à elle été ajoutée en 1954. Sans que cela ne paraisse, la minoterie compte pas moins de 75 silos. Elle est aussi l’une des deux dernières encore en opération à Montréal. L’autre étant celle de Robin Hood.



Le saviez-vous? La fameuse enseigne au néon est maintenant protégée et considérée aujourd’hui comme partie importante de notre patrimoine bâti. 

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Les maisons ouvrières en rangées ont été très populaires à Montréal et ce, dès leur apparition dans le paysage vers la fin du 19è siècle. Elles étaient généralement construites en même temps dans un plan d’ensemble dont l’apparence extérieure était identique. Elles étaient toutefois séparées les unes des autres par des murs coupe-feu.

À ce moment-là, sur le territoire de la ville, la brique commune ou la pierre sont obligatoires pour les nouvelles constructions depuis le grand incendie de 1852. C’est un règlement auquel on n’échappe pas. Les villages avoisinants ne sont pas soumis à cette règle mais le seront au fur et à mesure qu’ils seront annexés par Montréal au fil des ans. Heureusement la brique est bon marché, sa pose relativement rapide et sa durabilité est éprouvée. Par contre, pas trop de fioritures ni de luxe; une façade simple avec, pour seules coquetteries des arcades en brique au-dessus des fenêtres comme c’est le cas ici. Les balcons et les corniches sont modestes également. En contrepartie on se retrouve avec une maison solide qui, moyennant un bon entretient, peut durer pendant très longtemps.

Les propriétaires du temps, ne pouvant accessoirement se permettre des parements trop coûteux et optaient alors pour de la peinture de couleur qu’ils appliquaient directement sur la brique. On retrouvait ainsi des devantures blanches, vertes et plus fréquemment rouges. Toutefois, comme on peut le voir ici, les goûts d’un propriétaire n’étaient pas toujours ceux du voisin.




Le saviez-vous? La brique est l’un des plus vieux matériaux de construction connu puisque son origine remonterait à 7000 ans avant J-C dans la région de l’actuelle Irak.  

Un peu de plastique dans nos assiettes

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Les années 50 ont été marquées par un immense électrochoc qui a littéralement fait bourdonner toutes les sphères de la société; de l’architecture aux voitures en passant par les meubles, les enseignes de magasin ainsi qu’aux objets les plus mondains. Le plastique, dont on découvrait de nouvelles variantes, s’annonçait comme le matériau du futur. La maison du futur Monsanto tout en plastique, qui fut exposée à Disney World, en est un exemple probant. Cette publicité de la fin des années 50 de la compagnie Lustro-Ware, illustre bien toutes les applications du plastique. 
Voyant des profits mirobolants, plusieurs compagnies du temps se sont donc mises à fabriquer toutes sortes de choses et n'ont pas hésité à faire concocter des publicités pour le moins assez particulières, comme c'est le cas pour ces poubelles, présentées comme des pièces de distinction qu'il faut visiblement manipuler avec des gants blancs. Ouf!
Passons des poubelles à quelques chose d'un peu plus intéressant comme des ensembles de vaisselle fabriqués avec des résines et polymères complètement nouveaux. Certains diront que de la vaisselle c’est de la vaisselle, et qu’il n’y a pas de raison d’en faire tout un plat alors que d’autres ni verront aucun intérêt parce que ce n’est pas leur tasse. N’empêche que le succès a été assez considérable et ça n’a pas été long que presque toutes les maisonnées avaient de ces ensembles. Aussi, si vous avez fréquenté l’école durant les années 60 et 70 il y a de fortes chances pour que votre cafétéria utilisait de tels ensembles. En voici, tel qu’ils apparaissaient dans une publicité américaine du temps. 
Pratiquement incassables, durables et fort abordables, il est facile de comprendre pourquoi ces sets de vaisselles ont été si populaires, surtout avec leurs couleurs si caractéristiques de l’époque comme le turquoise, le rose et le jaune, entre autres. Durant les années 60 on a vu apparaître des coloris plus éclatés qui reflétaient évidemment les tendances décoratives du temps. Il s'en trouvait d'autres variétés qui comprenaient des motifs décoratifs comme des fleurs, des feuilles d'arbres ou tout simplement de jolies fioritures. En voici quelques exemples dans cette publicité de 1958.

Et pour les enfants, il y avait des sets spécialement fabriqués pour eux, comme en témoigne celui-ci, fabriqué en 1964 par Boontonware et décoré des personnages de la série de dessins animés The Flintstones. 
Mais bon, parlons maintenant de cette merveilleuse petite trouvaille que j'ai faite et que je vous présente à l'instant. J’ai acquis ce charmant petit ensemble il y a de cela quelques années lors d’une vente de garage pour une poignée de change. De couleur turquoise, le plastique est incrusté, malheureusement difficile à voir sur les photos, d’une myriade de petits flocons probablement d’origine métallique, à moins qu’il ne s’agisse de plastique.
Peut-être la chose la plus étonnante est que ce set n’a pratiquement jamais servi puisque l’étiquette du fabriquant est encore là, bien collée. C’est ce qui m’a d’ailleurs permis de savoir qu’il s’agissait d’un set en Cymac 400 ou, si vous préférez, du plastique dit méthylstyrène. Ce dernier a été mis au point vers 1956 par la compagnie American Cyanamid, laquelle est aussi connue pour avoir développé un autre plastique, le Melmac, tel que vu dans la publicité en haut. Le Cymac, donc, est un plastique à moulage par injection réputé pour avoir une très grande résistance à la chaleur en ne démontrant aucune déformation même à 100 degrés Celsius. C’est ce qui explique la mention «Boilable» sur l’étiquette.
Des sets comme celui on peut en trouver encore dans des magasins d’articles usagés, des brocantes et autres marchés aux puces, souvent à bon marché. Si c’est le cas il faut exercer un peu de caution, surtout si l’on considère utiliser ces tasses et assiettes pour y mettre breuvages et nourriture. Le plastique, comme n’importe quoi d’autre, ça vieillit et si certaines études tendent à démontrer qu’on peut les utiliser sans crainte d’autres tendent à décourager leur utilisation, entre autres avec de la nourriture chaude ou acide qui pourraient laisser s’infiltrer dans la nourriture certaines composantes chimiques. Ces sets ont été fabriqués essentiellement aux États-Unis bien avant que le FDA américain ne commence à procéder à des études. Au micro-ondes? SURTOUT PAS. Personnellement, bien que je sois assez fier de cette petite trouvaille, je préfère simplement la conserver comme article de décoration, ça m’évitera d’avoir à ôter les petites étiquettes qui font, je le crois bien, tout le charme de l’ensemble.



Le saviez-vous? Lorsque l'on a voulu démolir la maison en plastique Monsanto on s'est d'abord servi d'une grue qui y balançait une grosse boule d'acier mais cette dernière ne faisait que rebondir sur la maison. On a donc dû s'y prendre différemment. 


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